J’ai travaillé à temps plein comme bibliothécaire dans une salle de lecture de la Science Chrétienne pendant de nombreuses années. C’est un poste unique, que j’ai trouvé tout aussi important et gratifiant que d’autres postes au sein de l’organisation de l’église.
Etre « bibliothécaire » revêt un caractère spécial. Par exemple, si quelqu’un se rend dans une bibliothèque municipale pour en savoir plus sur l’astrophysique, il est peu probable que le bibliothécaire puisse lui parler de ce sujet. Il ou elle le dirigera probablement vers la section de la bibliothèque qui contient des livres sur l’astrophysique. De même, le bibliothécaire d’une salle de lecture de la Science Chrétienne connaît les différentes ressources disponibles auprès de la Société d’édition de la Science Chrétienne et en facilite l’accès.
De plus, le, ou la, bibliothécaire est un scientiste chrétien qui peut répondre aux questions que le public se pose éventuellement à ce sujet. De nombreuses personnes qui entrent dans les salles de lecture ne savent pas ce qu’elles contiennent et peuvent ne pas être sûres de ce qui les a poussées à y entrer. Certains visiteurs sont peut-être en quête de guérison. Dans tous les cas, il me semble que tous ceux qui viennent ont été guidés par Dieu. Le rôle de bibliothécaire est d’indiquer le chemin vers le Christ, la Vérité, le chemin qui mène à la guérison.
Mary Baker Eddy nous donne des conseils sur la manière de réaliser ce travail efficacement. Dans un statut du Manuel de L’Eglise Mère, elle énonce les qualités nécessaires pour être bibliothécaire de la salle de lecture de L’Eglise Mère : « Il ou elle ne devra avoir aucune mauvaise habitude, devra posséder de l’expérience dans le Champ, jouir d’une bonne instruction et être un scientiste chrétien consacré. » (p. 63) Il est donc important de prendre en compte les talents, les capacités et la préparation spirituelle d’une personne lorsqu’elle est nommée à ce poste. Le rôle de bibliothécaire de la salle de lecture ne doit pas être pris à la légère.
Mary Baker Eddy a écrit un jour dans une lettre : « Notre salle de lecture est un élément important de notre cause. » (Mary Baker Eddy à William P. McKenzie, 14 août 1900 ; L07220, The Mary Baker Eddy Library, © The Mary Baker Eddy Collection) Un autre statut précise clairement les normes chrétiennes de comportement dans la salle de lecture : « Aucun commérage, aucune calomnie, aucune malfaisance, ni aucune médisance ne seront tolérés. » (p. 81)
Heureusement, le travail de bibliothécaire de la salle de lecture ne se fait pas seul. Il s’appuie sur la Parole de Dieu, à laquelle le bibliothécaire peut se référer à tout moment dans la salle de lecture. Un verset de la Bible avec lequel je prie souvent est tiré de la seconde Epitre de Paul aux Thessaloniciens (3:1) : « Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l’est chez vous. » Je considère cela comme étant le rôle de bibliothécaire : faire en sorte que « la Parole du Seigneur se répande » dans la localité, c’est-à-dire qu’elle se diffuse sans entrave. (Un article intitulé « Absalom dans la salle de lecture ? » de Ben Frederick publié sur Héraut-Online le 15 janvier 2024 aborde ce sujet.)
Dans notre travail, nous avons de nombreuses occasions d’éliminer les obstacles à la compréhension et à l’appréciation de la Science divine. A cet égard, j’ai souvent réfléchi à la signification de la « Nouvelle Jérusalem » qui est décrite par Jean dans le livre de l’Apocalypse. Cette ville, qu’il aperçoit dans une vision, est remplie de la bonté de Dieu. Dans ce lieu saint, il n’y a pas de place pour les larmes, la mort, le chagrin, les pleurs ou la douleur. Mary Baker Eddy explique : « Ses portes s’ouvrent sur la lumière et la gloire au-dedans et au-dehors, car tout est bon, et “rien de souillé, ni personne qui se livre ... au mensonge” ne peut entrer dans cette cité. » (Science et Santé, p. 577) En tant que bibliothécaires servant dans une salle de lecture, nous pouvons garder notre pensée tellement remplie de Vérité et d’Amour divins – avoir une telle conscience de la présence de Dieu – que rien ne pourra obscurcir notre perception de la véritable identité spirituelle de toute personne qui en franchira la porte.
Un jour, un visiteur est entré dans la salle de lecture. Il était amical et enthousiaste, mais difficile à comprendre. Il avait du mal à penser clairement et à s’exprimer de manière intelligible. J’ai immédiatement choisi de ne pas être impressionné par cela et j’ai demandé à Dieu de me guider quant à la façon de réagir. Notre conversation s’est poursuivie amicalement pendant une vingtaine de minutes, puis l’homme est parti. Il est revenu plus tard dans la journée, alors que je n’étais plus de service. Une collègue m’a dit qu’il était plus facile à comprendre cette fois-ci, et l’homme lui a dit qu’il ne s’était jamais senti aussi écouté et compris que lors de sa visite plus tôt dans la journée.
Des expériences comme celle-ci nous rappellent que c’est toujours Dieu qui communique, et que nous sommes là pour être témoins de la manière dont notre Père-Mère guide chacun de nous tous les jours, nous conférant une vision plus claire de notre être complet et de notre identité entièrement spirituelle. Plus nous comprenons cela, plus nous devenons capables d’aider les autres. Science et Santé dit : « L’intercommunication se fait toujours de Dieu à Son idée, l’homme. » (p. 284) Et cela est vrai chaque fois que nous rencontrons quelqu’un dans la salle de lecture.
J’ai découvert que le travail de la salle de lecture nous incite souvent à renoncer à l’activité humaine au profit de « la puissance, le calme et la force stationnaires », ce qui, selon Mary Baker Eddy, est « le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine » (Rétrospection et Introspection, p. 93). Le travail développe la discipline, ainsi que les qualités morales et spirituelles, telles que l’humilité et la compassion, qui sont si nécessaires à la pratique à plein temps de la guérison par la Science Chrétienne.
Le rôle de bibliothécaire de la salle de lecture implique bien plus que de garder un espace ouvert pendant certaines heures, ou même de fournir un endroit calme où les gens de la localité peuvent prier ou étudier. Pour moi, ce rôle consiste à s’imprégner activement des ressources de la salle de lecture, à vivre en cohérence avec les idées spirituelles qu’elles contiennent et à faire en sorte que la Parole de Dieu « se répande » afin que les cœurs réceptifs puissent en ressentir les bienfaits et être guéris.