Les collecteurs d’impôts réclamaient leur dû. Ni Jésus ni son disciple Pierre n’avaient d’argent. Jésus demanda à Pierre : « Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts ? De leurs fils, ou des étrangers ? » Pierre lui dit : « Des étrangers. » Et Jésus lui répondit : « Les fils en sont donc exempts. » (voir Matthieu 17:24-27)
Selon certains exégètes de la Bible, Jésus considérait que lui-même, et peut-être Pierre aussi, devaient être exemptés du tribut destiné à l’entretien du temple de Jérusalem. En outre, certains historiens pensent que Ponce Pilate, le gouverneur romain qui ordonna plus tard l’exécution de Jésus, se serait approprié les fonds du temple pour construire un aqueduc afin d’acheminer l’eau à Jérusalem. La colère de la population devant ce détournement de fonds provoqua des émeutes.
En résumé, les collecteurs d’impôts demandaient à Jésus de l’argent qu’il n’avait pas pour payer un impôt qu’il aurait pu estimer ne pas devoir, et qui risquait d’être détourné de toute façon.
N’entendons-nous pas ce genre d’histoire de nos jours ? L’expression déficit de confiance est peut-être relativement nouvelle, mais cette perte de confiance dans les autres, dans les institutions et dans le gouvernement ne l’est assurément pas. Les gens perdent confiance lorsqu’ils ont l’impression d’un manque de transparence, d’avoir été trompés, d’être marginalisés et que leurs intérêts ne sont pas pris en considération.
Comme Christ Jésus est notre Guide, il est intéressant d’examiner ce qu’il fit en pareilles circonstances. Même s’il se croyait réellement exempt de l’impôt, ou qu’il voulait simplement faire comprendre à Pierre la relation de Dieu à Ses enfants, sa réponse aux collecteurs d’impôts n’exprimait ni peur, ni colère, ni égocentrisme, ni orgueil, ni pharisaïsme. Il paya l’impôt avec l’argent fourni par l’Amour divin. Il demanda à Pierre d’attraper un poisson, en ajoutant que dans la bouche du poisson il trouverait une pièce de monnaie d’une valeur suffisante pour payer leur impôt à tous deux. Il expliqua à Pierre la raison de ce paiement : « pour ne pas les scandaliser ». En d’autres termes, Jésus a agi par amour. Il n’a pas attendu l’avènement d’un gouvernement parfait pour aimer et bénir son entourage.
Bien sûr, il est légitime pour un gouvernement de percevoir des impôts, même si d’aucuns n’aiment pas les payer. Parfois, les impôts constituent un sujet brûlant lorsque la majorité estime que l’argent sera mal utilisé. Mais la question du déficit de confiance va bien au-delà du simple impôt. L’individu et la collectivité peuvent se sentir impuissants face à des pouvoirs institutionnels et gouvernementaux dont les motivations et les objectifs semblent cachés ou le sont vraiment. La corruption peut tenter ceux qui détiennent le pouvoir, et la suspicion ceux qui ne le détiennent pas.
Il convient de rappeler que le fait d’agir par amour n’a pas rendu Jésus aveugle ni impuissant face aux abus de pouvoir. L’amour qu’il exprimait était le reflet de Dieu, l’Amour divin. Jésus comprenait que l’Amour est le seul pouvoir, l’unique créateur qui a créé tout ce qui est bon. Cette compréhension lui a donné la sagesse, le discernement, l’intelligence et la domination. Il était doté sans mesure du Christ, l’idée spirituelle du Principe divin, l’Amour.
Exprimant sans cesse l’Amour, Jésus ne pouvait s’empêcher de voir l’expression de l’Amour, la pureté et la bonté véritables dans la création de l’Amour, chez tous ceux qui l’entouraient. Quand certains usaient de tromperie et de manipulation, il savait que cela ne faisait pas partie de leur vraie nature émanant de Dieu, parce qu’une telle façon d’être ne fait pas partie de Dieu. Comme l’écrit Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne : « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 476) La Bible montre que cette vue correcte guérissait également les pécheurs (voir, par exemple, Jean 8:3-11).
Jésus s’attendait à ce que nous suivions son exemple. « Si vous m’aimez, gardez mes commandements » a-t-il dit. (Jean 14:15) L’Amour ne demandait pas à Jésus d’accorder une confiance aveugle à une personne ou à une institution humaine, et il ne nous le demande pas non plus. En revanche, il nous donne effectivement la sagesse et le discernement nécessaires pour discerner si cette confiance est justifiée ou non. Mais quel que soit le comportement de ceux qui nous entourent, l’Amour exige que nos pensées et nos actions soient inspirés par la loi de l’Amour afin de les bénir. En obéissant à l’Amour, nous plaçons notre confiance dans notre Père-Mère, Dieu, qui est à jamais digne de confiance. Nous apprenons ainsi à faire confiance à l’Amour pour nous guider et pour gérer les situations, et à agir en suivant uniquement les directives de l’Amour.
L’Amour donne en abondance. Ses enfants n’ont jamais à se battre pour des ressources limitées. En fournissant à chacun ce dont il a exactement besoin, l’Amour élimine tout désir de dominer les autres. Les périodiques de cette Eglise contiennent d’innombrables exemples de personnes, voire de collectivités, qui ont été protégées contre des abus de pouvoir grâce à la prière dans laquelle on aime son prochain et on refuse d’accepter comme réel tout ce qui n’est pas l’expression de l’Amour. On y trouve également des témoignages stimulants de personnes incitées par l’Amour divin à faire preuve de la plus grande intégrité dans leurs fonctions officielles, en dépit même de pressions visant à les faire agir autrement.
Mary Baker Eddy écrit : « L’humanité sera gouvernée par Dieu dans la mesure où le gouvernement de Dieu deviendra apparent, où la Règle d’or sera utilisée et où les droits de l’homme et la liberté de conscience seront tenus pour sacrés. En attendant, ceux qui qui prononcent le nom de la Science Chrétienne aideront à mettre un frein au crime, contribueront à l’expulsion de l’erreur, maintiendront la loi et l’ordre, et attendront joyeusement la fin – la justice et le jugement. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 222) Voilà un résultat – et un gouvernement – auquel nous pouvons tous nous fier.
Lisa Rennie Sytsma
Rédactrice adjointe
 
    
