Un jour, lors de ma promenade matinale, j’ai remarqué que mon voisin avait une nouvelle boîte aux lettres. Les matériaux utilisés, du granit et du séquoia, étaient d’une qualité exceptionnelle. Tout en l’admirant, je pensais à ma boîte aux lettres, en bon état mais banale, et j’ai ressenti une pointe d’envie. La veille, j’avais lu la transcription d’un discours sur un sujet spirituel, mais au lieu d’être inspirée par son message, cela m’avait rendue jalouse. En comparaison, ma compréhension spirituelle et mes talents d’oratrice me paraissaient dérisoires.
Je me suis rendu compte que cette tendance à la jalousie se manifestait depuis un certain temps. J’enfreignais le dixième commandement : « Tu ne convoiteras point. » (Exode 20:17) Cela m’a surprise et mise mal à l’aise, j’ai donc entrepris une démarche que je trouve toujours utile : prier pour trouver l’inspiration.
Obéir aux Dix Commandements peut sembler être un mode de vie contraignant. Pourtant, j’ai constaté qu’il s’agissait en fait de garde-fous, tout comme les balises sur la rivière, près de chez moi, qui empêchent les bateaux de s’embourber dans les marais le long de la rive. Ce sont des frontières spirituelles qui nous guident et nous empêchent de dériver vers des situations auxquelles il est difficile d’échapper.
Alors, qu’est ce qui pouvait me mettre à l’abri de l’envie ? Comme j’en ai pris conscience, si nous ressentons de l’envie, nous ne sommes pas reconnaissants de ce que Dieu nous a donné.
La Bible assure que « toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation » (Jacques 1:17). La Science Chrétienne nous aide à comprendre que ces dons, ou qualités, proviennent de l’Esprit divin ; ils ne sont donc pas matériels, mais spirituels et indestructibles, et nous appartiennent à jamais. Les qualités telles que la bienveillance, la gratitude, l’humilité, la générosité et la tendresse sont les dons que Dieu accorde à tous Ses enfants. Dieu est la bonté pure et, comme Christ Jésus l’enseigne, « votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » (Luc 12:32)
L’envie obscurcit notre perception de la richesse que Dieu accorde librement, généreusement et sans mesure à chacun de Ses enfants. Ainsi, d’une certaine manière, le commandement qui enjoint de ne pas convoiter est une injonction à ne pas oublier d’être reconnaissant. Cette déclaration de Mary Baker Eddy, découvreuse de la Science Chrétienne, donne matière à réflexion : « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu ? Alors nous mettrons à profit les bienfaits qui nous ont été dispensés, et seront qualifiés pour en recevoir davantage. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 3)
Ces idées m’ont fait prendre conscience de la valeur de ce commandement. Les enfants de Dieu ne peuvent pas se sentir défavorisés, mécontents ou insatisfaits car, en réalité, Dieu accorde à tous Ses bienfaits infinis. En retour, la gratitude pour ce fait spirituel nous permet de discerner les dons de Dieu de manière encore plus concrète. C’était comme si Dieu me disait : « Ne te concentre pas sur ce que tu n’as pas. Ouvre tes yeux et ton cœur à ce que je te donne en abondance. »
Science et Santé explique : « L’Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations. » (p. 13) Dieu, l’Amour divin, a donné à tous des dons à utiliser pour soi et au profit des autres, ce qui bénit non seulement soi-même mais aussi les autres. Chaque qualité, vécue et aimée, est essentielle ; elle représente la totalité de la création de Dieu.
Prise de conscience ô combien salutaire ! J’ai recensé les dons que Dieu m’avait donnés. Lorsque j’ai terminé ma promenade, la gratitude avait pris l’ascendant sur le mécontentement et l’insatisfaction dans mes pensées. C’était une leçon impérissable sur le pouvoir qu’a la gratitude véritable d’éliminer le mécontentement et la jalousie.
J’apprends qu’il est essentiel d’avoir conscience chaque jour des dons que Dieu nous dispense. Chaque jour, chérissons cette possibilité de reconnaître, avec gratitude, l’abondance de l’amour et de la sollicitude de Dieu envers tous Ses enfants, ce qui fait la richesse et la joie de notre existence.
