Je me sentais complètement épuisée, et j’espérais faire une sieste avant de poursuivre avec mon deuxième projet caritatif de la journée, mais je n’arrivais pas à calmer mes pensées. « Qui a vraiment apprécié tout le travail accompli et les dépenses que j’ai exposées de ma poche ? Existe-t-il un moyen plus simple de faire les choses ? Est-ce que je me suis chargée de plus de tâches que ce que je puis accomplir ? »
Comme pour couper court à ce déferlement négatif, un message percutant m’est venu à l’esprit : « La gratitude et l’amour doivent demeurer dans le cœur de chacun, chaque jour de toutes les années. » (Manuel de L’Eglise Mère, p. 60) J’ai reconnu là une phrase d’une disposition statutaire tirée du petit livre de directives que Mary Baker Eddy a donné à son Eglise, La Première Eglise du Christ, Scientiste, pour aider les membres à rester fidèle à la lettre et à l’esprit de l’amour pour Dieu et pour leur prochain. Je connais bien cette disposition statutaire, mais cette fois-ci, elle s’est imposée avec une force nouvelle, comme pour affirmer « à chaque instant de chaque jour de toutes les années ».
J’ai nettement vu qu’une obéissance plus stricte à cette idée divinement inspirée m’aiderait à sortir de ce malaise, comme je l’avais déjà constaté dans le passé. Alors j’ai commencé à me montrer reconnaissante de pouvoir donner, réalisant que c’est un grand privilège de servir les autres, que tous ceux avec lesquels on travaille sont précieux, et que le soutien parfait dont on a besoin dans ces louables entreprises vient de Dieu. En l’espace d’un quart d’heure, je me suis levée reposée, pleine d’énergie et capable de répondre à une demande d’aide qui venait juste d’arriver.
Christ Jésus a reconnu les bienfaits inépuisables de la générosité lorsqu’il a exhorté ses disciples en ces termes : « Donnez, et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6:38) Donner librement en suivant les directives de Dieu ne nous appauvrit pas, et ne peut le faire. La gratitude nous permet de reconnaître ce fait. Nous cessons d’évaluer nos actions pour savoir combien elles nous ont coûté en termes de temps, d’efforts ou d’argent, pour faire confiance à la loi divine des bienfaits mutuels, qui s’applique à toute manifestation de générosité.
Mary Baker Eddy explicite cette loi de bienfaits réciproques dans son ouvrage principal, le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Dans la relation scientifique de Dieu à l’homme, nous trouvons que tout ce qui bénit l’un bénit tous, ainsi que Jésus le montra avec les pains et les poissons – l’Esprit, non la matière, étant la source de toute subsistance. » (p. 206)
Elle fait référence à une puissante démonstration de cette loi, lorsque Christ Jésus nourrit plus de cinq mille personnes avec seulement cinq pains et deux poissons (voir Matthieu 14:15-21). Il comprenait que la moindre manifestation de bien que nous voyons dans notre vie quotidienne n’est qu’un signe ou un symbole de la totalité du bien qui est la nature même de l’unique Dieu infini.
Au lieu de dénigrer la faible quantité de substance que représentaient le pain et les poissons, il rendit grâce à Dieu pour cette manifestation, et ses disciples distribuèrent la nourriture à la multitude qui l’avait suivi dans le désert. Tout le monde fut nourri, et on recueillit même douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
Cela peut sembler tenir du miracle pour l’entendement humain, qui fonde son sens de la réalité sur une théorie de l’univers finie, matérielle, composée de particules. Mais la Science Chrétienne présente l’existence comme étant infinie, spirituellement mentale, et en continuel déroulement.
De même qu’il existe une infinité de nombres, disponibles en quantité illimitée pour un usage quotidien, les idées de l’Entendement infini ne peuvent ni s’épuiser ni venir à manquer. En fait, lorsque ces idées sont acceptées, appliquées et partagées, elles sont mises en évidence et se manifestent en plus grande abondance de façon concrète.
De même que les rayons de soleil sur une rivière gelée libèrent celle-ci de son état solide et lui permet de couler à nouveau, les idées spirituelles de Dieu, déversées dans la conscience, libèrent les ressources dont on a besoin – peu importe que le besoin concerne de la nourriture, de la force, des ressources financières, du temps, du réconfort ou une inspiration qui apporte la guérison.
Cette année, alors que le jour d’Actions de grâces approche et que je fais la liste de ce dont je suis reconnaissante, je m’écrie : « alléluia ! » toute à la joie de pouvoir donner, sachant que « ce qui bénit l’un bénit tous », y compris moi-même.
Nous sommes tous en mesure de donner un peu ou beaucoup de nous-mêmes, sans aucune crainte, en pensant à la force et à l’abondance que Dieu met à notre disposition en tant que ressources infinies.
