Au début de leur carrière, jeunes gens et jeunes filles devraient chercher à comprendre ce qu'est réellement leur tâche et ce qui en constituera le vrai salaire. Ils éviteront ainsi bien des déboires. Voici les questions qu'il serait utile d'examiner: Qu'est-ce que j'espère recevoir pour mon travail? Dois-je m'attendre à la récompense d'un poste élevé, à des appointements considérables? Mon travail et mon ambition ont-ils pour objet l'acquisition d'une fortune?
Dans sa sagesse, notre chère Leader nous conseille avec douceur de n'avoir « ni ambition, ni affection, ni objectif à part la sainteté » (Miscellaneous Writings, p. 154). Ceci s'accorde en tout point avec les enseignements de notre Maître bien-aimé qui dit au cours du Sermon sur la montagne: « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » Il va de soi que tout ce dont nous avons humainement besoin est compris dans les choses qui nous sont « données par-dessus. »
Si jamais nous oublions la vraie nature de notre travail et de notre salaire, ou si nous éprouvons des doutes à cet égard, l'étude de la Leçon-Sermon contenue dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne nous éclairera. La Leçon-Sermon hebdomadaire ne manque jamais de nous rappeler avec tendresse que nous avons une tâche à remplir; elle nous montre en quoi consiste notre travail, comment il faut le faire, et comment recueillir le fruit du travail auquel nous nous sommes appliqués. Dans ce domaine, les disciples qui cherchent de la bonne manière trouveront toujours. Les citations du Livret nous convient sans cesse à sonder nos ambitions, nos buts, nos affections et nos mobiles.
En étudiant nos Leçons-Sermons d'une manière sérieuse et consacrée, nous nous préparons à une activité plus grande au sein du vaste mouvement de la Science Chrétienne. Cette activité consiste à faire des efforts pour être saints et justes; et si nous nous laissons guider par de bons mobiles, nous occuperons le poste où nous pourrons faire le plus de bien. Comme paiement de ce travail, nous verrons se développer nos talents. Nous trouverons dans notre vie un bonheur toujours accru. « Sois actif, et la lenteur n'empêchera pas ton succès d'être certain: le travail, c'est la victoire; et — tu as été fidèle en peu de choses » (ibid., p. 340).
Jésus, le maître spirituel qui surpasse tous les autres, connaissait les Écritures; à l'âge de douze ans, dans le temple, il s'entretenait avec les plus doctes personnages de sa nation. Dans la parabole des talents, le Maître fit voir en quoi consiste la récompense de l'activité: l'occasion d'exprimer une activité plus grande, de se préparer à des tâches plus vastes. Il montra qu'un talent augmente lorsqu'on s'en sert. Tous, même les plus pauvres, ont pour le moins un talent. Chacun devrait accepter comme un privilège le talent ou la faculté de penser juste. Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 195), Mrs. Eddy déclare: « Faire du bien à tous les hommes parce que nous les aimons tous, et mettre au service de Dieu le talent qu'a chacun de nous, tel est le seul moyen de multiplier ce talent et la meilleure manière de réduire au silence le profond mécontentement que nous causent nos imperfections. »
Le travail de Jésus consistait à faire du bien, à démontrer la Vérité, la Vie, l'Amour; et comme récompense, il devint le Conducteur de l'humanité. Jésus est notre exemple. Notre vie doit se modeler sur la sienne. Comme lui, nous devons apprendre à faire le bien, à démontrer la Vérité, la Vie et l'Amour. C'est là notre vrai travail, et voici son salaire: nous prenons conscience du fait que Dieu est proche, toujours présent. Alors nous pouvons dire en toute humilité: Emmanuel —« Dieu avec nous. » Nous pouvons être heureux, confiants, connaître la sérénité et la prospérité.
Notre récompense ou notre rémunération est-elle toujours avec nous? Bien certainement. Où que nous allions, ne transportons-nous pas avec nous notre conscience? Où que nous soyons, nos propres pensées sont nos compagnes. Nous sommes occupés à refléter l'Amour divin; et pour les enfants bien-aimés de Dieu, qui expriment l'être de Dieu, la récompense ne saurait être limitée ou supprimée. L'amour divin paie immédiatement le travail bien accompli. Parce qu'il est l'image et la ressemblance de Dieu, l'homme est toujours occupé; il jouit sans cesse de la récompense que l'Amour lui donne abondamment. « Voici, le salaire est avec lui, et les rétributions le précèdent. » Ces paroles du prophète Ésaïe montrent qu'il avait entrevu ce fait glorieux: la présence perpétuelle de la récompense dont s'accompagne tout bon travail. Il mentionne même le salaire en premier lieu. Ceci nous enseigne à ne pas craindre qu'une juste récompense puisse nous faire défaut.
Quelquefois notre travail consiste simplement à rester calme, à penser d'une manière scientifique; et que de trésors nous sont révélés par cette méditation! Telle idée s'ouvre à notre regard mental comme les pétales qui se déploient pour former une belle fleur. Il est des jours où l'activité de la joie réclame notre attention; et n'est-ce pas un bonheur pour nous d'exprimer la joie? Aujourd'hui nous sommes peut-être appelés à travailler avec amour, à ressentir de l'humilité, à exprimer de la reconnaissance ou quelque autre qualité spirituelle; mais dans tous les cas, notre travail et sa récompense marchent de pair.
Il est possible qu'on demande: Qu'en est-il du salaire ou de l'argent dont nous avons humainement besoin? Soyons sûrs qu'il sera pourvu à tout — que nous ayons besoin de nourriture, de moyens de transport, d'argent ou d'un foyer. Ce sont là les choses « données par-dessus »; elles ne constituent jamais notre vrai salaire, notre récompense réelle. Notre travail et notre salaire sont identiques: ils consistent à exprimer de plus en plus les qualités divines que Dieu nous donne. A mesure que notre vision spirituelle s'éclaircit, ces qualités s'expriment dans leur perfection.
