On a souvent fait la remarque que les Scientistes Chrétiens sont des gens singuliers! Cela tient, en partie, à leur tentative logique d'appliquer les Écritures aux affaires pratiques de la vie, mais surtout au fait plus remarquable encore que, presque tous, ils ont fait l'expérience personnelle des bienfaits et des bénédictions qu'ils proclament. C'est pour cette raison qu'ils sont allés, ça et là, par tout le monde, parlant “comme ayant autorité.” Ce sentiment profond de connaissance qu'ils tiennent de première main a été le témoignage le plus convaincant offert au monde, depuis que notre Sauveur parcourut les collines de la Galilée. L'intelligence humaine a suivi patiemment maintes théories et doctrines proposées pour le bien de l'humanité; mais, semblable au poète païen à la recherche de la vérité, elle est sortie par la porte par laquelle elle était entrée. C'est uniquement lorsque le message pourvoit au besoin vital de l'humanité que la vérité reçoit l'attention qu'elle mérite. C'est en cela, par conséquent, que consiste le poids d'un témoignage,— il faut qu'il soit sincère et applicable, et qu'il fasse ressortir un idéal auquel on puisse tendre et parvenir.
Pour qu'un témoignage ait quelque valeur, il faut qu'il trouve créance. Le récit émouvant d'une délivrance de quelque calamité, ou d'une guérison de quelque maladie, a bien peu de valeur à moins que l'auditeur ne croie à la sincérité du narrateur. Mais il est une chose qui, heureusement, s'impose irrésistiblement, c'est que ce qui est vrai pour l'un, l'est pour tous; ainsi donc, lorsqu'un homme sait comment les besoins d'un autre sont honnêtement satisfaits, il désire naturellement entrer chez celui-ci et il se dit en lui-même: “Je souperai avec lui.” Il est, par conséquent, bien nécessaire que ceux qui rendent témoignage de la vérité et des œuvres de la Science Chrétienne démontrent leur connaissance avec grande bonté, attendu que, comme dit l'Écriture: “Vous les reconnaîtrez ... à leurs fruits.”
Un témoignage véritable est basé sur l'expérience individuelle. Dans le premier paragraphe du livre de texte, “Science et Santé avec la Clef des Écritures,” Mrs. Eddy dit: “Sans avoir égard à ce que d'autres peuvent dire ou penser à ce sujet, je parle par expérience.” Nous ne devons pas comprendre par là qu'elle n'a point de respect pour les vues d'autres penseurs, ni qu'elle en ignore l'importance; peu de penseurs de notre époque ont donné des preuves d'une connaissance aussi étendue et aussi intime des œuvres des plus grands penseurs qui existèrent qu'elle en donna. Mrs. Eddy veut dire plutôt que sa découverte est le résultat de l'expérience et non un simple triage d'opinions, venant de tous les auteurs que l'on consulte chemin faisant. C'est ce rapport étroit du témoignage à la Vérité qui le rend si essentiel et si durable.
Attendu que c'est par la révélation et l'inspiration que nous connaissons la Science Chrétienne, le message qu'elle nous apporte est essentiellement spirituel. Pour le comprendre, il nous faut faire usage du sens spirituel,— ce sens que Mrs. Eddy appelle, à la page 209 de Science et Santé, “la faculté consciente et constante de comprendre Dieu.” Ce message réclame avec instance l'exercice de la foi, basée sur des œuvres plutôt que sur des paroles. Notre Leader n'accordait aucune valeur aux paroles sans œuvres. Aussi, un témoignage a-t-il d'autant plus de poids qu'il énonce, en langage clair et simple, le résultat actuel de la compréhension individuelle de la Vérité. Ceux qui cherchent la lumière désirent qu'on leur apprenne en termes non équivoques, ce qu'ils peuvent raisonnablement espérer que la Science Chrétienne fera pour eux.
Ceux qui s'expriment avec facilité sont parfois tentés de trop parler sur le sujet de la Science Chrétienne, au lieu de rendre témoignage des bienfaits reçus par suite de l'étude qu'on en a faite. Bien qu'on puisse tirer un grand avantage des remarques des étudiants diligents qui ont bien approfondi ce sujet, il convient aussi de nous rappeler que les moyens de nous instruire sont déjà nombreux. Le livre de texte et les autres écrits de Mary Baker Eddy, ainsi que les conférences et les périodiques, fournissent les informations nécessaires; mais “la richesse, et ... la sagesse, et. .. la connaissance de Dieu” sont à jamais renfermées dans ces tendres manifestations de la grâce divine, lorsque nous nous rendons bien compte nous-mêmes qu’ “en l'Éternel se trouve la miséricorde, Et la rédemption abonde auprès de lui.”
A ceux qui ont reçu de si grandes bénédictions divines, l'obligation impérieuse de le proclamer s'impose, suivant les paroles du Psalmiste: “Ainsi parleront les rachetés de l'Éternel.” Le récit de ces bénédictions tend à fortifier et à consoler; il augmente la foi et exalte la compréhension; il donne de la sagesse aux simples. Selon le témoignage, les apôtres virent trois mille personnes se joindre à eux le jour de la Pentecôte. En vérité, nous avons eu de si nombreux exemples de manifestations de l'Amour divin, résultant de la déclaration de la Vérité, que nous percevons clairement la relation de la cause à l'effet. Sous l'impulsion puissante de la gratitude, le cœur bondit de reconnaissance envers le Dispensateur de tout bien. On devrait éprouver une grande joie en apportant ces bonnes nouvelles qui publient le salut. Et ce message n'est pas simplement pour les incrédules. Le monde est plein de braves gens qui sondent sérieusement les Écritures pour y trouver la Vie éternelle, et qui désirent de tout leur cœur rendre accessible, ici-bas et dès maintenant, la promesse de guérir les malades et ceux qui ont le cœur brisé, et de renvoyer libres les captifs du sens pécheur. Telles sont les œuvres de la grâce; et “voici maintenant le jour du salut.”
On devrait se rappeler sans cesse que les Scientistes Chrétiens n'ont aucun intérêt à faire une propagande humaine. L'œuvre de l'église se trouve résumée dans ces paroles de Mrs. Eddy, à la page 418 de Science et Santé: “Dites la vérité à l'erreur sous quelque forme qu'elle se présente;” mais cette œuvre ne consiste nullement dans le dénombrement des personnes. Le témoignage de ceux qui ont été guéris a deux objets distincts: rendre grâces au Père “qui guérit toutes tes infirmités,” et, “par la consolation dont Dieu nous console nous-mêmes,. .. aussi consoler les autres, dans quelque affliction qu'ils se trouvent,” ainsi que l'écrivit St. Paul à ses frères de Corinthe. Par ce genre de prédication, on amène les hommes au Christ; car l'exemple est d'un grand secours. Une personne peut errer pendant des années parmi les caroubes sèches de la théologie et se trouver sans la douce nourriture d'une foi vivante. Mais lorsque la vérité se manifeste dans l'expérience et le témoignage d'un digne ami, cette personne dira, ce que dit David dans le profond psaume cinquante-cinq: “Mais c'est toi, un autre moi-même, Mon intime et mon confident! Nous avions ensemble de doux entretiens, Ensemble nous allions, parmi la foule, à la maison de Dieu.”
