Une voisine (que j’appellerai Jeanne) et moi avions prévu de nous voir un certain samedi. Au fil du temps, nous n’étions plus d’accord sur de nombreux sujets, et elle avait des comportements et des attitudes qui me dérangeaient. Elle aussi voulait me parler de la façon dont elle percevait mon comportement.
Je n’apprécie guère ce genre de conversations, mais d’un autre côté, il me semblait que notre relation était suffisamment importante pour nous deux pour que nous clarifiions les choses. Pour me préparer à cette rencontre, j’avais besoin de conseils et, ainsi que j’en ai l’habitude quand j’entreprends quelque chose d’important, je me suis tournée vers Dieu pour être inspirée. Comme je l’ai appris en étudiant la Science Chrétienne, l’Entendement divin – un autre nom pour Dieu – est toujours présent et tout-puissant. L’une des qualités de l’Entendement est l’intelligence. En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes les expressions de l’Entendement, et nous exprimons par conséquent l’intelligence en toute situation.
Le jour de notre rencontre, j’ai lu, comme je le fais presque tous les samedis, le Sermon sur la montagne, dans lequel Jésus nous demande de nous entendre avec notre adversaire quand nous en avons la possibilité (voir Matthieu 5:25). Même si je ne considérais pas que Jeanne et moi étions des « adversaires », j’ai cru bon de régler le problème avant que nous ne le devenions pour de bon !
Je me suis rendu compte qu’en attribuant certains défauts à Jeanne, je lui mettais une étiquette négative. Or, Jésus nous met en garde : « Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matthieu 7:5) En l’occurrence, il me fallait donc examiner mes propres pensées et chasser d’abord cette vision négative de Jeanne – la « poutre » – de mon œil, c’est-à-dire de mes pensées, avant même d’envisager d’enlever le « grain de poussière » que je voyais en elle.
Je me suis appuyée sur cette idée fondamentale qui se trouve dans la Genèse, le premier livre de la Bible, idée selon laquelle nous sommes tous créés à l’image de Dieu (voir 1:27). Lorsque j’ai vu en Jeanne l’expression parfaite, ou reflet parfait, de Dieu, je me suis peu à peu débarrassée de toute animosité et de toute attitude défensive envers elle.
Le chapitre 13 de la Première épître aux Corinthiens contient plusieurs idées intéressantes sur ce que signifie exprimer l’amour véritable. Par exemple : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. » (verset 1) Peu importe comment je m’exprimais dans mes échanges avec Jeanne, je devais l’aimer vraiment au lieu de voir en elle des défauts. J’aurais beau lui tenir un discours raisonnable, cela ne servirait à rien si n’y mettais pas de l’amour.
Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy nous dit ceci : « Le moyen de chasser l’erreur de l’entendement mortel est d’y verser la vérité avec des flots d’amour. » (p. 201) De même que l’Entendement, l’Amour est un synonyme de Dieu. C’est donc en remplissant mon cœur de l’amour de l’Amour que j’aborde les autres de la meilleure façon possible.
La réunion entre Jeanne et moi s’est merveilleusement bien passée. Nous avons fait preuve d’une véritable écoute mutuelle afin de comprendre nos impressions et sentiments respectifs. Jeanne m’a fait remarquer certaines choses que j’avais dites et qui l’avaient blessée, et j’ai pu comprendre son point de vue. Je m’en suis excusée, en lui expliquant que je n’avais pas eu l’intention de lui faire du mal, de la blesser ou de la heurter, et qu’à l’avenir je veillerais à être plus réfléchie et à lui exposer mes préoccupations. Elle m’a dit qu’elle agirait de même, et nous sommes convenues que nos relations entre voisines étaient importantes pour toutes les deux et pour le quartier également.
Aujourd’hui, deux ans plus tard, nos rapports sont restés amicaux. Nous proposons de faire des courses l’une pour l’autre, nous échangeons des recettes et partageons des mets que nous avons préparés ou cuisinés, et nous nous demandons même des conseils. L’Amour est la voie à suivre !
Elisabeth Seaman
Mountain View, Californie, Etats-Unis