Lorsque les adultes apprennent aux enfants à partager, ils les invitent souvent à prendre, chacun à son tour, le jouet ou le livre dont ils ont envie. Cela fonctionne souvent très bien, jusqu’à ce qu’un autre jouet passionnant apparaisse. L’étape suivante, plus difficile, consiste pour les enfants à apprendre à ne pas être anxieux en attendant « leur tour ».
C’est ce qu’on appelle l’altruisme, et nous autres, les « grands enfants », avons parfois besoin d’exprimer davantage cette qualité aussi ! Se concentrer sur soi semble assez normal dans un monde compétitif et en évolution rapide. Mais des traits de caractère inutiles et qui nous limitent, tels que l’envie, la cupidité et l’anxiété s’insinuent souvent et prennent le dessus lorsque c’est l’intérêt personnel qui prend les rênes.
Lorsque j’étais une toute petite fille, puis à l’adolescence, j’avais du mal à partager mes amis avec les autres. Je me sentais souvent blessée, instable et jalouse. Cette perception très personnelle des amis et des relations était une chose à laquelle j’étais fortement attachée.
Mais après avoir commencé à étudier la Science Chrétienne à la fin de mon adolescence, ma façon de penser a radicalement changé concernant de nombreux aspects de ma vie, y compris les relations amicales. Les enseignements de la Science Chrétienne, qui révèlent la profondeur des vérités bibliques et le sens profond des paroles et des œuvres de guérison de Jésus, m’ont aidée (et, des décennies plus tard, continuent de m’aider) à acquérir une signification plus profonde de l’altruisme.
L’univers de Dieu – qui est le seul véritable univers – est entièrement spirituel et abondamment rempli de tout bien, de tous côtés. Dieu, l’Esprit, dispense constamment Ses bienfaits à chacun de nous, Ses enfants, créés spirituellement à Son image et à Sa ressemblance. Cette réalité spirituelle est le fondement sur lequel nous pouvons éprouver et partager l’affection, la joie et la gentillesse sans craindre que ces qualités ne s’épuisent, ne nous échappent ou ne se retournent contre nous, car elles proviennent de l’infinie bonté de Dieu.
L’altruisme est donc tout à fait naturel pour chacun de nous. On pourrait dire que l’altruisme vient de Dieu, notre Père-Mère divin, l’Amour, qui est la même source infinie pour tous. Cette générosité de Dieu, qui est Celui qui donne tout bien, a été parfaitement exprimée par le psalmiste dans la Bible lorsqu’il a écrit : « Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. » (psaume 145:16) J’ai appris qu’il est plus facile, et certainement plus satisfaisant, de partager nos qualités spirituelles uniques – qui constituent notre véritable identité – lorsque nous comprenons qu’elles émanent sans cesse de Dieu, l’Ame divine.
A mesure que je découvrais l’infinie bonté de Dieu, l’emprise de l’égoïsme qui caractérisait mes relations a commencé à se relâcher – même si cela ne s’est assurément pas fait du jour au lendemain. J’ai commencé à voir que mes amitiés étaient moins imprégnées du « moi d’abord » et qu’elles étaient moins exigeantes – car cela ne pouvait pas faire partie de notre véritable nature d’enfants de Dieu –, et qu’elles devenaient plus ouvertes et plus généreuses. La liberté et la joie que cela m’apportait étaient palpables. Et je continue d’apprendre des leçons relatives à l’altruisme, qui favorisent de meilleures relations avec les autres, même lorsque nous sommes confrontés à des difficultés.
Mary Baker Eddy – qui a partagé avec le monde avec tant d’altruisme la révélation de la vie dans et de l’Esprit, révélée à son cœur réceptif grâce à l’étude de la Bible – a écrit ceci dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Le bonheur est spirituel, né de la Vérité et de l’Amour. Il n’est pas égoïste ; par conséquent il ne peut exister seul, mais demande que toute l’humanité y participe. » (p. 57)
Tout ce qui vient de Dieu, comme l’amour et la joie, est spirituel et universel. Cela ne peut exister isolément, mais doit être partagé, car Dieu exprime Sa bonté infinie à travers toute la création. L’altruisme apporte toujours un plus grand bonheur. Parce que Dieu donne, il y a suffisamment de bien pour tous, à chaque instant.
Nous ne perdons jamais rien en renonçant à focaliser notre attention sur nous-mêmes, afin de nous intéresser davantage aux qualités que Dieu a données à chacun de nous pour que nous les exprimions sans crainte. Lorsque nous sommes ouverts à faire cela, l’égoïsme relâche un peu plus son emprise sur notre vie, et le désintéressement nous enracine plus fermement – comme il le fait pour le monde qui nous entoure – dans une joie et une paix inébranlables.
