Je me sentais vieux. Depuis quelque temps, je déclinais tant sur le plan mental que physique ; je me sentais davantage limité, et l’activité, le désir d’apprendre de nouvelles choses, la vie même m’intéressaient beaucoup moins. Comme si je m’assoupissais peu à peu. C’était si subtil que pendant un certain temps je ne m’en suis pas rendu compte. Puis un jour, j’ai pris conscience de cette tendance et je l’ai considérée comme une tromperie, un défi à ma capacité de démontrer la promesse de Christ Jésus concernant la vie éternelle.
Mary Baker Eddy, découvreuse de la Science Chrétienne, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures à propos de cette promesse : « ‘‘Voici ce qu’est la vie éternelle’’, dit Jésus – ce qu’est, non ce que sera ; et ensuite il définit la vie éternelle comme une connaissance présente de son Père et de lui-même – la connaissance de l’Amour, de la Vérité et de la Vie. » (p. 410)
La remarque de Jésus était non seulement une promesse, mais aussi l’affirmation d’un fait, celui de la nature fondamentale de la réalité et de la relation éternelle entre Dieu et Ses enfants. Dans le domaine des mathématiques, les chiffres peuvent-ils surgir une année et disparaître l’année suivante ? Y a-t-il eu un moment où certains chiffres sont apparus ? Et finissent-ils par s’user ou perdre de la valeur ? Non, bien sûr ! Tant que le principe des mathématiques existe, chaque chiffre existe aussi, inchangé et parfait. Il en est de même pour l’homme, dont l’existence est tout aussi étroitement liée à son Principe divin, Dieu. Tant que Dieu, le Principe infini et éternel, existe, nous existons pareillement en tant que Son image et Sa ressemblance. L’auteur de l’épître aux Ephésiens fait référence à cette éternité lorsqu’il dit que Dieu nous a « élus avant la fondation du monde » (1:4). Et puisque Dieu n’a pas de date d’expiration, Sa ressemblance n’en a pas non plus.
Jésus, l’exemple le plus manifeste de l’homme créé par Dieu, révéla non seulement la certitude d’être éternel, mais il expliqua que la vie éternelle est entièrement spirituelle, permanente et toujours présente. Dans une prière à Dieu pleine de compassion pour ses disciples présents et futurs, il déclara : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17:16) Et concernant ceux qui sont en quête de guérison, il promit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu’elles soient dans l’abondance. » (Jean 10:10)
Comme Jésus l’enseigna et le démontra, et comme le déclare le premier chapitre de la Genèse, notre vie a sa source en Dieu. En fait, notre vie est Dieu, la Vie même qui est éternelle et en constant développement. La vie ne dépend pas de la perception erronée et toujours limitée des sens physiques : une vie comprise entre la naissance matérielle et la transition appelée mort.
Une partie de la définition du mot « année » dans le Glossaire de Science et Santé souligne notre capacité à comprendre et à démontrer ce fait : « Un instant de conscience divine, la compréhension spirituelle de la Vie et de l’Amour, est un avant-goût de l’éternité́. Cet état de conscience élevé́, atteint et maintenu lorsque la Science de l’être est comprise, permettrait de franchir, grâce au discernement spirituel de la vie, l’intervalle de la mort, et l’homme serait dans la pleine conscience de son immortalité́ et de son harmonie éternelle, où le péché́, la maladie et la mort sont inconnus. » (p. 598)
En priant à ce sujet, j’ai peu à peu saisi la signification d’une vie illimitée, reflétant la Vie divine, Dieu. Cette perspective spirituelle m’a fait prendre conscience de l’erreur de penser que l’on a deux vies : une vie terrestre maintenant même, qui est limitée, physique, avec un début et une fin, et une autre dans l’avenir, qui est spirituelle, permanente et illimitée. J’ai perçu que le sens matériel d’une vie limitée qui s’achève nous hypnotisait et nous poussait à accepter le déclin de nos activités, la diminution de nos intérêts et l’affaiblissement de notre vitalité. Mais il est possible de comprendre que nous ne faisons pas partie d’une vie matérielle ou d’un univers matériel. Nous ne cherchons pas non plus à nous améliorer pour accéder à une vie spirituelle et au royaume des cieux ; nous sommes déjà spirituels. Nous vivons déjà dans le royaume des cieux, même si cela semble différent pour les sens physiques.
Inspiré par cette réponse à ma prière, j’ai revendiqué chaque jour la Vie éternelle comme étant la réalité et j’ai rejeté toute suggestion d’une vie mortelle. Je me suis également efforcé d’obéir aux exigences de Dieu. Par exemple, lorsqu’un homme demanda à Jésus comment faire « pour hériter de la vie éternelle » (voir Luc 10:25-28), Jésus le renvoya à la nécessité d’obéir aux commandements, dont celui-ci : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. » En suivant chaque jour ces instructions, j’ai ressenti une nouvelle énergie, trouvé de nouvelles motivations, exprimé une plus grande joie et retrouvé une activité débordante et épanouissante. La sensation constante de vieillir et d’en subir les effets a disparu.
Notre destinée n’est pas de chercher à rendre la vie matérielle plus spirituelle. Notre tâche consiste à renier la vie matérielle et à nous efforcer de démontrer la vie éternelle là-même où nous sommes. En nous tournant vers notre Parent céleste dans ce travail, nous prenons conscience de notre identité spirituelle originelle dans un univers centré sur Dieu, où tout est harmonie éternelle, et nous sommes capables de démontrer cette identité. Se libérer d’un point de vue mortel, centré sur le corps, ne nous affranchit pas seulement des limitations matérielles ; cela nous permet aussi de reconnaître que l’humanité progresse éternellement et que notre Parent céleste l’embrasse tout entière comme une famille parfaite et universelle.
Warren Berckmann
Invité de la rédaction
 
    
