Voici maintenant le temps favorable; voici maintenant le jour du salut,” déclara St. Paul dans sa seconde épître aux Corinthiens. “Voici.” En réalité, il n'y a point de “il y aura,” car Dieu est Tout-en-tout. Il est maintenant. D'un bout à l'autre des Écritures nous lisons: “Dieu est,” “Dieu est.” Nous ne trouvons pas une seule fois que Dieu ne sera pas Dieu avant demain; que Dieu ne sera pas Amour avant le mois prochain. Il est Amour à l'instant même; et aucune évidence des sens matériels allant à l'encontre de ce fait ne peut le changer.
Pour accomplir des guérisons plus complètes dans la Science Chrétienne et pour les obtenir plus promptement, nous devons atteindre à une idée plus parfaite de la réalité omniprésente, omnipotente et omnisciente de Dieu. La création de Dieu est actuellement complète et l'homme réel exprime présentement toutes les qualités de Dieu; car, comme le dit Mrs. Eddy, à la page 465 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Le Principe ne fait qu'un avec son idée.” L'homme a toujours reflété et reflète en ce moment même toutes les qualités de Dieu. Rien ne peut en aucune manière séparer l'homme de son divin Principe, ou faire qu'il exprime moins que tous les attributs du Principe. Il n'y a non plus aucun pouvoir capable de lui faire exprimer quelque chose qui soit contraire au Principe, le Dieu tout à fait aimant et digne d'être aimé. Lorsqu'il s'agit de la guérison de cas de maladies soi-disant chroniques ou incurables, nous devons nous rappeler, tout d'abord, qu'on ne saurait admettre l'existence réelle d'un cas chronique ou incurable. La seule chose qu'on ne puisse changer en aucune façon c'est l'œuvre de Dieu, la relation de l'homme à sa Cause divine. La maladie ne fait point partie de l'Être immuable que l'on appelle Dieu; la croyance erronée est totalement mortelle, changeante, et elle se détruit elle-même. Il n'y a point, il ne peut y avoir, de maladie réelle.
Si, comme nous venons de le dire, il n'y a réellement point de maladie, que reste-t-il à faire pour le Scientiste Chrétien? Se peut-il qu'il n'ait aucun travail de guérison à accomplir? Non, il a un travail très réel à faire; mais ce n'est pas la guérison de l'homme. Dieu créa l'homme et lui donna la domination sur toutes choses; et par conséquent la maladie ne peut gagner de l'empire sur l'homme. Dieu vit que tout ce qu'il avait créé était “très bon;” et on nous apprend qu'Il fit tout ce qui a été fait. De sorte que l'homme, qui a toujours été et sera toujours l'image et la ressemblance de Dieu, le bien, n'est pas, n'a jamais été, et ne pourra jamais être malade; il s'ensuit que le travail du Scientiste Chrétien ne consiste aucunement dans la guérison de l'homme. La maladie n'est ni vraie ni réelle, parce qu'elle n'est pas de Dieu; elle n'exprime aucun des attributs de Dieu. Elle ne peut donc être autre qu'une croyance erronée du soi-disant entendement mortel, et elle n'a ni commencement ni existence dans le domaine de la Vérité. Elle repose sur la même base hypothétique que l'erreur, selon laquelle deux fois deux font cinq. Pour corriger cette erreur mathématique, nous n'avons besoin de rien détruire. Tout ce que nous avons à faire, c'est de remplacer la proposition erronée que deux fois deux font cinq par la proposition vraie que deux fois deux font quatre. En faisant une correction semblable, nous ne détruisons ni ne créons rien. Nous renonçons simplement à la croyance erronée, et nous menons le problème à bonne fin en nous servant de la vérité qui s'applique à ce problème particulier. De même, en maniant une prétention à la maladie, tout ce qu'on a besoin de faire et tout ce qu'il faut faire, c'est de trouver et d'appliquer la vérité,— de trouver et d'appliquer la loi parfaite de Dieu à chaque problème en particulier.
En conséquence, le travail du Scientiste Chrétien consiste à se trouver, en tout temps, en si bonne harmonie avec le divin Principe, Dieu, qu'il est à même d'appliquer correctement la loi de Dieu à chaque problème. Sa compréhension de la vérité doit être si claire que sa vie même exerce une influence curative. Il doit être en état de parler à la discordance comme ayant autorité, comme sachant que, puisqu'elle est l'opposé de la Vérité, elle est irréelle, elle n'est rien, et qu'elle n'est étayée par aucun pouvoir qui la mette à même de nuire à l'homme en quelque façon.
L'harmonie du divin Principe ne peut se manifester que dans la mesure où le praticien abandonne son sens matériel pour la compréhension de l'homme en tant que reflet parfait, éternel, harmonieux de Dieu et de rien autre. Il faut qu'il sache que “comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé.” Il doit élever le Christ. Pour accomplir cela, il doit devenir semblable au Christ, être pur, disposé à renoncer à lui-même, affectueux, et devenir un transparent si clair pour la Vérité qu'il est un témoin du Christ; et comme le Christ, il est élevé, de sorte que les hommes vont à lui afin d'être guéris de leurs fausses croyances. Tandis qu'il est élevé ainsi, il doit être humble, pour renoncer à tout sens d'une responsabilité personnelle ou d'un moi personnel dans l'œuvre de Dieu; il doit reconnaître qu'il n'y a qu'une seule Personne infinie, Dieu; et que l'homme est le reflet de cette Personne unique,— que de lui-même, il ne peut rien faire. Mais il doit savoir en outre que “tout est possible à Dieu;” et que Dieu est cause qu'il reflète Sa puissance. Sa lumière doit luire afin que les hommes voient ses bonnes œuvres et qu'ils glorifient le “Père qui est dans les cieux.” Il faut entretenir l'éclat de cette lumière en accomplissant les bonnes œuvres, qui sont le résultat direct d'une vie consacrée au seul et unique Entendement, aux pensées bonnes,— aux pensées vraies, reflets de cet Entendement, concernant la relation éternelle de Dieu à Son idée, l'homme.
Une vie consacrée à de telles œuvres et à de telles pensées ne peut manquer d'amener un sens tellement clair de la présence de la perfection de l'homme, par suite de l'éternelle présence de l'amour de Dieu, que l'œuvre de guérison se fera instantanément, comme se faisait celle de Jésus. Si nos vies étaient exemptes d'erreur comme l'était celle de Jésus, nous aussi, nous pourrions dire: “Lève-toi, prends ton lit, et marche,” sans souci de la durée de la difficulté, ni des symptômes, ni de l'entourage dans lequel l'estropié pourrait sembler se trouver. Mais Jésus exigeait des suppliants, en quête de la guérison, et la foi et l'empressement à obéir. Ses trois années d'œuvre de guérison instantanée ne furent possibles que comme conséquence des trente années précédentes, consacrées à s'instruire davantage concernant Dieu et l'homme à Son image. Elles ne furent possibles que parce qu'il avait si complètement vaincu le monde et tout ce qu'il renferme; parce qu'il s'était lui-même si bien élevé au-dessus de la matérialité, qu'il savait, à n'en pas douter, qu'il n'y a point d'homme malade, point d'homme pécheur, point d'homme qui puisse exprimer autre chose que la vérité. Il savait que Dieu n'avait jamais créé la maladie ni le péché, et que pour cette raison l'homme ne pouvait y être sujet. Il démontra que Dieu est bon, que Dieu est Tout et que, par conséquent, tout est bon. Lorsque nous serons nous-mêmes devenus purs comme Jésus était pur, nous serons alors, en réalité, éveillés à la ressemblance de Dieu, et nous ferons beaucoup d'œuvres merveilleuses, à l'instar de Jésus.
