La Puissance de Dieu

On peut dire, sans craindre beaucoup d'être contredit, que la plupart des hommes oublient que la puissance de Dieu existe. Ils croient fortement au pouvoir de la matière, à ce qu'ils appellent les forces de la nature, se manifestant, par exemple, par le courant électrique, la gravitation, etc.; et ceux d'entre eux qui sont versés dans la soi-disant science physique, sont fermement persuadés que ce que les mortels appellent la matière renferme en elle un pouvoir incalculable, qui pourra, un jour, être libéré et attaché au service des hommes. Beaucoup d'hommes croient si fortement à la réalité de la matière et du pouvoir matériel qu'ils n'admettent guère l'existence d'un pouvoir sauf celui de la matière. En y réfléchissant, ne semble-t-il pas extraordinaire qu'il en soit ainsi? La majorité des hommes tiennent-ils aucun compte de Dieu, tiennent-ils aucun compte de la puissance de Dieu?

Il faut dire ici que si la puissance de Dieu est obscurcie aux yeux des hommes, c'est que les prétendus sens matériels ne prennent connaissance de rien qui soit en dehors de leur propre domaine limité. En vérité, ces mêmes sens, avec le soi-disant entendement qui, ainsi que les mortels le croient, est renseigné par eux, constituent ce qui est connu sous le nom de matière. Supposons qu'ils soient détruits ou que le prétendu entendement humain le soit, que deviendra alors la matière? Elle disparaîtra. Ainsi, même au point de vue de l'entendement humain, la matière est précisément ce que la Science Chrétienne déclare qu'elle est,— savoir: ce que les sens physiques prétendent témoigner. Chacun sait que la matière varie selon l'aspect sous lequel elle paraît à ces sens. Elle semble être une certaine chose à l'œil nu; une certaine autre à l'œil qui la voit à travers le microscope, et tout autre chose lorsqu'on l'envisage au point de vue des dernières théories de l'étudiant en sciences naturelles, qui déclarent que la matière est entièrement électrique de sa nature, quelque chose qu'il serait impossible à la perception-sens superficielle de discerner. Mais ainsi même, toutes les déductions de cet étudiant, sur lesquelles il bâtit ses théories, sont fondées sur les données recueillies au moyen des soi-disant sens physiques. Le fait pour l'étudiant de la Science Chrétienne, c'est que la matière est un état subjectif de la prétendue conscience, déterminé par la perception-sens variable.

Or, il existe un univers substantiel tout à fait indépendant du prétendu univers du sens matériel. C'est l'univers spirituel, l'univers de Dieu,— le vrai univers. Les hommes ont eu des lueurs de ce vrai univers spirituel, que l'on perçoit ou connaît au moyen du sens spirituel, peut-être même depuis le commencement de l'existence humaine. Le premier témoignage de tendresse dans les rapports des parents avec l'enfant, du frère avec sa sœur, du voisin avec son voisin, en donne la preuve. La première lueur de beauté qu'apportent le lever ou le coucher du soleil, la fleurette ou le ruisseau qui coule, annonce sa présence. La joie, le bonheur, le courage, la bienveillance, la miséricorde, la douceur, tout a révélé la présence de l'univers de l'Esprit; tout révèle également aujourd'hui l'univers de l'Esprit. La recherche de l'univers spirituel, les efforts qui se font pour le découvrir ainsi que ses lois éternelles, ont occupé les vies de ceux qui, dans tous les siècles, ont aimé les choses de l'Esprit; et ces découvertes sont exposées dans la Bible plus que dans toute autre branche de la littérature. Elles sont à la portée de tous les hommes pour qu'ils puissent en prendre possession. Vibrant à travers ce merveilleux livre, le message de la puissance créatrice de Dieu, que rien ne saurait faire taire, se fait vivement sentir. “Dieu a dit une fois,” dit le Psalmiste, “Et j'ai entendu sa voix redire encore: 'La fôrce appartient à Dieu!' ” Et saint Jean a écrit: “Toutes choses ont été faites par elle [la Parole], et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.”