M'attendant à une mort prochaine,— en raison du verdict qu'avait prononcé la médecine,— je cédai au conseil de ma femme qui voulait que j'essaye de la Science Chrétienne, mais je n'espérais pas en obtenir un résultat favorable. Une longue période d'amélioration extrêmement lente s'en suivit. Cependant, je me mis à étudier la causation spirituelle que révèle al Science Chrétienne, avec al même sincérité que j'avais montrée à suivre les instructions de nombreux médecins recommandés par des amis bien intentionnés.
Durant les premières années d'étude que je fis de cette Science, la lecture des nombreux témoignages de guérison qui paraissent dans les périodiques de la Science Chrétienne me soutint dans ma détermination de persévérer. Je fus aussi grandement aidé par les témoignages que j'entendis aux réunions du mercredi soir, à une église filiale d'une grande ville; car ils dénotaient la sincérité et la gratitude de ceux qui parlaient. On ne saurait être trop reconnaissant envers ceux qui réduisent au silence les suggestions leur soufflant qu'ils ne peuvent donner un bon témoignage parce qu'ils n'ont pas eu l'habitude de parler en public, et qui, le cœur débordant de joie, témoignent de leurs guérisons. Une phrase prononcée avec hésitation est parfois plus convaincante qu'un discours préparé à l'avance. Nous pouvons tous apporter la pite de la veuve à ces réunions du mercredi soir instituées par notre Leader pour donner au public des preuves personnelles de l'efficacité de la Vérité, ainsi qu'elles furent données du temps de notre Maître.
Quant à moi, ce qui sembla la chose la plus difficile à surmonter et qui retarda ma guérison, ce fut la tendance à continuellement personnifier l'erreur. L'éducation de bien des années m'avait conduit à rendre des personnes — non les erreurs de l'entendement charnel — responsables de fautes apparentes. A la page 318 de Miscellaneous Writings, notre Leader bien-aimée, Mary Baker Eddy, dit: “L'humanité est obsédée par deux points dangereux: ou bien elle exagère le mal ou bien elle l'amoindrit.” Néanmoins, bien des guérisons se sont effectuées et il s'est fait quelque progrès durant les seize ans qui se sont écoulés depuis que la médecine prononça son verdict. Il devra se faire de bien plus grands changements encore dans l'élimination de l'ivraie que l'entendement mortel a si assidûment semée dans ma pensée.
Si l'on a devant soi les dites merveilles que Jésus effectua en détruisant toute phase du péché et de la maladie et en surmontant la mort, si l'on entrevoit quelque peu de quelle nature prodigieuse est cette lutte “contre les princes de ce monde de ténèbres,” laquelle notre Leader soutint en faveur de l'humanité, en en renversant les illusions, peut-on douter que finalement la victoire attend tous ceux qui s'appliquent résolument et avec persistance à retirer de la conscience la semence de la maladie et du péché que l'entendement mortel y a semée? Saint Paul a montré que dans cette lutte nous avons besoin “de toutes les armes de Dieu.”
Jésus a donné à tous l'assurance que le Christ est avec nous “tous les jours, jusqu'à la fin du monde,”— c'est-à-dire jusqu'à la destruction complète de l'erreur dans la conscience humaine. Ce que tout Scientiste Chrétien sincère demande dans ses prières, c'est d'atteindre à cette compréhension spirituelle qui lui donnera la persévérance, la force et le courage pour cette lutte.
Brooklyn, New-York, É.U.A.
