Je suis une femme à la peau claire. J’ai eu la chance de vivre dans plusieurs pays, qui pour la plupart ne connaissaient pas de conflit. Dans un pays, cependant, je me suis sentie visée par la police en raison de mon sexe et de la couleur de ma peau.
La première fois que j’ai pris la voiture dans le pays en question, un policier m’a demandé au bout de quelques minutes de m’arrêter et de payer ce qu’il appelait une « amende » (plutôt un pot-de-vin à mon sens) pour ne pas aller en prison. J’étais sûre de n’avoir enfreint aucune loi, mais comme mes jeunes enfants étaient dans la voiture avec moi, j’ai payé sans rien dire et poursuivi ma route.
La même chose m’est arrivée les deux fois suivantes où j’ai pris le volant. Pourtant, lorsque j’étais avec mon mari ou un autochtone, il n’y avait jamais de problème.
J’ai demandé conseil à un ami avocat qui m’a répondu qu’on ne pouvait rien y faire, car c’était là une pratique policière habituelle. A l’époque, chaque policier payait à son supérieur un pourcentage des « amendes » collectées, et ainsi de suite jusqu’au sommet de la hiérarchie.
J’aimais ce pays, et comme j’envisageais d’y vivre plusieurs années, je me suis dit que cela ne pouvait continuer ainsi. Je voyais bien que le problème venait davantage d’un système que de moi ou des policiers concernés. Il me semblait qu’en acceptant ce système, j’y contribuais tout autant que les autres. Or, je voulais faire partie de la solution, non du problème.
Il ne semblait pas y avoir de solution toute faite, mais comme j’avais été, en de nombreuses circonstances, tendrement guidée et protégée par Dieu, l’Amour infini, j’étais certaine qu’il existait une solution. Je savais que ce Dieu d’amour, qui me guidait et me protégeait, en faisait tout autant avec chaque policier.
Je me suis souvenue d’un de mes versets bibliques préférés : « Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y ! » (Esaïe 30:21) J’ai prié de tout mon cœur : « Père, que dois-je faire ? » Tout en écoutant pour être guidée, j’ai poursuivi ma vie aussi normalement que possible.
Je n’ai pas repris le volant pendant deux semaines et puis, un jour, j’ai eu une course urgente à faire. J’ai attaché les enfants sur le siège arrière, et j’ai démarré la voiture. Je conduisais avec confiance, en toute sérénité. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, j’avais lu ceci : « Tout ce qu’il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise. » (p. 385) Cela me parlait beaucoup. Dieu, qui est Principe et Amour infinis, gouverne Sa création avec justice. J’étais obligé de faire cette course, c’est pourquoi j’étais sûre que Dieu serait avec moi et me guiderait, et que mes enfants et moi étions en sécurité.
Quelques minutes plus tard, un policier m’a demandé de m’arrêter, alors que je n’avais rien fait de mal. Sur son ordre, j’ai quitté la route pour me garer à l’écart. Je n’avais pas peur, mais je n’ai pas apprécié ce qui m’a paru être une tentative d’intimidation. J’ai baissé la vitre, et de nouveau on me demandait de choisir entre payer ou aller en prison. J’ai senti à ce moment-là que j’étais guidée par Dieu. J’ai regardé le policier dans les yeux, et j’ai dit : « Vous savez, j’ai trop de respect pour vous et pour la police de ce pays pour faire ce que vous demandez. Vous pouvez me conduire en prison. »
Reculant de quelques pas, il a tenté de m’expliquer pourquoi il était dans mon intérêt de payer l’amende. A nouveau, je lui ai parlé de mon profond respect pour lui, pour son travail et son pays, et j’ai dit que je ne payerais pas, et qu’il pouvait me conduire en prison si c’était ce qu’il devait faire. Il a baissé les yeux, apparemment très touché. Puis il a relevé les yeux et a dit avec gentillesse : « Merci ! », avant de me laisser partir.
Cela a été la fin du problème. J’ai vécu quatre ans dans ce pays, et j’y suis retournée pour plusieurs séjours très agréables ; depuis ce jour, je n’ai plus jamais été arrêtée par la police ni rançonnée.
Je ne pense pas que ce soit le résultat de quelque chose de malin que j’ai pu dire ou faire ; je crois plutôt que toutes les personnes impliquées ont ressenti la présence de l’Amour divin. A mes yeux, j’ai connu là un moment sacré qui a changé ma façon de voir et d’aborder le monde.
Laurie M. Scott
Framingham, Massachusetts, Etats-Unis