Ceux qui cherchent un soulagement dans la mauvaise direction pourraient bien s’écrier avec Jérémie : « Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle ? Pourquoi ma plaie est-elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir ? » (Jérémie 15:18) Et pourtant, beaucoup d’entre eux désirent sincèrement davantage qu’un soulagement de la douleur. Ils veulent atteindre et vivre l’harmonie créée et maintenue par Dieu.
Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy indique la voie à suivre pour atteindre ce double objectif : « Les sens de l’Esprit sont exempts de douleur et pour toujours en paix. Rien ne peut leur cacher l’harmonie de toutes choses, ni la puissance et la permanence de la Vérité. » (p. 214)
Les sens de l’Esprit n’ont pas leur origine en l’homme, mais comme celui-ci est en réalité la ressemblance de Dieu, Esprit, il en a l’heureux usage par réflexion. C’est une grande victoire que de surmonter la douleur spirituellement ; mais c’en est également une que de prévenir la douleur, de dominer et supprimer les suggestions mentales erronées qui, en croyance, les engendrent. Tout le monde peut y parvenir en discernant ce qui est déjà présent et actif, à savoir l’harmonie et la perfection de l’être spirituel véritable de l’homme.
Comprendre l’impuissance et l’irréalité de la douleur, sa nature illusoire, nous aide en ce sens. Comme l’affirme Science et Santé : « Il n’y a pas de douleur dans la Vérité, et pas de vérité dans la douleur… » (p. 113) Cette déclaration semble difficile à accepter, mais lorsqu’on l’applique avec sincérité et persévérance, on constate qu’elle apporte un soulagement efficace.
La douleur est hypnotique. Elle existe dans une croyance matérielle uniquement, et non à un endroit précis. L’homme spirituel de Dieu n’est pas un intermédiaire pour la maladie, les accidents ou la douleur. Comme l’homme, ou expression de Dieu, ne peut rien avoir qui ne dérive de la Divinité, la douleur ne pénètre jamais son être et n’en fait jamais partie. L’Entendement divin est toujours conscient de l’harmonie et de la perfection, et l’homme possède cette conscience de l’harmonie et de la perfection puisqu’il reflète l’Entendement.
Dieu est l’Amour universel, la Vie parfaite, Il ne produit que le bien. L’homme à la ressemblance de Dieu exprime pour toujours la Vie harmonieuse, et cette activité divine n’est usurpée par aucun sens de douleur ou de discordance. L’homme n’est pas enfermé dans un corps matériel, mais c’est une idée divine reflétant l’Esprit. Fort de sa compréhension de la perfection présente de l’homme, notre Maître, Christ Jésus, apporta la paix et la guérison à l’humanité souffrante, et nous pouvons nous aussi le faire.
La Science Chrétienne compare la douleur à un rêve. Tout ce qui est vrai à propos d’un rêve, c’est que l’on finit par s’en réveiller. On pourrait se demander : « Dieu peut-il détruire la douleur dans un rêve ? » Pas dans le sens où Il serait conscient de la douleur et ferait quelque chose à son sujet. Mais en comprenant la vérité concernant Dieu, nous sommes à même de reconnaître et de démontrer notre harmonie et notre perfection présentes, qui ne sont pas affectées par un rêve.
De plus, dans un rêve, la cause n’est pas forcément suivie d’effet. Si nous rêvons qu’un chien mord un enfant, celui-ci ne criera que si le rêve en décide ainsi. Si l’enfant fait une chute, il ne se fera mal que si nous rêvons qu’il est blessé. Il en est de même de la croyance matérielle erronée : la cause n’est suivie d’effet que si nous le croyons. Si nous tombons, nous ne nous faisons mal que parce que nous acceptons, consciemment ou non, la croyance mortelle générale aux accidents. Cet éclairage permet de comprendre que les multiples raisons que la pensée matérielle attribue à la douleur sont en elles-mêmes impuissantes à provoquer la douleur, à moins que la croyance ne donne son consentement.
Un jour, un inspecteur de police, en fonction dans la ville où j’habitais, m’a parlé d’un homme qui était tombé d’un pont de deux mètres de haut dans un ruisseau en contrebas. Il n’avait rien de cassé, seulement quelques égratignures et de légères contusions. L’homme était ivre, et comme une personne ivre n’oppose aucune résistance ou n’éprouve aucune crainte quand elle fait une chute, m’a expliqué l’inspecteur, elle se casse rarement quelque chose. J’ai ainsi mieux compris que ce n’est pas une chute mais les pensées qui l’accompagnent qui provoquent la blessure et la douleur.
Les causes apparentes, physiques ou mentales, de la croyance à la douleur sont légion. Considérons quelques-unes des causes les moins évidentes. Il est prouvé que les peurs et les anxiétés latentes ne favorisent pas la santé physique. Cependant, la Science Chrétienne explique qu’on peut surmonter la crainte en comprenant que l’homme véritable, l’expression de Dieu, l’Entendement toujours actif, ne possède pas un entendement inconscient où la peur pourrait se loger et engendrer la discordance.
L’irritation et l’impatience sont des causes de la douleur. Mais si nous refusons de leur accorder pouvoir et réalité, et reconnaissons plutôt la présence et le pouvoir de Dieu, alors l’harmonie se manifeste dans tout le corps. Selon la croyance, il est notoire qu’une pression et une tension constantes influent sur les sécrétions du corps, et qu’il en résulte de la douleur. Cependant, grâce à la prière scientifique, on peut prouver que l’être véritable de l’homme est continuellement gouverné par l’Amour divin et qu’il ne connaît dans son existence que le déroulement du bien.
Certains souffrent d’une croyance aiguë à la vie dans la matière, et de ce fait ils vivent sans cesse dans la crainte de ce qui pourrait arriver à leur corps. D’autres, pour vaincre la douleur, doivent d’abord surmonter la croyance à une activité physiologique inconsciente. Chacun de nous peut comprendre que toute action véritable découle de l’omni-action divine. L’activité de Dieu est une action consciente, intelligente, harmonieuse, animant chaque fonction de l’homme. La croyance à la réalité et au pouvoir de la matière finit par céder quand on comprend que la matière ne peut agir ni causer l’inharmonie. De plus, l’homme, l’expression de Dieu, est composé de qualités et d’idées spirituelles ; celles-ci ne fonctionnent pas indépendamment les unes des autres, et elles ne sont pas en friction les unes avec les autres, car elles existent dans l’ordre parfait de l’Entendement.
Il est possible de déceler et de détruire dans notre pensée la présence d’un fardeau, d’un faux sentiment de responsabilité, d’une volonté personnelle exacerbée, de la colère ou de la rancune, avant qu’ils ne génèrent une croyance à la douleur. Remplaçons dès maintenant ces mensonges par une réceptivité à la Vérité. Seul l’Entendement, l’Esprit, gouverne l’homme, et aucune croyance à la douleur ne peut interférer avec l’autorité harmonieuse que Dieu exerce sur Son idée spirituelle, ni usurper Sa place.
Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a été critiquée pour avoir affirmé avec fermeté qu’il n’y a pas de douleur en dehors de la croyance à la douleur. Dans Ecrits divers 1883-1896, une personne cite un pasteur selon lequel « la douleur et la maladie ne sont pas des illusions, mais des réalités, et [il] n’est pas chrétien de croire que ce sont des illusions ». Et celle qui rapporte ces propos demande : « Est-ce exact ? » Mary Baker Eddy répond : « Il n’est pas chrétien de croire que la douleur et la maladie sont autre chose que des illusions. J’en veux pour preuve que la peine que l’on encourt en croyant à leur réalité est précisément la douleur et la maladie. » (p. 68)
Quel réconfort d’apprendre en Science Chrétienne que l’homme n’est pas un être matériel sujet à la douleur ! Celui qui comprend vraiment son être véritable est supérieur à la douleur. Il peut devenir étranger aux expériences douloureuses et éprouvantes.
Le vrai besoin de celui qui souffre, c’est de comprendre et de démontrer sa nature divine, que la suggestion hypnotique nommée douleur est impuissante à cacher. En s’appuyant sur la perfection de Dieu et en reconnaissant la perfection de son être véritable qui exprime toujours le bien-être de l’Amour divin, il est armé pour démontrer son identité spirituelle bienheureuse. Comme l’homme reflète les sens de l’Esprit, l’Entendement divin, il est uniquement réceptif à l’harmonie et au bien.
L’homme réel est intact, il est la ressemblance éternelle de son créateur, d’où le fait qu’il est spirituel et ne connaît pas la douleur. En discernant la nature harmonieuse et intouchable de l’homme, qui est supérieure à la souffrance et à la maladie, nous voyons de plus en plus s’accomplir la promesse du Révélateur : « [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Apocalypse 21:4)