Pour la troisième nuit consécutive, j’ai pris mon oreiller et ma couverture pour aller dormir sur le canapé. J’avais l’impression que le monde s’écroulait autour de moi. Mon mari et moi étions mariés depuis seulement quelques mois, lorsque le couple qui nous louait la maison a décidé de mettre fin à notre bail pour donner la maison à leur fils. Nous avions un mois pour quitter les lieux. Il n’y avait pas de maison similaire à louer dans le voisinage. Nous nous démenions pour savoir si nous pouvions acheter une maison, mais les résultats n’étaient guère prometteurs.
J’ai été surprise et même blessée quand mes parents ont déclaré qu’ils ne voulaient pas nous aider, bien qu’ils aient récemment aidé un autre membre de la famille pour une opération financière plus importante. Cela semblait injuste. De plus, j’avais développé une toux agressive qui m’empêchait de travailler et empêchait mon mari de dormir la nuit. C’est pourquoi je dormais sur le canapé.
En m’efforçant de me calmer mentalement, j’ai demandé de tout mon cœur à Dieu, l’Amour divin, de m’aider. Une pensée m’est venue distinctement : « Dieu est ta Mère. » Cela paraissait simple, mais en fait j’ai dû me débattre avec ce concept spirituel jusque tard dans la nuit. Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, expose le concept de Dieu comme un Père et une Mère aimante. Elle écrit ceci : « Père-Mère est le nom de la Divinité, nom qui indique Sa tendre relation à Sa création spirituelle. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 332)
Cette nuit-là, j’ai fini par céder – céder complètement – au fait spirituel que Dieu, l’Amour omniprésent, est ma seule Mère (et mon seul Père) et la source de mon être. Je suis à jamais entourée de Ses soins impartiaux et comblée par Ses ressources qui sont d’inépuisables richesses. Elle m’aime et prend plaisir à répondre à tous mes besoins, comme Elle le fait pour tous Ses enfants. Ce concept éclairé de Dieu m’a libérée du poids et de la dépendance qui caractérisaient ma relation avec ma mère.
Il s’est passé ensuite quelque chose de remarquable. La toux qui ne cessait de m’agiter a cessé immédiatement. J’ai ressenti une paix faite de chaleur et de sérénité. En trois jours, notre agent immobilier nous a trouvé une maison confortable et nous a obtenu un prêt indépendant. La relation avec mes parents s’est rétablie en douceur.
Lorsque je m’en suis remise à Dieu comme à une Mère, j’ai compris que j’étais infinie, sans limites, et qu’Elle m’enveloppait de Sa bonté et de Sa puissance. Mon concept limité de la réalité a cédé à un point de vue spirituel qui a changé ma vie.
En tant qu’étudiante de la Science Chrétienne, j’avais souvent lu dans la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy des passages sur la nature de Dieu en tant que notre Parent divin. Cette guérison avait eu lieu non pas tant parce que j’avais appris quelque chose de nouveau, mais parce que j’avais cédé à un concept, ou vérité, spirituel – en l’occurrence au fait que Dieu est ma Mère.
Les faits spirituels peuvent sembler radicaux. Ils remettent en question les notions théologiques traditionnelles et les croyances ou perceptions matérielles solidement ancrées. Ils nous bousculent souvent parce qu'ils sont contraires aux traditions et à l'éducation et remettent en question les schémas de pensée sociaux et familiaux. Science et Santé déclare : « L’effet de cette Science est de secouer l’entendement humain afin de produire un changement de base pour que sur cette nouvelle base il puisse céder à l’harmonie de l’Entendement divin. » (p. 162)
On pourrait se dire : « Je désire vraiment céder à la totalité de Dieu, Esprit, et au fait que le mal est néant. Je désire céder à la réalité de mon identité spirituelle présentée par cette Science divine, mais comment m’y prendre ? »
Une métaphore utile en ce sens consisterait à se demander : « Qu’est-ce que je suis prête à déposer sur l’autel ? » Un jour, j’ai assisté à une cérémonie dans un temple hindou, à Bali, et j’ai trouvé émouvant de voir des familles, qui avaient parcouru des kilomètres, parfois sur des chemins accidentés, chanter joyeusement en déposant sur l’autel les fruits tendrement cultivés et les trésors d’amour qu’elles avaient apportés.
La Science Chrétienne n’exige aucun rituel que ce soit, mais elle demande cependant des efforts et des prières sincères pour s’approcher de l’autel spirituel. Sondons notre cœur et demandons-nous à quelles croyances et hypothèses erronées et limitatives nous sommes véritablement prêts à renoncer. Il nous faut peut-être laisser sur l’autel un sens matériel de nous-mêmes et de notre identité, avec toute l’histoire et les circonstances humaines qui semblent en justifier l’existence. Il se peut que nous devions abandonner l’orgueil ou la volonté personnelle pour céder à la bonne volonté de l’Amour divin à notre égard. Il se peut aussi qu’il faille laisser sur l’autel les rancœurs, les appétits sensuels ou les craintes lorsque nous cédons à Dieu et acceptons l’Entendement divin infini comme notre seul Entendement – comme le seul Entendement.
Les conséquences de cette renonciation ne doivent jamais être sous-estimées. Elles valent la peine de lutter mentalement.
Bien que le fait de céder à Dieu ouvre finalement la voie à la guérison – non seulement de la maladie mais aussi de toute situation douloureuse ou pénible – nous obtenons une récompense encore plus gratifiante dans la sécurité et la joie intérieures que nous sommes certains de ressentir en acquérant une vision plus claire de notre identité spirituelle véritable, en tant qu’expressions bien-aimées de l’Amour. Cet abandon à Dieu engendre une transformation spirituelle qui se traduit par une attitude plus aimante envers les autres, une approche plus victorieuse des problèmes, et même un comportement plus noble. Nous comprenons que c’est l’activité du Christ, la Vérité – la compréhension divine de Dieu et de ce que nous sommes – dans la conscience, qui nous permet de nous défaire des croyances et des convictions erronées (mais souvent chères), et de nous voir comme Dieu nous voit.
Les effets secondaires de notre renonciation incluent le réconfort et l’élan nécessaire pour nous lever de notre « canapé mental », forts de cette douce assurance : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11:28)
