Christ Jésus a dit à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13:34)
Ne semble-t-il pas que l’obéissance à ce conseil chrétien est de nos jours plus que jamais remise en question ? Et n’a-t-on pas parfois l’impression qu’aimer les autres traduit une certaine faiblesse et s’avère inefficace ?
Etre à l’écoute de la voix de Dieu, la voix de l’Amour même, peut nous amener à dépasser ces questions afin de parvenir à une compréhension plus profonde de Dieu et de l’unité que nous formons avec Lui et notre prochain. Nous voyons alors des manifestations concrètes de cet un que nous formons avec Dieu par le Christ.
Dans son Sermon sur la montagne, Jésus déclare : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu 5:43, 44) Ces conseils éclairés font suite à quelques exemples précis pour y parvenir, comme : « Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. » (Matthieu 5:41)
Selon des exégètes de la Bible, lorsque Jésus dit « Si quelqu’un te force … », il fait référence à l’autorité oppressive des romains, à cette époque. Dans une récente note du « Bible Lens » [rubrique paraissant dans la publication hebdomadaire du Christian Science Sentinel, une publication sœur du Héraut, pour une étude approfondie des versets de la Leçon biblique], on a pu lire ceci : « Etre contraint de “faire un mille” fait référence à la coutume des soldats romains qui obligeaient les civils à porter leur équipement. Faire les deux milles qui correspondent aux instructions de Jésus signifie « non seulement que l’on est disposé à obéir, mais aussi que l’on a une générosité d’esprit qui surmonte le ressentiment tout en démontrant une absence d’asservissement mental » (Christian Science Sentinel, 11 novembre 2024). Mary Baker Eddy éclaire les propos de Jésus lorsqu’elle écrit : « Le bien que vous faites et qui s’exprime en vous vous donne le seul pouvoir que l’on puisse obtenir. Le mal n’est pas pouvoir. C’est un semblant de force, qui bientôt trahit sa faiblesse et tombe, pour ne jamais se relever. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 192)
La Science Chrétienne affirme que l’Amour, Dieu, est le Principe, l’intelligence, la substance et le pouvoir qui définissent la création de l’Amour, y compris chaque individu. Reconnaître que l’Amour est tout-puissant procure cette « absence d’asservissement mental », qui constitue la domination spirituelle. Il est donc naturel que l’amour soit au cœur de chaque échange avec nos semblables, et exprimer cet amour devrait être notre seul mobile et notre seule attente.
Depuis plus de cent quarante ans, les périodiques de la Science Chrétienne ont relaté d’innombrables exemples documentés montrant comment il a été possible de démontrer la domination et l’harmonie en laissant agir l’Amour face à l’oppression et à la répression, ainsi qu’aux menaces physiques et aux agressions. Ceux qui ont décrit leurs expériences ont recherché les directives de Dieu, l’Amour, et se sont retrouvés libres et maîtres de la situation, malgré l’incompréhension, la haine ou la répression suscitées par leur point de vue personnel ou leurs valeurs profondes. L’un de ces auteurs évoque l’autorité spirituelle dont sa grand-mère et lui ont fait preuve pour passer sans encombre au beau milieu d’une rangée de soldats est-allemands alors qu’ils transportaient des publications interdites de la Science Chrétienne de Berlin-Ouest à Berlin-Est. (voir Michael A. Seek, « Vision and courage in Nazi and Communist Germany » [Vision et courage dans l’Allemagne nazie et communiste], The Christian Science Journal, juillet 2001).
De nos jours, le lieu de travail semble parfois être le cadre dans lequel s’exerce un pouvoir hostile à l’individu, mais c’est en réalité une occasion de vivre la domination de l’Amour. A un moment donné, alors que je travaillais dans un environnement particulièrement stressant, mon poste a semblé menacé en raison d’une série de circonstances complexes que je n’ai jamais vraiment comprises, mais qui impliquaient les personnes les plus influentes de l’entreprise. J’ai tout à coup eu l'impression d’être prise pour cible et j’ai constaté un net changement à mon égard, car on ne me regardait plus d’une manière positive mais négative. On m’a demandé d’embaucher un nouvel employé, dont j’ai compris qu’il allait me remplacer au poste de chef d’équipe. On m’a fait comprendre qu’il était de ma responsabilité d’assurer la réussite de ce nouvel embauché avant la mienne, une sorte d’obligation de faire « deux milles avec lui ».
La pression mentale était si intense que je souffrais physiquement tous les jours. Mais alors que je priais quotidiennement avec la compréhension que m’apportait l’étude de la Science Chrétienne au sujet du pouvoir de l’Amour divin, un changement intéressant s’est produit. Je n’ai plus été tentée de ressentir ou d’exprimer autre chose que de l’amour envers tout le monde, y compris le nouvel employé. Je n’ai parlé à personne de mon malaise face à la situation. J’ai continué d’assumer mes responsabilités de gestionnaire et de mener à bien les projets de mon service, tout en veillant à ce que le nouvel employé obtienne des résultats manifestes.
J’ai prié avec persévérance, en reconnaissant que l’unique Entendement infini, Dieu, est entièrement bon et qu’il est la seule autorité. Au fur et à mesure que ma confiance en Dieu grandissait, un déroulement naturel s’est produit. Tout d’abord, la douleur a disparu. Ensuite, je me suis sentie clairement guidée par Dieu quant à la marche à suivre, j’ai notamment été inspirée à dire des choses spécifiques lors des réunions, même si je ne savais pas (et ne sais toujours pas) quels étaient exactement les problèmes en ce qui concernait mon statut. Je ressentais peu à peu la domination que Dieu m’avait donnée.
Enfin, alors que je priais un soir, ce message m’est venu à l’esprit de manière claire et nette : « Rien de ce qui semble rendre cette situation réelle n’existe en réalité. Seul le bien se déroule. » C’était un puissant message de la présence de l’amour !
Le lendemain, l’atmosphère au travail s’était clarifiée, de façon tangible et durable, sans que je sache si des mesures particulières avaient été prises. Je suis restée à mon poste pendant encore deux années productives, sans problèmes, avec de bons résultats, jusqu’à ce que l’occasion d’évoluer dans une autre entreprise se présente naturellement.
Le cantique 229 de l’Hymnaire de la Science Chrétienne nous donne cette assurance : « Tu combles l’homme de Tes biens. » (John Greenleaf Whittier) Mary Baker Eddy écrit : « Regardez suffisamment haut, et vous voyez le cœur de l’humanité se réchauffer et vaincre. Regardez suffisamment haut et vous voyez […] l’univers entier inclus dans un unique Entendement infini et reflété dans l’idée composée et intelligente, image ou ressemblance, appelée homme, manifestant le Principe divin infini, l’Amour, appelé Dieu… » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 268)
Maintenant est toujours le bon moment pour affirmer avec confiance que notre compréhension et nos démonstrations de l’Amour peuvent s’élever toujours plus haut – aussi haut que nécessaire.
 
    
