Un grand nombre de ceux qui croient au pouvoir de guérison de Dieu ressentent le besoin de prier chaque jour pour le monde. Pourtant, en ces temps difficiles, il est tentant de penser qu’une certaine « lassitude de prier » se fait sentir – que les problèmes du monde sont trop vastes et trop complexes pour pouvoir prier avec efficacité. On pourrait se demander : « Comment puis-je prier pour tous mes semblables dans le monde ? »
Il n’y a pas si longtemps, confrontée à ce genre de pensées et de sentiments, j’ai demandé à Dieu comment prier pour l’humanité en cette période instable. Cette demande ne traduisait pas tant une requête verbeuse qu’un désir profond et sincère d’obtenir une réponse. La prière quotidienne pour le monde était mon devoir de chrétienne et de scientiste chrétienne, une manière de bénir mon prochain.
Deux idées qui me sont familières me sont venues à l’esprit, toutes deux de Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne : « Revêtu de la panoplie de l’Amour vous êtes à l’abri de la haine humaine » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 571), et : « Les bonnes pensées sont une armure impénétrable ; ainsi revêtus, vous êtes complètement à l’abri des attaques de l’erreur, quelle qu’en soit la nature. Et non seulement vous êtes en sécurité vous-mêmes, mais tous ceux sur qui reposent vos pensées en reçoivent aussi les bienfaits. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 210)
Je pouvais prier pour reconnaître que toute l’humanité est revêtue de cette panoplie, ou armure spirituelle. De même, je pouvais laisser reposer sur d’autres personnes les pensées qui me viennent de Dieu, et leur permettre de ressentir, elles aussi, le réconfort et la protection que Dieu accorde et en bénéficier. Même si elles ne sont pas conscientes de ces pensées, elles ressentiront néanmoins leurs bienfaits.
Prier de cette manière est une façon fraternelle, mais non intrusive, de prendre soin de nos semblables, qu’ils soient tout proches ou aux extrémités de la terre. Nous ne voyons pas toujours l’effet de nos prières, mais nous pouvons être sûrs que chaque pensée spirituelle éclairée va « reposer sur eux » et qu’elle leur sera profitable, que ce soit au travail, à l’école, sur la route, ou même dans des endroits que nous ignorons. La prière suscite un élan, une dynamique spirituelle qui lui permet de se répandre dans des cercles toujours plus larges où toucher et élever la pensée, et donc la vie, d’autres personnes.
Il n’y a pas d’approche unique pour embrasser le monde dans cette prière tournée vers autrui. Je commence par ceux qui sont les plus proches de moi, comme les membres de ma famille immédiate. Lorsque l’un d’eux me vient à l’esprit, je laisse ma pensée se poser momentanément sur lui, sachant qu’il est revêtu de la panoplie de l’amour de Dieu. Puis je laisse ma pensée s’étendre à la famille de mon église, à mes voisins, à ma ville, à mon Etat et à mon pays. Enfin, j’inclus toutes les créatures de la terre, y compris les êtres humains, ainsi que toute la planète, embrassant toute la création de Dieu. Cela renforce également mon aspiration à un monde meilleur.
Il n’y a pas de limite à la portée des saintes pensées provenant de Dieu. Je conclus souvent mes prières en paraphrasant une déclaration de Science et Santé pour affirmer que l’Amour divin répond en ce moment même et répondra toujours à tous les besoins humains (voir p. 494).
Cette prière n’a rien d’une formule ni d’une répétition machinale. Chaque jour, j’écoute les grands titres des nouvelles du matin et j’adapte ma prière en fonction de ce qui nécessite une attention particulière. Il peut s’agir de la rentrée scolaire, de députés qui votent un projet de loi, de réfugiés qui fuient un pays ou encore de militaires qui ont besoin de protection. Je prie pour comprendre que tous sont à l’abri sous la protection divine, qu’ils sont en sécurité et bénis par Dieu, et que cela s’exprimera de la manière qui convient. Je lis également le Christian Science Monitor pour y trouver des idées et de l’inspiration sur des sujets d’actualité.
Cette façon de prier a également un impact sur ce que je ressens lorsque je suis avec d’autres personnes. Je suis bien consciente du lien que j’ai avec tous ceux que je rencontre, et c’est un sentiment tellement agréable ! Une joie intérieure m’envahit lorsque je réalise que nous faisons tous partie de la famille de Dieu et qu’ils sont déjà inclus dans mes prières. Je recherche aussi les occasions de bénir chaque jour une personne, comme le dit la dernière strophe d’un poème de Mary Baker Eddy :
Faire un peu de bien, chaque jour,
Aux Tiens, mon Dieu,
L’accomplir en Ton nom, Amour,
C’est là mon vœu !
(Ecrits divers 1883-1896, p. 397)
Ce simple désir m’a offert de nombreuses opportunités !
Prendre chaque jour quelques instants pour reconnaître que Dieu englobe et embrasse Sa création avec la panoplie de l’Amour n’est pas nécessairement difficile ou chronophage. Dieu, l’Amour divin, bénit en permanence Sa création, veille à sa sécurité, répond à ses besoins, la rend productive et joyeuse. On peut prier pour comprendre que cette vérité spirituelle nous concerne tous.
Cette façon de prier peut tellement enrichir notre existence. Il est merveilleux de savoir que nous sommes inclus dans les prières des autres, comme eux sont inclus dans les nôtres. Bien que les effets de ces prières ne nous soient perceptibles que dans une faible mesure, elles constituent néanmoins un point de départ et elles sont efficaces. Qui peut savoir si d’autres bénédictions plus grandes ne seront pas également ressenties et vécues ? Quelle richesse de prier chaque jour pour l’humanité en étant sûr du résultat, car cette promesse s’accomplit : « La prière fervente du juste a une grande efficace. » (Jacques 5:16)
