« Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matthieu 5:9) C’est peut-être la plus connue des belles promesses que l’on connaît sous le nom de Béatitudes et qui se trouvent au début du Sermon sur la montagne de Jésus. Chaque béatitude évoque une qualité spirituelle qui conduit à une bénédiction – des bénédictions qui incluent un bonheur, une paix et un bien-être profonds. Mais que signifie aujourd’hui procurer la paix ? Cela doit signifier davantage que simplement éviter les disputes ou les régler.
Selon le dictionnaire de français Larousse, la définition de la paix inclut « état de quelqu'un qui jouit du calme intérieur ; tranquillité d'âme ; l’absence d’agitation », « la quiétude, la sérénité». Cela m’a aidée à réaliser que la paix doit être véritablement ressentie à l’intérieur de nous ; une apparence extérieure de calme et de paix ne suffit pas. Je ne peux pas procurer la paix aux autres efficacement tant que je ne ressens pas moi-même la paix et l’harmonie, en m’efforçant de me libérer de toute forme de bouleversement ou d’anxiété.
Christ Jésus avait assurément ce pur sentiment de paix. Sa naissance a été annoncée par des anges qui ont déclaré : « Paix sur la terre et bienveillance envers les hommes. » (Luc 2:14) La vie de Jésus nous a offert des exemples clairs de la manière de procurer la paix et d’exprimer des qualités spirituelles. Il a sauvé une femme d’un groupe qui estimait qu’elle méritait d’être lapidée, et il a traversé sans être touché une foule haineuse qui avait l’intention de le précipiter du haut d’une falaise (voir Jean 8:3-11 et Luc 4:28-30). Sa pensée était assurément centrée sur Dieu, et elle ne laissait entrer ni la peur, ni la propre justification, ni la colère. Sans cette pensée élevée centrée sur Dieu, il n’aurait pas été en mesure de fournir une protection contre une foule déterminée à lui faire du mal, ni d’en faire l’expérience.
Une phrase de Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy m’a également apporté une nouvelle perspective sur la paix : « La pensée calme et élevée, ou intelligence spirituelle, est en paix. » (p. 506) Le mot et m’a vraiment marquée. La pensée calme et élevée est en paix. Ma pensée doit être à la fois calme et élevée, et c’est la première étape pour procurer la paix.
Pour y parvenir, je dois élever ma pensée pour voir les autres comme Jésus les aurait vus : dans leur véritable nature spirituelle, à l’image de notre créateur, Dieu. Et je ne peux pas voir uniquement mes amis et ma famille de cette façon. L’apôtre Paul nous a mis en garde : « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. » (Romains 12:18) Il ne nous demandait pas de vivre en paix uniquement avec ceux qui partagent nos croyances, mais avec tout le monde. Comment y parvenir face aux troubles, à la haine et à la division ?
Une expérience que j’ai vécue il y a plusieurs années illustre l’importance d’avoir une pensée élevée lors d’un conflit. J’étais professeur auprès d’élèves émotionnellement perturbés. En tant que seule enseignante à ce poste dans le district, j’avais généralement les mêmes élèves pendant plusieurs années consécutives. Je devais travailler en étroite collaboration avec les familles ainsi qu’avec les élèves, et c’était souvent la partie la plus difficile de mon travail.
Alors que j’étais en congé maternité, on m’a demandé d’assister à une réunion pour aborder une question controversée concernant une élève. Les parents étaient agressifs et en colère et ce sont eux qui avaient exigé que cette rencontre ait lieu. Les parents et le directeur voulaient que je sois présente pour obtenir du soutien. Je dois admettre qu’au début, cela ne m’enthousiasmait pas et que je désirais rester chez moi avec mon bébé, loin de cet environnement hostile. Alors que je passais en revue les raisons de ne pas assister à cette réunion, ces paroles de Jésus me sont venues à l’esprit : « Il faut que je m’occupe des affaires de mon Père. » (Luc 2:49) J’ai réalisé que la chose la plus importante que je pouvais faire chaque jour était de servir Dieu, de m’occuper de Ses affaires – ce qui signifiait que je devais promouvoir la paix. Ce rétablissement de la paix supposait que je participe à cette entrevue.
J’ai passé du temps à prier chaque jour avant la réunion prévue. Je savais que la seule manière de m’occuper des affaires de mon Père était d’écouter uniquement Dieu et de mettre mes propres opinions de côté. J’ai dû consciemment élever ma pensée vers une vision spirituelle de toutes les personnes impliquées – une vision qui m’a aidée à aimer l’élève, sa famille et le personnel de l’école sur la base de la véritable nature spirituelle de chacun. Au moment où je suis entrée dans l’école pour la réunion, j’ai ressenti une paix intérieure et de la joie plutôt que du ressentiment. J’étais vraiment heureuse de revoir tout le monde et la rencontre a été harmonieuse. Tous les problèmes ont été abordés de manière réfléchie et ont été résolus, et toutes les parties ont été traitées avec respect. Le directeur m’a ensuite prise à part pour me remercier et me dire que ma seule présence avait fait toute la différence. Je savais sans aucun doute que ce n’était pas ma présence, mais plutôt le Christ – l’Amour divin et guérisseur que Christ Jésus a démontré – qui avait apporté la paix.
Afin d’apporter la paix et la guérison aujourd’hui, il est de notre devoir, et c’est notre privilège, de suivre les pas de Christ Jésus en élevant notre pensée vers Dieu. Nous pouvons y parvenir en refusant de déterminer comment les choses devraient être faites et en nous appuyant plutôt sur Dieu, le bien, pour connaître la voie naturelle à suivre. Le Christ nous permet de regarder les autres avec un véritable amour spirituel, libre d’opinions, de perspectives ou d’intentions personnelles.
Nous pouvons apporter la paix à une situation en échangeant un point de vue inquiet, limité ou désespéré contre la compréhension de Dieu, l’Amour divin, qui annule la peur, la colère et la haine, et permet à tous de ressentir et d’expérimenter la bonté de Dieu. Cet état de pensée est sûrement ce dont parlait le prophète Esaïe lorsqu’il disait au sujet de Dieu : « A celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix, la paix, parce qu’il se confie en toi. » (Esaïe 26:3) Nos pensées sont ô combien plus paisibles lorsque nous confions n’importe quelle situation à Dieu plutôt que d’essayer de la régler nous-mêmes.
