« N’aie pas peur ! ». C’est peut-être ce que l’on vous a dit dans un moment de crainte. Pour certains cette affirmation est réconfortante, pour d’autres elle peut constituer un défi. Penser que nous n’avons pas à être gouvernés par la peur, c’est certes stimulant, mais les actualités ou les situations difficiles que nous vivons personnellement nous incitent à nous interroger sur la possibilité de se libérer de la crainte.
Mais cela est possible ! Une fois que l’on a compris que la peur n’est pas un véritable pouvoir, on cesse d’avoir peur de la peur, d’avoir peur d’être influencé par la peur et, pour finir, on n’a plus peur !
La peur semble bien être un pouvoir, quelque chose qui nous malmène, nous paralyse et nous terrorise. Mais si nous remontons mentalement quelque deux mille ans en arrière, nous pouvons trouver du réconfort auprès d’un homme qui n’avait manifestement pas peur et apprendre à savoir que faire si nous avons peur. Cet homme, qui s’appelait Christ Jésus, dit à ses disciples : « Ne crains point, petit troupeau ; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » (Luc 12:32)
Cette simple promesse de Jésus montre sa compréhension de la totalité de Dieu, notre Père universel. Cette totalité exclut toute possibilité de quelque chose en dehors du royaume de Dieu, qui est tout à fait bon. Cela signifie qu’il n’y a rien à craindre, car la bonté de Dieu est en réalité omniprésente et universelle.
Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, a étudié les enseignements de Jésus. Dans sa découverte, elle explique précisément la nature de ce royaume que Jésus appelait le don de Dieu. Elle a compris que ce royaume est gouverné par des faits spirituellement scientifiques, comme la suprématie du bien, et que ces faits spirituels sont concrètement démontrables. Elle explique également le néant de la peur et son impuissance à la lumière de cette réalité lorsqu’elle écrit : « La Science dit à la crainte : “Tu es la cause de toute maladie ; mais tu es une fausseté, constituée par toi-même ; tu es ténèbres, néant. Tu es ‘sans espérance et sans Dieu dans le monde’. Tu n’existes pas, et tu n’as aucun droit d’exister, car ‘l’Amour parfait bannit la crainte.’” » (Rétrospection et Introspection, p. 61)
Quand nous nous sentons submergés par la peur, ce passage nous donne un point de départ efficace pour prier. Elle s’attaque à la crainte de front, en niant avec autorité sa réalité et même sa capacité à sembler exister. Cette forme de dénégation est efficace parce qu’elle élimine la force d’attraction qui nous mènerait sur la voie sans issue qu’est la peur.
Mais il ne suffit pas de nier la peur. Quand celle-ci est réduite au silence, la pensée s’ouvre à ce qui est assurément vrai : l’Amour parfait, Dieu, chasse la peur. Reconnaître l’omniprésence, l’omnipotence, l’omniscience et l’omniaction de l’Amour supprime toute possibilité de croire à une autre puissance, car du fait de la totalité de l’Amour, nous sommes protégés, maintenus en sécurité et entourés de sollicitude. Avoir confiance dans la présence de Dieu et se sentir en sécurité dans Sa sollicitude devient suprême dans notre conscience.
Puisque Dieu est Tout, nous pouvons nous demander : mais alors, qu’est-ce-que la peur ? C’est juste la suggestion qu’il existerait quelque chose d’autre que le bien, Dieu. La peur est une supposition, non une réalité. Considérons-la comme une erreur en mathématiques. Si l’on croit que deux plus deux égalent cinq, cela ne change rien au fait que deux plus deux font quatre. On peut croire à tort que le résultat est cinq, mais dès que l’on se rend compte qu’il s’agit de quatre, l’erreur ne nous affecte plus. Il en va de même pour la peur. Quand on comprend qu’elle n’a ni réalité ni pouvoir, elle cesse d’avoir le moindre effet sur nous.
J’en ai fait moi-même l’expérience après avoir été gravement blessée lors d’une chute de cheval provoquée par une bicyclette qui arrivait en sens inverse. Après avoir été guérie, j’étais terrifiée à l’idée de remonter à cheval. J’ai essayé plusieurs fois, mais j’ai dû descendre au plus vite du cheval car la peur me paralysait.
La prière qui m’a guérie de cette peur était fondée sur la compréhension du précieux amour de Dieu, l’amour parfait qui bannit la crainte. Alors que je priais, j’ai pris soudain conscience de la présence de cet amour puissant qui m’environnait tout entière. J’ai consciemment abandonné mes craintes, convaincue de la présence inébranlable de Dieu. En quelques minutes, la peur s’est volatilisée, et j’ai pu remonter à cheval avec joie.
En toute situation, qu’il s’agisse de la terreur de la maladie ou du terrorisme dans le monde, ce simple message : « N’ayez pas peur », nous parvient encore aujourd’hui. C’est plus qu’une injonction ; c’est la voix de la Vérité – non pas d’une personne, mais du pouvoir-Christ – qui nous dit que nous n’avons pas à avoir peur. Et avec ce message vient la certitude que seul le bien triomphe, et que nous sommes libres de vivre en toute sécurité grâce à la merveilleuse sollicitude de Dieu qui prend soin de nous.
Deborah Huebsch
Invitée de la rédaction
