Au premier chapitre de la Genèse, nous trouvons cette déclaration positive: « Dieu contempla ce qu'il avait fait et il vit que cela était très bien. » D'autre part, l'Évangile selon saint Jean nous dit: « La Parole était Dieu... Toutes choses ont été faites par elle et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. » Si nous méditons sérieusement ces versets, nous devons inévitablement conclure que tout ce qui existe est en vérité « très bien »; et nul ne devrait avoir des doutes quant à la raison de ce fait, puisque l'affirmation de saint Jean révèle incontestablement que Dieu seul est l'auteur de la création véritable.
Les enseignements de la Science Chrétienne sont fondés sur la Bible et déclarent qu'il n'y a qu'un créateur, qu'une création. Ce créateur est Dieu, l'Entendement divin, dont la création se compose d'idées éternelles, spirituelles, divines: c'est la manifestation complète, parfaite, harmonieuse, autrement dit, l'image et la ressemblance de Dieu. Aussi n'y a-t-il jamais eu d'instant où la création de Dieu nécessitât des modifications, un ajustement ou des substitutions. Pure, parfaite, entièrement spirituelle, cette création reflète l'Amour, le divin Principe omnipotent. Le Principe divin, l'intelligence infinie, ne pouvait commettre d'erreurs. Le créateur tout-puissant qui connaît toutes choses n'a rien oublié dans Sa création, et n'a rien créé de superflu.
Il n'y a en Dieu « aucune variation ni aucune ombre de changement; » aussi l'Entendement divin, Dieu, n'a-t-Il jamais été mécontent de Sa parfaite création spirituelle; Il ne l'a jamais condamnée et n'a jamais vu ou senti la nécessité de produire une seconde création. Jamais il n'y eut de seconde création. L'unique création parfaite et spirituelle n'a point changé; elle n'est jamais devenue mortelle, matérielle ou imparfaite.
L'œuvre la plus noble de Dieu, Son idée la plus haute, c'est l'homme, qui doit nécessairement être parfait. A ce sujet, il est peut-être naturel, humainement parlant, que celui qui débute dans l'étude de la Science Chrétienne demande: « La véritable individualité de chacun est-elle absolument parfaite? L'homme a-t-il toujours été parfait, et continuera-t-il perpétuellement dans cet état? » La Science Chrétienne répond à ces questions d'une manière affirmative, en adoptant le point de vue spirituel, parce que le semblable produit le semblable: l'effet s'accorde avec sa cause. Comme le déclare Mrs. Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 470): « Dieu est le créateur de l'homme, et, le Principe divin de l'homme demeurant parfait, l'idée divine ou reflet, l'homme, reste parfaite. »
Bien que la Science enseigne et démontre la totalité de Dieu et la perfection de Son univers éternel, spirituel, elle n'ignore pas la fausse croyance matérielle au mal et ne ferme pas les yeux sur son apparente réalité. Elle montre que nous ne devons jamais prendre l'irréel pour le réel, le mal pour le bien, le prétendu mortel pour l'homme réel. Jésus le Christ insista pour que ses disciples de tous les temps suivent ce précepte raisonnable: « Ne jugez pas sur l'apparence; mais jugez selon la justice. » A bien des reprises et dans les conditions les plus diverses, il démontra la perfection de Dieu, l'omnipotence et l'omniprésence divines, et la ressemblance de l'homme à son créateur.
Nous lisons au huitième chapitre de Luc qu'un père plein d'espoir et de confiance, cherchant la guérison de sa fille unique, pria Jésus de venir dans sa maison. Pendant que le Maître était en chemin, un messager vint apprendre au père que l'enfant était morte. Mais comme le rapporte l'Évangile, « Jésus, l'ayant entendu, dit au père de la fille: Ne crains point; crois seulement, et elle sera guérie. » Quand Jésus, qui ne jugeait « pas sur l'apparence, » déclara: « Elle n'est pas morte, mais elle dort, » il se heurta non seulement à la croyance que la mort et la peine sont réelles, mais encore au mépris et à la moquerie. Selon le récit biblique: « Les ayant tous fait sortir, il la prit par la main, et il cria: Ma fille, lève-toi. Et son âme revint: elle se leva à l'instant, et il commanda qu'on lui donnât à manger. » Lorsqu'il rappela l'enfant à la vie, Jésus comprenait absolument ce fait éternel: l'homme était, il est, il sera toujours parfait. La Science Chrétienne enseigne précisément la même vérité concernant l'immortalité de l'homme.
Pour le prétendu entendement mortel, qui n'est que le contraire hypothétique de Dieu, de l'Entendement divin, les fausses croyances d'imperfection, de péché, de maladie, de chagrin, de souffrance, de pauvreté, de limitation, de mort, semblent réelles, tangibles, actives, et parfois extrêmement puissantes; mais comme la Science Chrétienne permet de comprendre spirituellement l'être vrai, le disciple a des armes spirituelles: il peut immédiatement raisonner d'une manière logique et scientifique, en se fondant sur cette vérité absolue qu'on trouve à la page 259 de Science et Santé: « La compréhension-Christ de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite,— Dieu parfait et homme parfait,— comme base de la pensée et de la démonstration. » S'il raisonne correctement et communie avec l'Entendement réel ou divin, le disciple peut découvrir la nature irréelle du mal, en mettre à nu les diverses illusions, démolir ses prétendues forteresses et vaincre complètement le mal par le bien. Il doit en être ainsi, puisque la Bible nous exhorte à triompher « du mal par le bien. »
Spirituel, parfait, composé d'idées divines, l'univers de Dieu n'est jamais tombé au niveau de la matérialité ou de la mortalité; en outre, l'homme de Dieu, immortel et parfait, n'a jamais déchu, dégénéré, et ne s'est point transformé en un mortel malade, pécheur ou mourant. Nous lisons dans l'Ecclésiaste: « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher; et Dieu agit ainsi, afin qu'on le craigne. » Donc la seule conclusion correcte est celle-ci: tout ce qui existe réellement doit être l'œuvre de Dieu, exprimant la perfection.
Les mortels ont cru que le ciel est un lieu fort éloigné qu'on ne pouvait atteindre sans passer par ce qu'on appelle la mort; ils ont supposé qu'après avoir gagné le ciel, les hommes trouveraient la perfection de l'être. Mais ces fausses croyances disparaissent rapidement. Jésus les réfuta lorsqu'il dit: « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards et l'on ne dira pas: Il est ici! ou bien: Il est là! Car voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous! »
On entend parfois ces remarques ou d'autres qui leur ressemblent: « Quand j'aurai de nouveau la santé; quand j'airai mieux »— j'espère accomplir certaines choses ou achever une tâche restée en suspens. L'emploi du mot « quand » indique une croyance mortelle trop fréquemment acceptée, selon laquelle l'état normal ou parfait ne serait point un fait présent; d'après cette croyance, la santé, l'harmonie, la liberté, les facultés données par Dieu auraient été troublées, altérées ou partiellement détruites, et ne se retrouveraient que plus tard.
Dans l'éternité, toutes les choses réelles, bonnes, spirituelles, créées par Dieu, connues de Dieu, sont permanentes, car elles émanent de la seule et unique source du bien — de l'Entendement divin qui est Dieu. La force, la santé, la vie de l'homme réel ne sont point matérielles; elles ne résident pas dans la matière et ne dépendent nullement des conditions physiques. Ce sont des qualités entièrement spirituelles que l'homme réel possède par réflexion. Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 242), Mrs. Eddy écrit: « A moins de percevoir pleinement que vous êtes l'enfant de Dieu, donc parfait, vous n'avez ni Principe à démontrer ni règle pour cette démonstration. Je n'entends point par là que les mortels soient les enfants de Dieu,— tant s'en faut. Pour pratiquer la Science Chrétienne, vous devez en énoncer correctement le Principe, sinon vous perdez la faculté de le démontrer. »
Dans ce monde, la grande question n'est pas avant tout de savoir où nous sommes, mais dans quelle direction nous allons.—
