En quoi cette question pourrait-elle être utile, voire même pertinente, pour des personnes qui se trouvent face à des situations où elles se sentent totalement impuissantes ? Elles peuvent être victimes d’une guerre dont elles ne sont pas responsables, lutter contre l’insomnie à la suite d’un licenciement, ou encore entendre un diagnostic médical peu encourageant. Il peut sembler légitime d’attribuer une origine physique à une situation oppressante, mais cela n’est pas d’un grand réconfort et pourrait même être démoralisant.
Cependant, il existe une autre réponse à la question « Où se trouve le pouvoir ? » ; elle est sans doute bien moins évidente, mais tout à fait pertinente et utile. La Bible l’exprime ainsi : « Dieu a parlé une fois ; deux fois j’ai entendu ceci : c’est que la force est à Dieu. » (psaume 62:12) Cette réponse est-elle si éloignée de toute portée pratique ? Non ! Au contraire, au fil des siècles, la Bible relate l’efficacité pratique et curative que revêt la conscience de la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir physique.
La Science Chrétienne révèle qu’un sens humain ou physique du pouvoir n’est pas du tout pouvoir, mais juste une perception erronée de l’origine du pouvoir. En étudiant la Bible dans un esprit de prière et à la lumière de cet enseignement, on apprend à voir en Dieu le bien omnipotent qui maintient à jamais Sa création dans une harmonie parfaite. Cette compréhension permet de considérer les situations que nous rencontrons de manière correcte, conformément à la perception divine de la réalité, où aucune discorde, quelle qu’elle soit, n’a place ni pouvoir.
La Bible contient de multiples récits qui illustrent ce fait : par exemple, la victoire du jeune berger David sur Goliath, le géant philistin, (voir I Samuel 17). Lorsque David arriva sur le champ de bataille, le roi Saül et son armée étaient terrorisés ; ils étaient hypnotisés face à cet ennemi gigantesque qui leur lançait un défi : « Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble. » Saül et ses hommes jugeaient la situation en fonction de connaissances humaines et de leur expérience militaire. De ce point de vue, ils se trouvaient dans une situation qui était totalement à leur désavantage et, de ce fait, impuissants. Mais en terrassant le géant sur une base bien différente, David prouva qu’ils n’étaient pas limités par la matérialité, mais par leur croyance que celle-ci les définissait, eux et la situation, et qu’elle déterminait leurs choix et leurs actions.
C’était le savoir humain, basé sur le témoignage des sens physiques, qui constituait lui-même le désavantage. David était libre, il n’était pas conditionné par l’entraînement et l’expérience militaires, et il n’était pas troublé par la représentation que les sens donnaient de l’invincibilité présumée d’une autre personne. Sa confiance dans le pouvoir infaillible qu’avait Dieu de les sauver prenait ses racines non seulement dans ses précédentes confrontations victorieuses avec des bêtes sauvages, mais, au-delà, dans sa compréhension spirituelle de la nature de Dieu, le bien tout-puissant. A ses yeux, l’agression ne visait pas tant l’armée de Saül que ce qu’elle représentait, savoir « le Dieu vivant ». Il ne s’agissait pas d’une confrontation entre des hommes mortels ou des méthodes matérielles différentes, mais entre le vrai pouvoir et une conception erronée du pouvoir.
La Science Chrétienne explique clairement que ce conflit se jouait entre la Vérité, ou Dieu, et l’erreur, entre la suprématie et la réalité du bien et l’impuissance et l’irréalité du mal. En réalité, nous ne sommes jamais gouvernés ou affectés par une personne, un lieu, une situation ou une chose ; bien plutôt, c’est un concept erroné, incorrect, de la réalité et donc du pouvoir, qui semble nous toucher.
Lorsque nous personnifions le mal, nous perdons la liberté de penser qui nous permet, comme David, de voir au-delà du témoignage des sens, quelle que soit la forme qu’il revêt, et de prendre mentalement position en faveur de la réalité divine. « Les sens corporels sont l’unique source du mal, de l’erreur », écrit Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne. Et elle précise : « En dehors du sens matériel des choses, tout est harmonie. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 489)
J’en ai eu la preuve, il y a quelques années, alors que notre petite fille jouait avec un appareil de musculation sous la surveillance de mon mari, et que son genou a subi une torsion accidentelle vers l’arrière. Mon mari, qui est titulaire d’un diplôme en physiologie de l’exercice, a craint une paralysie inévitable. Sa culpabilité en tant que « mauvais père » impuissant était tout aussi paralysante.
A ce moment-là, je me trouvais dans une autre pièce en train de prier, et ma pensée était entièrement imprégnée de la grandeur de la puissance de Dieu, le seul vrai Père, gouvernant Ses enfants dans une harmonie parfaite et permanente. Aussi, lorsque mon mari, affolé, est entré dans la pièce avec l’enfant qui pleurait dans ses bras, cette vérité a balayé le scénario qui se présentait, comme étant illégitime et impossible. La guérison a été instantanée. Notre fille est repartie jouer. Elle est aujourd’hui une athlète de haut niveau et une danseuse pleine de grâce.
Cette expérience a été pour moi l’illustration de la façon dont la puissance toujours présente de Dieu apporte la guérison et résout les problèmes, petits ou grands, individuels ou mondiaux, quand on connaît réellement sa réalité. Lorsqu’on est prêt à changer de point de vue, à ne pas se laisser berner par des structures de pouvoir apparemment insurmontables – qu’il s'agisse de tyrans, de cupidité, d’injustice, de problèmes de santé ou d’accidents – pour considérer au contraire la réalité du point de vue de Dieu, on peut alors s’attendre à voir l’action efficace de Dieu, le bien, là où réside vraiment le pouvoir !
Linda Stocks-Copley
Invitée de la rédaction
 
    
