Il y a plusieurs mois, j’ai regardé une interview du comédien américain Conan O’Brien, réalisée en 2016 et conduite par le président de l’époque de l’Université de Harvard, le Dr Drew Faust. O’Brien est un ancien élève de Harvard, et quand il a parlé du sentiment de mal être qu’il a ressenti là-bas en tant qu’étudiant, cela m’a touchée. Il a dit que bien qu’il soit allé dans un bon lycée, il s’était senti très peu sûr de lui en tant qu’étudiant et avait craint d’avoir fait une erreur en entrant dans cette université qu’il avait pourtant choisie. La plupart des étudiants venaient d’un milieu social, économique et éducatif différent du sien, et il se demandait s’il était vraiment à sa place.
Moi aussi j’avais été une bonne élève au lycée. Mais en entrant à l’université, je me suis sentie perdue. Comme O’Brien, j’avais l’impression d’être une usurpatrice en passe d’être démasquée. Il me semblait possible qu’à tout moment les professeurs découvrent que je n’étais pas à la hauteur de leurs normes académiques et qu’on me demande de partir.
En y pensant rétrospectivement, je ne peux dire d’où me venait cette peur. Je vivais hors du campus, dans un logement résidentiel avec d’autres scientistes chrétiens et, même si je ne partageais pas mes préoccupations avec mon entourage, ce lieu de vie s’est avéré être un refuge pour moi tout au long de mes années universitaires, soutenant mes prières et mon étude approfondie de la Science Chrétienne et m’aidant à me sentir plus confiante sur le plan académique.
Au cours du premier trimestre, dans une classe appelée Pensée et langue américaines, on nous a donné comme devoir d’écrire un article qui comparait et opposait deux personnages historiques célèbres. Le sujet m’avait déroutée. L’objectif semblait trop vague et les possibilités de choisir les personnages et de déterminer une manière intéressante de les comparer trop vastes. Il ne s’agissait pas simplement de répondre à une question posée par un professeur, mais plutôt de développer une observation originale de deux personnages historiques qui n’avaient entre eux aucun rapport.
La prière a été une première étape naturelle pour moi, afin de sortir de l’impasse dans laquelle j’étais engagée et qui consistait à tenter de trouver et de développer une idée. Je savais que Dieu est omniscient et que chaque prière où nous demandons de l’aide est exaucée. A l’école du dimanche de la Science Chrétienne, on m’avait enseigné les sept synonymes de Dieu, qui se trouvent dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, et dont l’un est Entendement. Ce livre d’étude – Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy – explique ceci : « L’Entendement, Dieu, exhale l’arôme de l’Esprit, l’atmosphère de l’intelligence. » (p. 191-192). Comprendre que Dieu est le seul Entendement, la source de toute intelligence, de toute créativité et de tout ordre m’a apporté la paix. Et puis cela m’a apporté l’inspiration : une idée pour l’article.
Ce type d’écriture et d’analyse m’était étranger, mais tous les éléments nécessaires à l’article se sont néanmoins assemblés rapidement et simplement. Le processus d’écriture n’a pas été une lutte, et il a été exempt de toute crainte. Le fait de me sentir si connectée et si en harmonie avec l’Entendement divin m’a remplie de gratitude. En vérité, nous ne sommes jamais déconnectés de Dieu, car nous sommes éternellement le reflet de l’Entendement. Science et Santé explique que l’homme est « l’idée composée de Dieu, incluant toutes les idées justes ; le terme générique pour tout ce qui reflète l’image et la ressemblance de Dieu ; l’identité consciente de l’être telle qu’elle est révélée dans la Science, où l’homme est le reflet de Dieu, l’Entendement, et par conséquent est éternel ; ce qui n’a pas d’entendement séparé de Dieu ; ce qui n’a pas une seule qualité qui ne dérive de la Divinité ; ce qui ne possède ni vie, ni intelligence, ni pouvoir créateur qui lui soient propres, mais reflète spirituellement tout ce qui appartient à son Créateur. » (p. 475)
Dans les semaines qui ont suivi, j’ai été bien plus consciente de la présence, de la puissance et de l’efficacité du divin dans mon expérience. En fait, le jour où le professeur a rendu nos copies, il m’a appelée et m’a demandé de me présenter. Il a ensuite distribué des copies de mon article à la classe comme exemple de la façon de composer et de structurer un article de ce type.
Je dois admettre que le professeur a eu l’air surpris quand j’ai levé la main après qu’il a eu appelé mon nom. Pendant ses cours, j’étais assise au dernier rang, ne posant jamais de questions et ne me portant pas volontaire pour répondre. Ce fut un moment de transformation pour moi, ainsi que la confirmation que les idées de l’article avaient eu pour origine la seule intelligence tout aimante, Dieu, et avaient été organisées par elle.
Cette expérience a brisé le mesmérisme de la peur à propos de mes études, et la peur n’a plus eu d’emprise sur moi pendant mon cursus universitaire. Même lorsque d’autres défis se sont présentés, je me suis sentie plus confiante dans le fait que Dieu était présent et que je ne pouvais pas échouer. Et cela s’est avéré être le cas – j’ai terminé avec succès tous mes cours et j’ai obtenu mon diplôme avec d’excellentes notes.
Mon devoir de classe, plutôt que de démasquer une usurpatrice admise par erreur à l’université, m’a aidée à voir que c’est l’Entendement, Dieu, qui fournit l’inspiration, l’ordre et la clarté de pensée. Chacun de nous reflète cet Entendement, et chacun a la capacité conférée par Dieu de le démontrer.
