Le crédit d'une église de la Science Chrétienne devrait toujours être incontestable. Notre Leader leva l'étendard que nous devons tous suivre lorsqu'elle prescrivit que la dédicace des églises n'aurait lieu que lorsque leurs édifices seraient entièrement payés (Christian Science Sentinel, 14 octobre 1905); et dans son testament, par une clause destinée à favoriser et à étendre la religion de la Science Chrétienne, elle autorise ses Exécuteurs Testamentaires à prélever des sommes sur sa succession pour aider chaque organisation de la Science Chrétienne à finir de payer son édifice avant qu'elle dédie son église.
Nous devons maintenir aujourd'hui l'idéal que Mrs. Eddy nous a présenté. Aussi chacune de nos églises fera-t-elle bien d'examiner à fond sa position financière, ses ressources, et la manière dont elle les administre. Si ses obligations ordinaires — location, réparations, salaires, fournitures, etc.— ne sont pas réglées, cette situation devrait être corrigée par un bon travail métaphysique accompagné d'une plus grande libéralité, ces deux facteurs étant nécessaires pour abattre la croyance de limitation qui prétend contraindre à l'apathie et entraver les progrès.
Des besoins spéciaux exigent une attention spéciale. L'église ou la société qui n'a pas payé ses dépenses courantes devrait faire un effort spécial pour régler ses dettes. Comme on l'a déjà dit, deux facteurs fondamentaux concourent au succès dans ce domaine: c'est d'abord le travail mental scientifique, poursuivi dans un esprit de prière, puis les sacrifices d'argent individuels. Le travail scientifique éveillera la pensée et lui permettra de reconnaître les ressources illimitées de l'Entendement divin, à la portée de quiconque cherche premièrement le royaume de Dieu et Sa justice; tandis que les sacrifices pécuniaires conduiront à la sécurité qu'enseigne ce précieux axiome de notre Leader: “Donner ne nous appauvrit pas dans le service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas” (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 79).
Au cours de la guerre, on engagea notre nation à donner “jusqu'à en pâtir;” mais en Science, aucun dommage ne peut résulter du renoncement et des sacrifices qu'entraînent les dons en faveur d'une cause excellente. Comme le montre une lettre publiée dans la Christian Science Sentinel du 30 janvier 1909, notre Leader fit un jour remarquer que le sacrifice devient une offrande lorsque le moi est mis de côté. Si ses membres en prennent la résolution, toute église faisant partie de notre mouvement peut s'affranchir de ses dettes ordinaires; et une décision de ce genre, précédée de prière et suivie d'action, empêcherait la croyance à la crise et aux temps difficiles de saper la confiance ou d'altérer les dispositions généreuses des Scientistes Chrétiens.
S'il s'agit de payer des factures qui se sont accumulées, il y aurait avantage à convoquer une assemblée générale où l'on procéderait selon les indications d'un exposé intitulé “De la Part des Directeurs,” reproduit dans Le Héraut de février 1933, mais publié tout d'abord dans la Sentinel du 29 octobre 1932 (p. 171). A cette occasion, la situation financière de l'église devrait être présentée sans réserve aux membres dans un rapport ne prêtant à aucune équivoque. Un plan que bien des églises ont adopté avec succès consiste à distribuer au moment voulu des bulletins blancs sur lesquels chaque membre peut écrire le montant qu'il donnera pour aider l'église à payer ses frais généraux et ses comptes arriérés. Ne portant pas de signature, ces bulletins n'ont aucun caractère personnel, et devraient être détruits dès que leur total a été calculé, sans qu'on cherche à en connaître les auteurs. L'expérience prouve que ces souscriptions anonymes sont rarement désavouées, car elles créent une obligation entre l'individu et l'Entendement divin.
Agir ainsi méthodiquement ne signifie pas qu'on s'écarte des voies scientifiques. Cette manière de procéder nous offre au contraire l'occasion d'appliquer aux affaires humaines notre compréhension du divin Principe; or, d'après les enseignements de Mrs. Eddy, ceci constitue la pratique de la Science Chrétienne. Mrs. Eddy était éminemment pratique dans la conduite de son Église et de ses affaires personnelles. Pour résoudre les problèmes humains, elle évitait invariablement les extrêmes qu'elle déconseillait également à son prochain; c'est-à-dire qu'elle conseillait aux Scientistes Chrétiens de ne jamais prendre une position ni s'appuyer sur une méthode qui dépasseraient ce qu'ils pouvaient démontrer. Dans une lettre qui n'a jamais été publiée, elle écrivit un jour à un ami: “Je ne suis pas pour les extrêmes. La vérité est intermédiaire et médiatrice (Archives de L'Église Mère). En une autre occasion, elle dit à une personne de son entourage combien elle regrettait que certains Scientistes Chrétiens prissent sur eux de s'annoncer comme guérisseurs alors qu'ils étaient incapables de démontrer des qualités pratiques, telles que l'ordre et la ponctualité (ibid.).
Celles de nos églises qui se seraient engagées sur une mauvaise voie en ce qui concerne les dettes, devraient toujours se rappeler ces paroles de notre Leader: “La voie juste obtient la précédence,— la voie de la Vérité et de l'Amour grâce à laquelle toutes nos dettes sont payées, le genre humain est béni, et Dieu glorifié” (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 232).
