En est-il un parmi nous qui n'ait pas éprouvé un sentiment de peine et d'indignation en lisant l'histoire de saint Jean au sujet de Pilate, qui sortit du prétoire où il avait questionné Jésus et avait dit à la foule assemblée au dehors: “Je ne trouve aucun crime en lui. Mais vous avez une coutume, c'est que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque; voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs?”. En est-il un qui ne l'ait pas éprouvé en lisant leur réponse: “Non! ... Pas lui, mais Barabbas”?
Où étaient les boiteux, les estropiés et les aveugles auxquels le Maître avait apporté pareil affranchissement? Où était la foule qui l'avait suivi dans un endroit désert, et que, ému de compassion, il avait nourrie avec cinq pains et deux poissons? Où étaient les pères et les mères des petits enfants qu'il avait si tendrement pris dans ses bras et qu'il avait bénis? N'y avait-il personne au milieu de cette immense foule de gens qui voulût relâcher le doux Nazaréen, lui qui avait traversé avec une telle bienveillance leurs champs de blé et leurs villages, les conjurant de ne pas craindre, car leur Père prenait soin d'eux, comme Il prend soin des lis?
Nous pensons, peut-être, que la réponse eût été bien différente, si Pilate nous eût posé la question. Est-ce bien vrai? Nous ne sommes pas en présence de la foule des Juifs ni des citoyens romains en toges écarlates; mais l'entendement mortel est apparemment toujours ici, nous disant tout bas que nous devons soutenir ses hypothétiques prétentions à la vie et à l'intelligence, en croyant qu'il est réel, puissant, et qu'il nous procure du plaisir. Chaque jour, à chaque heure, nous avons encore le choix — sera-ce Christ? sera-ce Barabbas?
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