Se tenir au courant de l’actualité entraîne bien souvent un « doomscrolling », c’est-à-dire une surexposition à un flot constant d’informations mortifères ou à caractère sensationnel, rendue possible par les outils numériques. A l’inverse, l’ « évitement de l’actualité » consiste à ne plus consommer d’informations afin de préserver son bien-être mental.
Mais il y a un point de vue à partir duquel nous pouvons suivre activement l’actualité, animés d’un espoir fondé sur Dieu. Il est possible de faire sienne la bonne nouvelle communiquée par Jésus, à savoir qu’il existe un véritable royaume du bien à contempler, un royaume qui n’est pas perçu par les sens matériels, mais que le sens spirituel, propre à chacun, est tout à fait capable de discerner. Chaque aperçu de ce royaume harmonieux nous rend confiants dans l’impact de l’influence divine, par-delà tout point de vue, qu’il soit pessimiste ou optimiste.
Cette grande confiance en Dieu n’est pas celle d’une foi aveugle en un créateur qui interviendrait de temps en temps. Elle revient à « distinguer le vrai du faux » de tout ce qui se présente, à l’aune du Christ, la véritable idée de Dieu. Esprit infiniment puissant et tout-aimant, Dieu nous crée, nous soutient et nous connaît en tant que Ses enfants spirituels. Nous en avons l’assurance face à l’afflux de reportages sur des problèmes proches ou lointains.
Jésus démontra mieux que quiconque la puissance de cette vue élevée du Christ dont l’influence curative résout les problèmes ; et nous pouvons suivre son exemple au lieu de simplement réagir avec peur, colère ou résignation. L’Evangile selon Matthieu rapporte ce qui se passa lorsque Jésus reçut un flot de « mauvaises nouvelles » alors qu’il était sur la montagne, près de la mer de Galilée : « Alors s’approcha de lui une grande foule, ayant avec elle des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d’autres malades. On les mit à ses pieds, et il les guérit. » (15:30)
Jésus n’était pas juste physiquement sur la montagne ; sa conscience s’élevait au-dessus d’une réalité matérielle apparente. Sa vision – sa connaissance supérieure de notre être spirituel – transcendait, et donc corrigeait le faux témoignage des sens physiques au sujet d’une litanie de malheurs. Adoptant la même approche, nous pouvons nous appuyer sur Dieu avec fermeté pour être réceptifs aux idées curatives grâce auxquelles nous pouvons percevoir ce qui est spirituellement vrai, qu’il s’agisse d’aider une personne en quête de guérison physique ou de discerner l’aspiration plus large de l’humanité à trouver des solutions aux graves problèmes économiques, sociaux et politiques qui se posent.
Même si nous désirons agir ainsi, le sentiment d’être dépassés par la multitude des problèmes risque de nous empêcher de prier pour quoi que ce soit. Il est cependant possible de contrer cette suggestion.
Tout d’abord, nous pouvons purifier nos aspirations afin qu’elles soient conformes à celles que nous désirons voir se manifester dans le monde. Donner la priorité à notre propre croissance spirituelle ne signifie pas négliger les besoins de l’humanité, comme l’explique Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, à l’une de ses élèves. Elle lui écrit en effet ceci à propos des progrès à faire en compréhension et en démonstration de ce qui est spirituellement vrai quant à notre relation à Dieu : « Oui, ma chère, commencez par vous-même, comme vous l’avez dit ; travaillez à votre sanctification, à votre spiritualité, à votre santé et à votre sainteté. Comme je le constate, dans la mesure où je le fais pour moi-même, le monde entier le ressent. » (Yvonne Caché von Fettweis and Robert Townsend Warneck, Mary Baker Eddy : Christian Healer, Amplified Edition [Mary Baker Eddy : Une vie consacrée à la guérison spirituelle, Edition augmentée], p. 238–239) Dans la mesure où nous reproduisons cet humble et honnête travail avec amour, nous pouvons, nous aussi, avoir confiance dans le fait que son impact sera plus largement ressenti.
Ensuite, pour ne pas nous sentir submergés par tout ce qui se passe dans le monde, commençons par traiter un seul problème à la fois. Guidés par l’inspiration divine, nous pouvons prier pour comprendre le fait spirituel inverse, à savoir que l’harmonie divine ne sombre jamais dans l’inharmonie. Alors, telle une sentinelle qui voit clairement à quoi devrait ressembler le paysage alentour, nous discernerons les mensonges spécifiques de la croyance à une vie basée sur la matière, contraire à l’harmonie totale de la Vie divine, Dieu. En priant, nous pouvons réfuter la véracité de ces prétentions par de puissantes affirmations concernant ce qui se passe réellement.
L’une de ces affirmations vigoureuses est que « la compréhension divine règne, [qu’]elle est tout, et [qu’]il n’y a aucune autre conscience », comme l’écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures (p. 536). Reconnaître et accepter cette vérité divinement scientifique, c’est faire remonter à la surface les influences mentales telles que la peur, l’avidité, la colère, etc., qui ne proviennent pas de l’Entendement divin, Dieu. Lorsque celles-ci semblent être une cause, il nous faut au contraire savoir que Dieu, le bien, est la seule cause, n’incluant et n’exprimant aucun mobile de ce genre. Il faut s’en tenir aux qualités fondamentales dont le Christ révèle la réalité, par exemple l’amour, la générosité et la paix. Le fait de comprendre que ces qualités toujours constructives l’emportent largement sur leurs prétendus opposés exerce une influence invisible, mais néanmoins perceptible, dans la conscience mondiale. Cela contribue à faire pencher la balance de la pensée vers des idées spirituelles ouvrant la voie à des solutions.
En consacrant plus de temps à notre propre purification et à la prière spécifique au sujet des problèmes à résoudre, nous nous libérons de cette habitude à pratiquer le « doomscrolling », ou à éviter de prendre connaissance de l’actualité. L’influence curative toujours présente du Christ s’exerce alors là où elle est le plus nécessaire, à l’avant-garde de la pensée, favorisant le progrès de l’humanité en mettant en lumière le gouvernement unique de l’Entendement divin.
Tony Lobl
Rédacteur adjoint