En début d’année, avant que le virus ne fasse son apparition en Grande-Bretagne, l’activité de mon entreprise de photographie était inhabituellement calme. L’entreprise avait atteint ses six ans d’existence au début du mois d’avril et je savais par expérience que les mois d’hiver sont souvent calmes, mais j’avais eu encore moins de commandes que d’habitude en février et mars.
Au fil des semaines, je suis devenu de plus en plus anxieux. Outre l’impact financier, cette situation m’a donné le sentiment que personne ne s’intéressait plus à mon activité ou n’avait besoin de mes services. Sous le poids de ce fardeau mental insidieux, j’ai remis en question l’utilité même de cette entreprise dont le développement m’avait coûté tant d’effort et de temps.
Pendant cette période, le seul moyen que j’ai trouvé pour m’apaiser face à toute cette situation a été d’élever les concepts de l’offre et de la demande, l’une et l’autre étant en fin de compte de nature spirituelle. Je savais qu’en tant qu’idée spirituelle de Dieu, je n’ai d’autre travail que d’exprimer Dieu et d’utiliser les talents qu’Il m’a donnés pour faire du bien aux autres. Je savais aussi que les ressources sont un aspect naturel de cette expression.
Un très joli poème que ma mère avait l’habitude de me lire quand j’étais enfant (et dont je n’ai jamais pu identifier l’auteur), m’a sans cesse accompagné durant cette période. Le voici :
Dieu brille à travers moi,
Car Lui et moi, nous sommes un, et non deux.
Il a besoin de moi là où je suis et comme je suis,
Nul besoin de me tracasser, de craindre ou de prévoir.
Si je suis détendu et libre,
Dieu accomplira Son dessein à travers moi.
(Source inconnue)
Les troisième et quatrième lignes m’ont particulièrement inspiré : « Il a besoin de moi là où je suis et comme je suis, / Nul besoin de me tracasser, de craindre ou de prévoir (italiques ajoutées).
Durant cette période où mon activité de photographe était réduite, l’idée m’est venue de m’occuper en mettant à jour mon site Internet, tâche que, je le reconnais, j’aurais dû effectuer depuis longtemps, et que je remettais à plus tard depuis des mois (si ce n’est des années), tellement j’avais de travail ! Non seulement cela donnerait une idée plus juste de mes compétences professionnelles, mais cela améliorerait également la visibilité de mon site. Je me suis dit que si l’idée m’était venue de réorganiser mon site – « là où » et « comme » Dieu avait besoin de moi, je pouvais donc être sûr que c’était le travail qui nécessitait mon attention à ce moment-là.
Bien que les semaines s’écoulent sans changement apparent, j’ai peu à peu cessé de m’inquiéter du manque de commandes à venir. J’apprenais à faire davantage confiance au plan de Dieu, au lieu de me laisser envahir par un sentiment de manque associé à la crainte et aux limites.
Durant cette période, ma mère me rappelait souvent ce passage du livre de Joël, dans la Bible, au sujet de Dieu : « Je vous remplacerai les années qu’ont dévorées la sauterelle… » (2:25) J’y voyais la promesse que le manque de revenus de ces derniers mois serait « remplacé ». Même si j’ignorais de quelle manière, cela me donnait l’espoir que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », ainsi qu’il est dit dans l’épître aux Romains (8:28).
Et puis un jour, j’ai été contacté par un client qui n’avait pas recouru à mes services depuis 2014, c’est-à-dire depuis plus de six ans. Il cherchait un photographe capable de réaliser les visites virtuelles de plusieurs immeubles de bureau à Londres, un travail que j’avais ajouté à ma palette depuis deux ans seulement. Ce n’est pas parce qu’il se rappelait avoir travaillé avec moi auparavant qu’il m’a appelé, car la dernière fois que nous avions collaboré à un projet, je ne réalisais pas ce genre de visites virtuelles. Il a simplement cherché sur Internet, vu mon site s’afficher, apprécié les exemples de visites virtuelles que j’avais mis en ligne (contenu ajouté à mon site durant ma « période creuse »), et puis il m’a contacté. Se souvenant alors que nous avions déjà travaillé ensemble, il était heureux d’éviter les risques liés au choix d’une entreprise qu’on ne connaît pas. Il m’a passé sa première commande le jour même.
Les commandes émanant de ce client au cours des semaines suivantes ont non seulement compensé le manque à gagner des mois précédents, mais m’ont également permis de mettre à nouveau de l’argent de côté. Si j’y ajoute les commandes d’autres clients, cela a fait de mai 2020 mon meilleur mois depuis le début de mon activité !
J’ai été étonné de voir que les commandes pour ce type de travail particulier continuaient d’affluer malgré le confinement lié au virus. J’avais cru que l’état d’urgence imposé me causerait des problèmes supplémentaires en venant s’ajouter à la période déjà calme à laquelle je faisais face. Mais il s’avère qu’il y a actuellement un vrai besoin pour des visites virtuelles en ligne comme celles que je réalise. Je suis donc heureux de pouvoir continuer à proposer ce genre de travail particulier.
Avais-je prévu l’imminence de cet afflux de travail stupéfiant durant ces semaines incroyablement calmes où je commençais à entamer mes économies ? Non ! Suis-je reconnaissant d’avoir grandi avec les enseignements de la Science Chrétienne, qui m’apportent un point de vue spirituel plus élevé, lorsque, du point de vue humain, la conjoncture paraît plutôt sombre ? Absolument !
David Hogg
Church Crookham, Hampshire, Angleterre
