Qu'il s'agisse d'individus, d'organisations, de villes ou de peuples, le sujet des finances reparaît souvent à l'heure actuelle. A cet égard, les dissertations, les discussions sont volumineuses et complexes; elles indiquent des vues si divergentes que le Scientiste Chrétien sent la nécessité d'être vigilant pour arriver à des conclusions correctes sur un sujet de cette importance. En étudiant la Bible et les ouvrages de notre bien-aimée Leader, il trouve dans ce domaine comme dans tous les autres des directions infaillibles. Tout chercheur fera bien d'analyser le sujet d'un point de vue strictement mental, comme l'enseigne notre livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. A cet effet, les Concordances des œuvres écrites par notre Leader sont une aide inestimable.
On est parfois tenté de n'envisager le problème des finances que sous un angle personnel, parce qu'on croit que les dépenses des nations ou des autres collectivités ne concernent pas l'individu. Néanmoins il est clair que le gouvernement d'une organisation, si vaste soit-elle, représente le penser collectif des individus dont elle se compose. Sachant que chacun doit travailler à son propre salut, le Scientiste Chrétien apprend à distinguer les directions divines, qui inspirent un amour désintéressé pour le genre humain, d'avec les influences qui secondent la convoitise, la soif du pouvoir ou des honneurs. En outre il reconnaît avec gratitude que le monde nous offre aujourd'hui maints indices de progrès véritable.
« Je n'ai ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne! » Telle fut la simple réponse de Pierre lorsqu'on lui demanda l'aumône à la porte du temple; et grâce à sa claire intelligence de ce qu'est l'homme et de ce dont il a réellement besoin, l'apôtre donna au suppliant un trésor qui surpassait toute valeur monétaire: il le rétablit dans sa condition normale.
Créé à l'image et selon la ressemblance de Dieu, l'homme règne sur la terre entière; loin de porter l'impression des croyances adamiques, il exprime l'éternelle bonté de Dieu. Dans Miscellaneous Writings (p. 307), Mrs. Eddy écrit: « Dieu vous donne Ses idées spirituelles, et celles-ci vous donnent à leur tour les ressources quotidiennes. » Il nous faut donc avant tout une plus grande abondance d'idées spirituelles; et le disciple qui spiritualise sa pensée, sa vie journalière, aide à payer la dette des nations et à pourvoir aux besoins de l'humanité. Ce n'est point là une théorie vague ou chimérique; au contraire, en étudiant chaque jour la Science Chrétienne et en l'appliquant d'une façon conséquente, une foule de personnes ont prouvé que la vision spirituelle ainsi obtenue leur permettait de voir avec clarté comment elles pouvaient se rendre plus utiles à leurs semblables; et la reconnaissance que suscitaient leurs services leur a valu d'abondantes ressources venant parfois d'une manière imprévue.
On peut dire que l'argent est un symbole d'appréciation pour un service ou des objets reçus. C'est un moyen d'échange dont les hommes se servent pour mesurer la valeur des choses. Savoir, comme le montre la Science Chrétienne, que les idées spirituelles constituent les vraies ressources, écarte la crainte du manque, car ces ressources-là ne sauraient s'épuiser. Plus on les emploie, plus on en comprend l'utilité; et leur perte est impossible. La source ou le canal des idées spirituelles n'est jamais obstrué par une crise; la valeur de ces idées n'est point soumise aux fluctuations; avec elles ni la pléthore ni la disette ne sont à craindre, car ces idées se fondent sur un Principe immuable, sur le bien universel; si nous puisons sans réserve à cette source ouverte à tous, nous trouverons la joie, et notre heureuse activité sera récompensée par l'abondance de toutes les choses qui sont humainement nécessaires, y compris l'argent.
Notre terme « finance » vient d'un mot qui signifiait notamment « finir, terminer, conclure. » En considérant les questions financières, le Scientiste Chrétien devrait dans son propre penser « conclure » promptement, sur la base des idées spirituelles. Refusant de se laisser impressionner par les sommes gigantesques qu'impliquent certains projets, il analysera la situation en se plaçant au point de vue bien universel; et jugeant selon la justice, il s'efforcera de voir si les dépenses prévues ont pour mobiles l'amour, le droit, le désintéressement. Dans ce cas, il peut savoir que le manque de fonds est incapable d'entraver une bonne entreprise que gouverne la loi de l'Entendement divin. D'autre part, si la chose n'est pas juste, il saura que, selon les paroles qu'un prophète prête à Dieu: « Je bouleverserai, bouleverserai, bouleverserai... jusqu'à ce que vienne celui auquel appartient le jugement » (Ézéchiel 21:27, version anglaise). Il saura qu'une entreprise prospère et dure dans la mesure où elle est juste, et que sans justice elle n'aboutit à rien. Et si processus de bouleversement semble laborieux ou tardif, le Scientiste Chrétien ne se laissera point ébranler, mais s'efforcera sans cesse d'atteindre une vision plus claire, pour hâter le jour où le bien remportera la victoire finale. Il cherchera constamment à devenir un meilleur citoyen, à donner plus gaiement, à mieux manifester l'homme créé selon l'image et la ressemblance de Dieu.
Un auteur a dit que la crainte ou l'anxiété est le rejet mental du bien. S'il a vraiment la conviction que Dieu est l'Amour tout-puissant,— ce dont la Bible nous assure,— le chrétien n'accueillera pas les suggestions contraires qui s'apparentent au mal, aux tracas, à la crainte. Le disciple inspiré par l'Amour put voir « un ciel nouveau et une terre nouvelle » où « la justice habite, » comme le déclare Pierre; et ce concept vint à Jean sur la terre, ici même. Notre Maître bien-aimé, le Christ Jésus, comprenait d'une façon si claire et si pratique la totalité de Dieu qu'il ne trouvait pas difficile de rendre « à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il dit à Pierre que l'argent du tribut se trouverait dans la bouche d'un poisson; il nourrit abondamment cinq mille personnes avec des provisions qui paraissaient insignifiantes; il ressuscita les morts. Les chrétiens d'aujourd'hui prétendent suivre son exemple; qu'ils ne mettent donc pas en doute le pouvoir de Dieu, toujours capable de suppléer à nos besoins et même de réveiller le penser des hommes qui doit sortir de ses méthodes mesmériques.
Si les Églises du Christ, Scientistes, ont encore des problèmes financiers, elles les verront se résoudre à mesure que pensant au bien universel, tous les membres donneront avec libéralité. Celui qui aime Christ plus que le moi humain, aura toujours beaucoup à donner. Il peut donner maint témoignange aux réunions du mercredi soir, car la reconnaissance du Scientiste Chrétien sincère n'a point de bornes. Il peut donner plus d'amour et d'égards à ses compagnons d'œuvre. Il peut donner plus de temps à l'étude de nos précieux livres, y compris le Manuel de L'Église Mère, dont les dispositions, comme le déclare notre Leader (Miscellaneous Writings, p. 148), « sont nées de la nécessité, de la logique des événements,— d'une demande immédiate qui exigeait cette aide pour défendre notre Cause et en maintenir la dignité. » Il importe au plus haut degré que tout Scientiste Chrétien se familiarise avec ces règles; n'est-ce pas nécessaire si nous voulons maintenir le mieux possible nos organisations? Dans une lettre adressée à une église filiale (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 360), Mrs. Eddy a cette exhortation: « Demeurez en communion avec L'Église Mère et obéissez-lui; ainsi Dieu vous bénira et vous fera prospérer. »
Ceci a été prouvé d'une manière frappante lorsque l'édifice original de L'Église Mère, l'Annexe, et récemment la nouvelle Maison d'Édition de la Science Chrétienne ont été construits dans des périodes de crise financière générale. Parmi ceux qui ont reçu les bienfaits de la Science, nul ne doute que l'expansion de ce grand mouvement dont les services s'étendent au monde entier, ne soit une bonne chose; et partout les Scientistes Chrétiens ont estimé que c'était un privilège de contribuer à cette grande œuvre. C'est donc en regardant à Dieu comme source des biens qu'on put financer l'entreprise.
Nous ne devrions point nous laisser effrayer ou impressionner soit par le manque d'argent soit par sa prétendue importance. Cherchons plutôt avec un soin diligent l'idée spirituelle nécessaire à la solution de chaque problème. « Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut et descendent du Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement », écrit Jacques. Dieu a certes pourvu Ses enfants bien-aimés de « toute grâce excellente et tout don parfait. » Qu'il s'agisse d'un homme, d'une organisation, d'une ville ou d'un peuple, il est divinement juste que chacun réalise l'abondance des choses excellentes et parfaites que le Père a données d'une manière si libérale. Pour que la démonstration soit complète, il faut que l'amour domine dans la pensée et que celle-ci s'attache à l'idée spirituelle du bien universel. En tant que Scientistes Chrétiens nous pouvons accepter cet appel et nous acquitter fidèlement de notre tâche pour hâter la venue d'un jour nouveau.