« Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut, repose à l’ombre du Tout-Puissant. Je dis à l’Eternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie. » (psaume 91:1, 2) Du commencement à la fin, la Bible est remplie de récits de délivrance face à toutes les crises imaginables : tempêtes, inondations, famines et autres fléaux. Les Ecritures nous parlent de notre maison céleste, où nous sommes sains et saufs et en sécurité. Elles nous parlent de Dieu, notre refuge contre les tempêtes de la vie, et de notre unité avec Lui comme un abri sûr contre tout ce qui pourrait nous nuire ou nous priver de quelque chose.
Où se trouve ce refuge inattaquable ? C’est un état de conscience spirituelle. Christ Jésus le décrit comme « le royaume de Dieu… au milieu de [n]ous » (Luc 17:21), la présence de Dieu en chacun, à portée de notre conscience ici et maintenant.
Dans ses enseignements, Jésus utilisait parfois le mot « maison » comme métaphore pour la conscience humaine (voir, par exemple, Matthieu 24:43). Mary Baker Eddy, qui a découvert la portée spirituelle des enseignements de Jésus, utilise la même image lorsqu’elle met en lumière le sens spirituel du psaume 23 : « Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison [la conscience] de [L’Amour] pour toujours. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 578)
La conscience de l’Amour divin n’a aucun des attributs physiques que l’on associe généralement à une maison, qu’il s’agisse d’une habitation, de l’église, ou d’un lieu de travail. Cette véritable maison est en Dieu, dans l’infinitude de l’Entendement divin, dont nous sommes inséparables. Cette maison est permanente car elle est dans le Principe divin immuable ; elle est inattaquable car elle est dans l’Esprit infini, omnipotent ; elle est harmonieuse car elle est dans l’Amour divin.
La totalité et l’unicité de Dieu éliminent la possibilité d’une force ou d’un pouvoir capable de s’opposer à cette maison, de la menacer, de l’endommager ou de la détruire. En Dieu, il n’y a aucune brèche par laquelle le mal, quel qu’il soit, pourrait entrer, attaquer, perturber ; nous vivons véritablement en Dieu, le bien. La conscience spirituelle est en paix dans la certitude que tout est Dieu et Sa manifestation parfaite.
Par conséquent les forces destructrices ne sont que des objections mentales à la totalité de Dieu. Ces forces matérielles semblent apparaître, puis elles disparaissent, ce qui illustre leur nature illusoire. Elles n’ont pas plus le pouvoir de nous affecter qu’un mirage, lequel semble réel jusqu’à ce que la vérité corrige le témoignage des sens.
Les sens physiques existent en croyance seulement et ne rapportent que ce que la croyance leur dicte. Comme les ténèbres qui disparaissent en présence de la lumière, le témoignage des sens physiques disparaît lorsque la Vérité divine se fait jour dans la conscience humaine. Et la vérité, c’est que la création de Dieu reflète ce qu’est Dieu. Dieu ne pourrait jamais créer une force capable de s’opposer à Lui ou à Sa création. La nature permanente de Dieu et de Sa création nous donne l’assurance que cette création est intacte, immuable et harmonieuse.
Saint Paul savait que notre première ligne de défense contre le danger ne consiste pas à adopter les voies du monde, mais à éliminer les craintes qui le nourrissent. Il déclare : « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. » (II Corinthiens 10:3-5)
Depuis de nombreuses années, je suis personnellement témoin de l’effet puissant de la compréhension spirituelle. Un jour, il y a des années, je faisais de l’escalade avec plusieurs grimpeurs ; nous avions passé la matinée à escalader une proéminence rocheuse, lorsqu’un orage s’est tout à coup abattu sur nous sans crier gare. Notre position ne nous permettait pas de redescendre rapidement. L’orage a déversé sur nous toute sa fureur, nous laissant exposés sur l’un des points les plus élevés des environs. Nous nous sommes accroupis, et j’ai prié en affirmant la présence de Dieu et Son gouvernement ici et maintenant. Malgré les éclairs qui dansaient autour de nous, il était clair pour moi que Dieu ne mettrait jamais Ses enfants en danger, et que le danger ne pourrait jamais faire partie de Sa création harmonieuse.
A un certain moment, nos cheveux se sont dressés sur nos têtes lorsque notre matériel d’escalade a commencé à grincer, signe avant-coureur de l’imminence du risque d’un coup de foudre. Déterminé à ne pas me laisser impressionner, je me suis encore plus accroché au fait spirituel de la toute présence de Dieu. La foudre n’a jamais frappé. La fureur de l’orage était comme un mirage. Les nuages se sont dissipés et le soleil est revenu.
Protégeant ma conscience contre les suggestions de peur qui tourbillonnaient autour de nous, j’ai protégé ma vraie maison. Cet état mental a calmé la tempête et s’est avéré être une forteresse impénétrable. Je ne saurais l’expliquer autrement. Nous avons été totalement protégés.
Mary Baker Eddy explique les effets d’une conscience spiritualisée dans La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées : « … l’atmosphère de l’entendement humain, quand elle sera nettoyée du moi et imprégnée de l’Amour divin, reflètera cet état subjectif purifié en des cieux plus clairs, avec moins de coups de foudre, de tornades, de froidure ou de chaleur extrêmes… » (p. 265) Le fait de reconnaître la loi de Dieu, l’Amour divin, nous ancre solidement dans notre vrai foyer, à jamais en sécurité et à l’abri des prétendues forces physiques.
Qu’il s’agisse d’incendie, d’inondation, de tremblement de terre, de maladie ou d’accident, les dangers qui nous menacent sont des suggestions selon lesquelles des forces matérielles peuvent troubler l’harmonie de la création spirituelle de Dieu. Elles se présentent comme des suggestions subtiles – ou pas toujours si subtiles – niant l’omnipotence divine. Mais ce ne sont pas des forces qu’il faut craindre ; elles ne sont rien d’autre que la peur prenant des proportions menaçantes dans la pensée.
En réalité, ces suggestions n’ont aucun pouvoir. L’omnipotence de Dieu règne en maître. Le travail quotidien que nous nous appliquons à accomplir pour renverser même les plus petites suggestions dissemblables à Dieu renforce notre forteresse mentale, nous donne la victoire sur les petits problèmes et nous prépare à affronter les plus grands.
Nous ne tenons pas à être les dépositaires passifs des prétentions nocives du monde, mais les éliminateurs efficaces de telles prétentions. « Comment pouvons-nous accomplir ce travail chrétiennement scientifique ? », demande Mary Baker Eddy dans Pulpit and Press [La Chaire et la Presse] avant de répondre elle-même à la question : « En nous retranchant dans la certitude que notre vrai temple n'est pas une construction humaine, mais la superstructure de la Vérité, érigée sur les fondements de l'Amour et s'élevant jusqu'à la Vie. Telle étant sa nature, comment notre temple divin pourrait-il être démoli ou même ébranlé ? » (p. 2)
Affirmons tous les jours la présence et la supériorité du bien et l’impuissance et le néant du mal. Alors nous constaterons peu à peu qu’aucune suggestion du mal ne peut altérer de quelque façon que ce soit notre véritable maison, le royaume des cieux. Nous atteindrons la forteresse indestructible.
