Tous les quatre Évangiles et l'une des épîtres de saint Paul rapportent que Jésus parla de son sang. Paul mentionna de nouveau ce sujet, ainsi que le montrent les Actes des Apôtres et deux autres épîtres. De plus, saint Jean y fit allusion dans sa première épître et dans l'Apocalypse. Saint Pierre en parla brièvement. Et l'auteur de l'épître aux Hébreux, au cours du contraste minutieux qu'il établit entre le judaïsme et le christianisme, parla longuement du sang de Christ, de Jésus.
Voyez Matthieu 26:26–29; Marc 14:22–25; Luc 22:19, 20; Jean 6:53–58; Actes 20:17, 28; Romains 5:6–11; I Corinthiens 11:23–25; Éphésiens 2:11–13; Hébreux 9:13–15; I Pierre 1:18, 19; I Jean 1:5–7; Apocalypse 5:9, 10.
Ces douze citations, qui ne renferment pas tout ce qu'il y a dans le Nouveau Testament relativement au sang de Jésus, montrent que ce sujet tenait une place importante dans l'enseignement du Maître et de ses disciples immédiats. Par conséquent, ce sujet mérite d'être étudié et compris par tous les chrétiens. Naturellement, les principales sources où il faut puiser pour cette étude sont l'Ancien et le Nouveau Testaments, non les doctrines, ni même les interprétations, qui entrèrent plus tard dans la rédaction des articles de foi.
Considéré en lui-même, l'Ancien Testament renferme les Écritures du judaïsme ou de la religion des Juifs. Comme tel, il montre que ceux qui enseignaient cette religion attachaient une grande importance au sang, en ce qui concernait à la fois les alliances et les sacrifices. D'après eux, un pacte entre plusieurs personnes, ou entre Dieu et les hommes, devait être scellé de sang, soit figurément soit littéralement. Et les parties fondamentales de leur religion étaient considérées comme étant composées d'alliances entre Dieu et Son peuple choisi, les enfants d'Israël, ou sanctionnées par ces alliances. Dans la religion juive, aussi, le sacrifice comportant l'effusion de sang était considéré comme la forme la plus élevée du culte. Et puis, le peuple à qui parlait Jésus croyait à un degré, presque incroyable pour la pensée moderne, que Dieu pouvait et devait être apaisé ou rendu favorable par des sacrifices, et surtout par ceux qui exigeaient l'effusion du sang.
Jésus ne partageait pas toutes les croyances dont nous venons de parler; probablement n'en partageait-il aucune. Assurément, il considérait l'amour de Dieu et du prochain comme plus important que tous les sacrifices. Voyez Marc 12:28–34. Néanmoins, les faits mentionnés dans le paragraphe cidessus sont parmi ceux que devraient méditer tous ceux qui désirent comprendre les citations précédentes empruntées au Nouveau Testament. Ces faits et d'autres constituent le fond sur lequel ces passages doivent être examinés et interprétés. Un des autres faits dont il faut tenir compte dans le même but, c'est que, ce que les Juifs considéraient comme un pacte entre Dieu et les hommes serait mieux défini comme une promesse faite à Lui par eux. Et un autre fait semblable est qu'Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel avaient prédit la création d'une nouvelle alliance entre Dieu et Son peuple — une nouvelle promesse qu'ils Le connaîtraient. Voyez Ésaïe 61:1–9; Jérémie 31:31–34; Ézéchiel 16:60, 62.
Il est évident que Jésus voyait un rapport entre l'œuvre de sa vie et ces prophéties. Ainsi, il lut, dans une synagogue une partie du livre d'Ésaïe, chapitre 61, versets 1 à 9 comme s'appliquant à lui-même (Luc 4:16–21). Incidemment, il faut observer qu'il s'arrêta avant la fin d'une phrase, pour ne pas lire une allusion à la vengeance divine. De plus, il se distingua, lui et ses disciples ou ses imitateurs, des autres, en disant: “Nous adorons ce que nous connaissons” (Jean 4:22). Et il insistait sans cesse sur l'enseignement selon lequel: connaître la vérité, surtout relativement à Dieu et à lui-même, aboutit à la liberté et à la vie éternelle (Jean 8:32; 17:3; 18:37).
C'est dans cette situation que Jésus dit: “Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; ... De même que le Père, qui m'a envoyé, est vivant, et que moi, je vis par le Père, de même aussi, celui qui me mange vivra par moi” (Jean 6:54, 57). De semblables paroles sont étranges pour la pensée moderne. Quelle signification peuvent-elles avoir pour nous? Par le fait, Mrs. Eddy a répondu à cette question comme suit: “Sa vraie chair et son vrai sang étaient sa Vie; et ceux-là mangent véritablement sa chair et boivent son sang, qui participent à cette Vie divine” (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 25). Ainsi qu'elle l'a expliqué encore: “Il expia la terrible irréalité d'une prétendue existence séparée de Dieu” (Non et Oui, p. 35). Telle est aujourd'hui, pour tous les hommes, la signification des paroles du Maître.
Et que voulait dire l'auteur de l'épître aux Hébreux quand il désigna Jésus comme le “médiateur d'une meilleure alliance, établie sur de meilleures promesses” (Hébreux 8:6–12)? Il voulait dire, ainsi que l'indique le contexte, que Jésus, par l'œuvre de sa vie, inaugura une ère nouvelle, dans laquelle la rédemption de tout mal est basée sur la vraie connaissance ou Science. C'est ce sens que Jean attachait à un chant qui faisait allusion à Jésus et qu'il rapporta dans l'Apocalypse 5:9: “Car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation.” Dans la Science Chrétienne, le peuple choisi de Dieu constitue tous les peuples, et leur besoin essentiel, c'est de Le connaître Lui, et le Christ, et leur être réel.
