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Les Scientistes Chrétiens et l'Ère nouvelle

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1933


Les changements remarquables qui se produisent actuellement dans la structure de la société humaine sont si radicaux qu'ils annoncent l'aube d'une ère nouvelle. La plupart des spectateurs croient peut-être y voir les effets de l'évolution, ou d'un prétendu destin qui dépasse les connaissances humaines. Mais le Scientiste Chrétien, comprenant dans une certaine mesure la nature de Dieu, discerne dans ces changements l'action de la puissance divine qui transforme la mentalité du genre humain. L'histoire montre que le pouvoir divin a toujours été quelque peu reconnu, et par conséquent manifesté, dans les événements du monde; et depuis la découverte de la Science Chrétienne par Mary Baker Eddy, la compréhension correcte de Dieu s'est accrue plus que jamais. Les Scientistes Chrétiens constatent que cette compréhension spirituelle a sa valeur dans le domaine pratique: elle est d'une puissance incomparable pour guérir la maladie, pour vaincre le péché et toutes les autres formes de limitation. Grâce à ces lumières spirituelles, la pensée humaine a fait plus de progrès au cours des cinquante dernières années que pendant n'importe quelle période antérieure d'égale durée. Il ne faut donc pas s'étonner si la transformation qui s'accomplit dans le domaine mental se traduit dans le monde extérieur par des changements toujours plus rapides.

Aux époques de perturbation, les hommes sont enclins à écouter plus attentivement qu'à l'ordinaire les paroles de ceux dont la vision perce le voile de l'avenir; et lorsque ces prophètes comprennent dans une certaine mesure la vérité fondamentale de l'existence, leurs déclarations peuvent avoir une valeur réelle. La Bible contient bien des récits qui montrent les bouleversements par lesquels passèrent les peuples; elle abonde aussi en prédictions divinement inspirées, dont la valeur augmente proportionnellement à la compréhension correcte qu'elles manifestent touchant la Divinité. A cet égard, les paroles de Christ Jésus ont plus de poids que celles de tout autre personnage biblique spirituellement doué. Il déclara: "Vous aurez des afflictions dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde!" Il parlait sans nul doute du sens matériel d'existence. Le Maître adressait cette parole à ses disciples; et ce fait implique que sa victoire sur le monde constituait une démonstration qui pouvait être répétée par ceux qui comprenaient ses enseignements.

Jésus discerna l'action du pouvoir divin sur les événements humains, grâce à la paternité du Dieu tout-puissant; et bien des siècles plus tard, Mary Baker Eddy devait exalter la portée du christianisme en faisant connaître la tendresse et la maternité de Dieu. Il lui fut révélé que notre Père-Mère Dieu ne conçoit et n'admet pas le moindre élément ou sens de mal, d'imperfection, de limitation; et ce fait divin sépare radicalement la Science Chrétienne de tout autre système religieux ou philosophique. Ainsi la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne fut inévitablement conduite à reconnaître en Dieu le divin Principe de tout être réel; à voir que l'application pratique dans les affaires humaines de la loi suprême du bien — loi invariable, toujours active, permanente, valide et impartiale — offre des possibilités infinies. Cette loi ne procure que des bénédictions; elle ne s'occupe jamais à punir, à condamner ou à détruire.

Ceux qui acquièrent cette perception scientifique de la réalité divine commencent à en saisir les conséquences; ils voient l'irréalité de l'imperfection, du mal, du péché, de la maladie, de la mort — de tout ce qui n'est pas conforme aux caractéristiques spirituelles du Principe parfait. En outre, ils discernent plus clairement les choses de Dieu ou les idées justes, les réalités de leur propre individualité; et parce qu'elle est divine, leur conscience éprouve de moins en moins le trouble, la souffrance et l'imperfection.

Dans le monde entier, les Scientistes Chrétiens prient chaque jour: "Que Ton règne vienne," joignant à cette requête l'interprétation spirituelle contenue dans leur livre de texte: "Ton règne est venu; Tu es toujours présent" (Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, p. 16). Le royaume de Dieu est la conscience du bien infini. Ceux qui s'attachent aux choses spirituelles désirent réellement que leurs prières s'accomplissent selon les voies marquées par Dieu; aussi ne regrettent-ils pas la disparition des formes anciennes et la manifestation de pensées, de conditions et d'événements nouveaux. S'ils s'attachent aux faits divinement réels de l'existence, ils sont en droit de prendre courage. Ils s'efforcent avant tout de vaincre le sens temporel des choses par l'application de l'esprit chrétien dont Jésus de Nazareth a donné l'exemple. Rien de réel ne peut leur être ravi; mais à mesure qu'ils comprendront la plénitude de l'être divin, ils obtiendront des joies nouvelles et de nouveaux trésors, dont la nature est impérissable et éternelle.

L'on est parfois tenté de croire qu'il est difficile de reprendre son équilibre mental lorsque des coutumes ou des méthodes vénérables sont mises de côté pour faire place à des opinions toutes modernes, prônées par ce qu'on appelle la nouvelle génération. On tend à se méfier de ce jeune élément, à déclarer qu'il manque d'expérience et de maturité. En supposant qu'il en soit ainsi, ce défaut peut trouver une compensation dans des qualités telles que la spontanéité, l'originalité et l'indépendance, dont bien des personnes semblent parfois manquer. Au début d'une ère nouvelle, il ne sert à rien de critiquer ce qu'on nomme l'attitude moderne, sans avoir préalablement examiné les faits d'une manière impartiale. A moins d'être dictée par l'amour et la compréhension, la critique est toujours regrettable, et le devient plus particulièrement lorsqu'elle tend à renforcer des opinions préconçues. Un auteur qui connaît bien la nature humaine affirme que la différence fondamentale entre ce qu'on est convenu d'appeler la jeunesse et la vieillesse consiste en ceci: l'une a contume de rapporter toutes choses au passé, et l'autre à l'avenir.

Les jeunes gens d'aujourd'hui sont en face d'une situation qui semble terrible sous bien des rapports, et qui leur paraît principalement due aux erreurs de la génération précédente. Aussi n'est-il pas étonnant qu'ils aspirent au changement et ne veuillent plus des choses dont ils croient voir les effets dans les conditions actuelles, souvent troublantes et décevantes. Les jeunes examinent la Science Chrétienne avec un sérieux et une sincérité remarquables. Ils l'abordent en se plaçant au point de vue des nécessités de l'heure actuelle. Cela étant, il faut bien se rendre compte que l'attitude généralement adoptée à l'égard de la jeunesse d'aujourd'hui doit avoir une vaste influence. Si les jeunes gens remarquent qu'au sein de notre mouvement, on fait peu de cas des nouveaux développements du bien, ils pourraient s'éloigner de nous, comme nombre de personnes se sont jadis détournées d'autres organisations religieuses. Par contre, si ces jeunes chercheurs trouvent chez les Scientistes Chrétiens une fraîcheur mentale qui soit vraiment née de l'Esprit, un bienveillant désir de considérer les nouveaux aspects du bien, ils viendront à l'Église du Christ, Scientiste; ils donneront de la force à notre mouvement, au sein duquel ils trouveront en retour la protection à l'égard des perplexités et des perversions de l'entendement charnel.

Cette bienveillance encourageante est une attitude vraiment chrétienne et scientifique. Mrs. Eddy y fait maintes fois allusions de diverses manières dans Science et Santé, où elle dit notamment (p. 452): "Lorsque vous dépassez l'ancien vous ne devez pas craindre de revêtir le nouveau." Ce précepte marche de pair avec le commandement chrétien du Maître, qui nous dit de nous aimer les uns les autres. Il s'harmonise avec la vision de Jean, qui discerna la nature spirituelle ou éternelle des choses en tant qu'idées divines, et put vaincre le sens matériel ou l'ancien sens des choses. C'est ainsi qu'il vit "un ciel nouveau et une terre nouvelle."

Pour le Scientiste Chrétien, la nouveauté des choses n'est point une question de temps, mais de vision spirituelle. Le passé et l'avenir étant des mesures mortelles, il ne vit ni dans le passé ni dans l'avenir, mais accepte le point de vue du maintenant divin, ininterrompu et toujours présent. La nature infinie de Dieu, du Tout-en-tout, ne permet pas que ce maintenant soit un état de stagnation: il se manifeste toujours d'une manière active, nouvelle et progressive. Bien que Dieu soit le "Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement," la stagnation n'existe pas dans l'unique Entendement divin. Cet état serait en désaccord avec l'infinité, qui est la caractéristique primordiale de l'Entendement divin. L'Entendement s'exprime par une activité continue, un développement infini, un renouvellement constant, une fraîcheur inépuisable, qui ne proviennent pas d'une source extérieure.

Quiconque désire vivre la Science Chrétienne en pensée et en action — et cela seul nous donne droit aux encouragements du Maître — doit commencer par penser sur la base de cette existence infinie, qui se renouvelle sans cesse. Il voit alors que ce qu'on appelle passé et avenir ne sont que des suggestions cherchant à limiter et à pervertir la beauté et la sainteté du maintenant continu, infini et divin. Ces perversions sont simplement les modes erronés de l'entendement mortel qui voudrait circonscrire, par les lieux et les temps, les idées divines, impérissables et glorieuses, qui constituent vraiment la totalité du ciel, de la terre et de l'homme. Si nous prenons "Dieu parfait et l'homme parfait" (Science et Santé, p. 259) comme base de démonstration et même de pensée,— car il est impossible de parvenir à la vraie démonstration sans avoir pour base la perfection mentale,— cette attitude se traduira par des vues toujours plus élevées. En vivant de la sorte, non seulement nous proclamerons une profonde transformation mondiale, mais nous seconderons d'une manière efficace cette amélioration.

Dans ce qu'il considérait comme une ère de prospérité matérielle, le genre humain, sous l'influence d'une sorte d'hypnotisme, en était venu à sanctionner bien des conditions dont il commence maintenant de reconnaître la fausseté et l'injustice. On admet de plus en plus que de profonds changements sont nécessaires pour que la situation du monde s'accorde davantage avec les idéals du christianisme. La plupart des systèmes économiques reposent encore sur la supposition que la matière est substance; ils utilisent les modes de la concurrence destructive plutôt que ceux de la coopération constructive. Dans la famille, les rapports procèdent généralement encore de la croyance que l'être humain est un créateur, et s'appuient sur cette hypothèse pour prescrire soit l'autorité soit l'obéissance. Les systèmes législatifs sont encore si peu parfaits qu'ils ne parviennent point à empêcher les guerres entre nations et à supprimer les armements dispendieux. Tout cela doit être échangé contre des situations plus conformes aux vérités fondamentales du christianisme. Dieu étant Esprit, c'est l'Esprit, non la matière, qui est la vraie substance. La concurrence n'est pas réellement nécessaire, car l'Esprit est infini, et suffit par conséquent amplement pour tous. Puisque Dieu est Père et Mère de la création, l'unité qui subsiste entre Dieu et l'homme, entre le Principe et l'idée, constitue la base de tout vrai rapport. Jésus déclara que sa parenté véritable se composait de ceux qui faisaient la volonté de Dieu, et non des personnes qui, selon les notions humaines, représentaient sa famille. Dieu étant Amour, l'activité ou la loi toujours présente de Dieu est la loi de l'Amour, qui ne condamne jamais, mais bénit sans cesse. Cette loi divine n'a pas besoin d'être soutenue par une force matérielle: elle est spontanément, du fait que Dieu existe par Soi-même et qu'Il est infini.

Tout en révélant Dieu comme le Principe parfait et divin, sans le moindre élément d'imperfection ou la moindre concession à l'égard du mal, la Science Chrétienne a donné aux hommes des moyens définis — l'étude et le traitement de la Science Chrétienne — grâce auxquels les faits divins peuvent se manifester dans l'existence humaine. Pour laisser émerger ces faits, le Scientiste Chrétien doit étendre le champ de sa réalisation spirituelle. Il ne suffit pas de guérir certains cas de maladie ou de péché. A notre époque, le bien-être de l'individu est étroitement lié à celui de la nation, et la prospérité de celle-ci est en rapport direct avec la prospérité du monde en général; aussi les problèmes mondiaux ont-ils pour chacun de nous la plus grande importance. Il est donc toujours plus nécessaire que le faux concept qui prend l'aspect d'un monde en travail soit guéri dans chaque conscience individuelle. En établissant notre mission individuelle de guérison sur la Vérité universelle, nous serons plus facilement et plus radicalement guéris des prétentions qui cherchent à empêcher ou à retarder notre propre salut. C'est dans le maintenant qui dure toujours que nous avons l'occasion d'être guéris. Interprétant une parole bien connue, notre révérée Leader a nettement résumé toute cette question (ibid., p. 39): " 'Voici maintenant,' s'écria l'apôtre, 'le temps favorable; voici maintenant le jour du salut,'— voulant dire par là, non que voici maintenant le temps où les hommes doivent se préparer pour le salut, ou la sécurité, dans un monde à venir, mais que voici maintenant le temps d'éprouver ce salut en esprit et en vie."

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