Jésus enseigna à ses disciples à être comme de petits enfants. Évidemment quelques-uns d'entre eux trouvèrent que cela est difficile, car on nous dit qu'ils se disputèrent pour savoir qui serait le plus grand, et ils lui demandèrent de trancher la question pour eux. Il leur dit que celui qui veut être le plus grand devra devenir le moindre; et il grava cette leçon dans leur mémoire en appelant un petit enfant au milieu d'eux, et en disant: “Si vous ne changez et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.”
Jésus était le maître Enseigneur. Une action simple, quelques paroles, et la leçon était si claire qu'un enfant pouvait la comprendre! Et pourtant, que de fois nous oublions ces leçons simples; que de fois nous nous écartons de la pureté et de l'humilité qui caractérisent l'enfance; nous nous laissons gagner par la confusion et l'obscurité en croyant que nous avons un entendement propre en dehors de Dieu, sur lequel nous pouvons compter pour trouver la bonne voie, la force ou le talent! Et alors, combien nous aspirons à échapper à la maladie et au péché qui résultent de la confusion mentale, et, comme l'enfant prodigue, à retourner à la maison de notre Père!
Les enfants de Dieu Lui sont toujours chers. Si nous avons la simplicité de l'enfant, nous pourrons voir que nous Lui sommes proches aussi bien que chers. Qu'est-ce donc que cette simplicité de l'enfant qui peut toujours nous faire rester unis à notre Père-Mère, Dieu? En général, l'enfant est docile; il est obéissant, de bonne volonté, humble. D'autres qualités saillantes de l'enfance sont la joie et le bonheur. Une foi inébranlable dans la tendresse et la sagesse des parents, la certitude absolue que ses besoins seront satisfaits, l'attente enthousiaste du bien — toutes ces choses caractérisent la pensée de l'enfant. Les enfants ne sont pas portés à se tourmenter. Ils prennent chaque jour comme il vient, sans s'inquiéter de l'avenir; et, en général, il n'ont pas de crainte.
“Si vous ne devenez comme de petits enfants”! Ce devrait être une tâche simple et joyeuse de le devenir. Certes, notre Père céleste a mis à notre portée assez de joie et assez de gratitude. Alors, pourquoi ne ferions-nous pas usage de ces qualités et ne les manifesterions-nous pas? Pourquoi résister avec obstination à l'idée véritable, à la bonne voie? Seule la paix peut résulter de la soumission joyeuse à ce qui est bien. Pourquoi porter sur nos épaules le fardeau de la responsabilité personnelle? Les bras vigoureux du Père nous soutiennent. Il est dit de Salomon qu'il était l'homme le plus sage qui vécût jamais; ses richesses et sa gloire dépassaient celles de tous les autres rois de l'époque. Et quand nous cherchons le commencement de sa sagesse et de sa richesse, que trouvons-nous? Une prière adressée à Dieu dans laquelle il déclare n'être “qu'un tout jeune homme,” ne sachant “comment [se] diriger.” Nous voyons donc que Salomon démontra en partie les hauteurs de la connaissance que peut atteindre celui, qui bâtit sur la confiance en Dieu de l'enfant.
Une petite fille vit la nécessité d'aller chez un dentiste. Pendant qu'il opérait, il lui dit: “Je vais vous faire un peu mal.” Demandant à s'absenter un instant, l'enfant téléphona à un praticien de la Science Chrétienne pour lui demander son aide. Ayant reçu l'assurance que Dieu la protégerait, elle se rassit avec confiance dans le fauteuil, et ne ressentit aucune douleur pendant le reste du travail.
A l'âge de douze ans, Jésus comprit si bien la présence de Dieu qu'il lui sembla étrange, non pas qu'on le trouvât “dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et leur faisant des questions,” mais que ses parents fussent inquiets parce qu'ils ne savaient où il était; car, ainsi qu'il le leur demanda, ne savaient-ils pas qu'il lui fallait être occupé des affaires de son Père? Néanmoins il leur fut soumis et les suivit; on rapporte qu'il “croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.”
Dans son Message to The Mother Church for 1902 (p. 2), Mrs. Eddy écrit: “La Science de l'homme et de l'univers, en opposition à toute erreur, est en marche, et la Vérité se hâte d'aller au devant d'elle et de l'accueillir. Elle purifie tous les peuples, toutes les religions, toutes les éthiques, et toutes les connaissances, et fait des enfants nos maîtres.” Oh! puissions-nous, nous qui nous sommes détournés de la pureté et de la simplicité de l'enfant, apprendre avec joie les leçons que ces petits maîtres nous apportent! Marie, la mère de Jésus, apprenait sans cesse quelque chose de son fils; car il est écrit qu'elle conservait toutes ses paroles “dans son cœur.” Écoutons et méditons ces mots de notre Leader (Miscellaneous Writings, p. 110): “Enfants bien-aimés, le monde a besoin de vous,— et plutôt en votre qualité d'enfants qu'en celle de femmes et d'hommes: il a besoin de votre innocence, de votre désintéressement, de votre fidèle affection, de vos vies pures. Vous avez besoin aussi de veiller et de prier afin de préserver ces vertus de toute souillure, et de ne pas les perdre au contact du monde.”
La paix ne s'obtiendra pas par un désir indolent. Nous devons changer notre désir en actions; chercher à créer une atmosphère intellectuelle et morale, en laquelle prospère la paix; entretenir nos liens d'amitié; cultiver avec sympathie l'imagination qui peut nous faire entrevoir le monde du point de vue de ceux dont la race, la couleur ou la culture nous divisent. Mais l'amour est le remède final contre les préjugés et le dépit, l'amertume et la haine, la cupidité et l'ambition.
