Je regardais ma fille de onze mois fixer des yeux les rideaux qui s’envolaient par la fenêtre et qui semblaient bouger de leur propre chef. Elle souriait, toute joyeuse, face au courant d’air qui faisait l’effet d’une force invisible.
Elle n’avait pas besoin de comprendre quelle était la force qui faisait bouger les rideaux pour apprécier la beauté du mouvement dont elle était témoin. En l’observant, j’ai remarqué son innocence et j’ai pensé à la façon dont cela pourrait s’appliquer plus profondément à la Vérité divine dans l’activité de guérison.
Souvent, nous voyons le monde à travers une lentille composée d’observations, de règles et de lois matérielles. Cependant, lorsque nous échangeons cette croyance à la vie matérielle contre une perspective véritablement spirituelle, nous acquérons une compréhension basée, non sur la connaissance humaine ou les sens, mais sur la compréhension spirituelle. Chacun peut choisir de voir son expérience actuelle soit d’un point de vue matériel, soit du point de vue de la Vérité spirituelle.
Un énoncé de Mary Baker Eddy publié dans Ecrits divers, 1883–1896 éclaircit cela : « La chute d’une pomme suggéra à Newton quelque chose de plus que le simple fait perçu par les sens, selon lesquels elle semblait tomber en raison de son propre poids ; mais la cause première, ou Entendement-force, invisible au sens matériel, demeurait cachée dans les trésors de la Science. » (p. 22)
Ces « trésors de la Science » se retrouvent dans toute la Bible, depuis les premiers prophètes jusqu’à Christ Jésus et à ses disciples. Ce sont des perles de grande valeur qui expriment l’amour de notre Père-Mère, Dieu, et l’omniprésence, l’omnipotence, l’omniscience et l’omni-action universelles qui nous guident et prennent soin de nous tous, qui sommes des idées spirituelles de Dieu.
L’une de ces perles se trouve dans le récit où le prophète Elie, qui fuyait pour sauver sa vie, s’était réfugié dans une grotte (voir I Rois 19:2-12). Il a fait face à des événements climatiques monumentaux – un vent si fort qu’il « déchirait les montagnes », le rugissement d’un tremblement de terre et la fureur d’un grand incendie. Elie n’a pas trouvé son chemin de rédemption en Dieu à travers ces bouleversements physiques. C’est quand Elie a calmé ses pensées et ses craintes, et qu’il a choisi d’écouter le « murmure doux et léger » invisible de Dieu, qu’il a été guidé, non par une influence matérielle, mais par l’étreinte spirituelle paisible qui nous éduque et nous rapproche de Dieu.
Nous connaissons tous des moments où, comme Elie, nous traversons des turbulences mentales et physiques. Et nous pouvons tous entendre le murmure doux et léger, et ressentir la présence invisible et l’activité de Dieu, l’Amour divin, qui nous garde et nous protège lorsque nous choisissons de nous détourner de la matière vers l’Esprit.
Moi aussi, j’ai ressenti le Christ – la vérité de Dieu détruisant la crainte humaine – un jour où j’étais en train de retaper un voilier. Ce jour-là, alors que je travaillais seul, j’ai commencé à fredonner le cantique no 52 qui se trouve dans l’Hymnaire de la Science Chrétienne (Mary Alice Dayton, trad. © CSBD). Les deux dernières lignes du deuxième couplet : « Christ nous révèle en sa beauté, notre être originel », semblaient soutenir le travail que je faisais, qui était de renforcer le long joint entre la coque et le pont. Je pensais à la façon dont ce travail pouvait refléter l’idée d’une « forme divinement belle », la signification originelle de l’extrait du cantique mentionnant l’« être originel », alors que je faisais du joint une courbe puissante et continue, harmonisant ainsi la coque et le pont, jusqu’à ce que tout à coup je tende le bras, je perde l’équilibre et je tombe la tête la première du pont, haut de plus de 5 mètres, sur le sol en béton.
Immédiatement, pendant que je tombais, je me suis tourné vers la vérité spirituelle établissant qu’il n’y avait jamais eu de moment où j’aie pu être séparé de l’Amour divin. J’ai entendu un murmure doux et léger me dire : « Je te tiens dans Mes bras ; tout est bien. » L’instant d’après, je me suis retrouvé en sécurité sur le sol entre le berceau qui soutenait le bateau et le mur du hangar.
Allongé seul sur le béton, j’ai été tenté de faire un inventaire matériel, basé sur mes sens, de ce qui pouvait être brisé et de ma capacité à bouger mon corps. Mais au lieu de cela, j’ai pensé aux disciples de Christ Jésus lorsqu’ils ont fait face à une grande tempête, craignant pour leur vie. En réveillant Jésus, ils lui ont demandé : « Maître, ne t’inquiètes-tu pas de ce que nous périssons ? » (Marc 4:38) Comme Jésus a dû le faire au milieu de la tempête déchaînée, j’ai tourné mes pensées vers la vérité spirituelle établissant que j’ai été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu – droit, en parfaite santé, et pur.
Cela a renforcé ma détermination. J’ai de nouveau résisté à la tentation de faire un inventaire, et j’ai reconnu au contraire que Dieu est Tout-en-tout. J’ai compris que ma véritable identité est le reflet de Sa perfection spirituelle. Ma pensée s’est calmée et je me suis rappelé une partie de la réponse à la question « Qu’est-ce que l’homme ? » dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy : « L’homme n’est pas matière ; il n’est pas composé de cerveau, de sang, d’os et d’autres éléments matériels. Les Ecritures nous apprennent que l’homme est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. La matière n’est pas cette ressemblance. La ressemblance de l’Esprit ne peut être si dissemblable à l’Esprit. L’homme est spirituel et parfait, et, parce qu’il est spirituel et parfait, il faut le comprendre ainsi en Science Chrétienne. » (p. 475) Ce qui était vrai au sujet de mon être, c’était que j’étais dès ce moment en sécurité, incapable de choir d’un état de grâce, et que je l’avais toujours été.
Cette prière a calmé la tempête dans ma pensée et a calmé les flots de ma crainte. Je me suis levé et j’ai marché vers l’autre bout du hangar. En avançant la main pour ouvrir la porte, j’ai vu que les doigts d’une de mes mains étaient repliés vers l’arrière et déformés. Une fois de plus, je me suis détourné de l’image matérielle et j’ai affirmé que l’Amour m’avait protégé. J’étais non seulement en sécurité, mais en pleine santé et complet. Au moment où j’ai tendu la main pour ouvrir la porte, mes doigts ont retrouvé leur alignement habituel.
La protection et la guérison dont nous faisons l’expérience en Science Chrétienne sont le résultat de notre volonté de nous tourner sincèrement vers Dieu, et de nous voir nous-mêmes ainsi que les autres comme des idées entièrement spirituelles. Nous exprimons tous l’intégrité, la beauté, l’harmonie – nous sommes conçus par la Vérité et l’Amour comme des formes divinement justes.
La puissance invisible de Dieu, qui n’est pas sans rappeler la force invisible dont ma fille avait été témoin avec ces rideaux qui flottaient dans l’air, nous maintient en sécurité dans chacune de nos activités. Tout comme Elie a entendu le murmure doux et léger, et tout comme les disciples de Jésus ont été témoins du calme revenu sur la mer, chacun de nous peut ressentir le pouvoir invisible de la Vérité et de l’Amour divins, où qu’il soit.
    