Faire usage de la Science Chrétienne pour maintenir le corps en bon état n'est qu'une petite partie de la grande tâche qui consiste à travailler à notre salut; car cet effort n'est que le premier pas de la victoire sur le monde, la chair et tout mal. Chaque erreur de croyance doit éventuellement être détruite: c'est ce que l'étudiant de la Science Chrétienne voit et admet bientôt; mais comme la Vérité est saisie graduellement, les erreurs simulant ce qui est vrai sont découvertes et reconnues comme erreurs seulement lorsqu'augmente la perception spirituelle. L'étudiant ne peut guère réaliser la portée du travail qui s'étend devant lui tant qu'il n'est pas convaincu que toute erreur de la croyance mortelle doit être surmontée.
Aspirant à une vision plus claire, à une compréhension meilleure de la Vérité et s'efforçant d'y parvenir, on doit tout aussi sérieusement chercher à déraciner de sa pensée les erreurs qui entraveraient la démonstration du pouvoir spirituel et obscurciraient la vision de l'être parfait. Peut-être ceux qui étudient diligemment la Science Chrétienne et font des efforts sincères demandent-ils parfois: “Pourquoi n'ai-je pas des démonstrations plus prononcées, une réalisation de croissance spirituelle plus rapide?” Puisque la Science ne peut être en défaut, la difficulté doit se trouver dans le faux sens mortel. Toutes les erreurs trompeuses et subtiles sont dans les limites de ce faux sens, et sans une sincère analyse de soi-meme, elles peuvent persister pendant un temps sans être découvertes et par conséquent sans être détruites.
L'étudiant peut ne point se rendre compte, par exemple, qu'il entretient l'erreur si souvent déguisée de la sensibilité, jusqu'au moment où elle est exposée peut-être par quelque circonstance inaccoutumée. Il peut ainsi devenir impatient à cause des défauts d'un autre, tenté par le ressentiment lorsque ses propres motifs sont mis en doute, vexé par la critique, entêté lorsqu'un plan favori est contrecarré, irrité si l'on rejette son opinion pour celle d'un autre, ou abattu parce que le monde le bouscule et le coudoie. Ce sont là quelques-unes des épreuves qui permettent de juger combien la pensée est encore peu détachée de la croyance qu'on a un entendement à soi, séparé de Dieu. Jésus disait: “Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé.” La tentative de l'erreur, cherchant à perpétuer la croyance à plusieurs entendements, est en apparence aussi vigoureuse aujourd'hui qu'elle l'était au début de l'histoire mortelle.
On se souviendra que dans l'allégorie du jardin d'Éden, le serpent suggéra à Adam et Ève: “Vous serez comme des dieux” (Genèse 3:5). Nul essor d'imagination mauvaise n'aurait pu concevoir une offre plus séduisante pour le sens matériel, car être rendu semblable à un dieu signifierait posséder son propre entendement, une volonté indépendante et tout ce qui l'accompagne. Cette croyance est exprimée dans chaque manifestation d'égoïsme; et elle cherche à se justifier, allant jusqu'à interpréter un accès d'impatience comme s'il s'agissait d'une “vertueuse indignation.”
La victoire progressive sur ces erreurs ne peut arriver tant qu'on ne les voit pas, qu'on les ignore ou les justifie. Les vigoureuses paroles de Mrs. Eddy à la page 242 de Science et Santé avec la Clef des Écritures devraient suffire pour éveiller l'étudiant de la Science Chrétienne en lui montrant le travail en face duquel il est placé: “En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l'Amour, le diamant de l'erreur,— la propre volonté, la propre justification et l'amour de soi.”
Il devient ainsi apparent que, dans la guérison de la maladie, la Science Chrétienne détruit les fausses croyances qui s'intitulent “la propre volonté, la propre justification et l'amour de soi.” Nous devrions donc entreprendre sérieusement de découvrir l'ennemi pour le mettre en déroute, utilisant à cette fin “le dissolvant universel de l'Amour.”
On trouve une satisfaction et une joie durables en cherchant à comprendre et à refléter l'Amour divin dans la bienveillance; cela s'accomplit par l'obéissance envers l'autorité pleine d'amour — la loi divine — qui donne à l'homme spirituel la domination “sur toute la terre.”
    