Il y a quelques années, je suis partie en randonnée dans les Dolomites avec deux amies. A peine avions-nous fait quelques pas sur le sentier que mes amies ont accéléré le rythme, me laissant seule derrière. Stupidement, mes pensées se sont mises à tourner autour de la question suivante : « Pourquoi moi ? » Soudain, j’ai trébuché, je me suis tordu la cheville, et je suis tombée.
De retour à l’hôtel avec mes amies, je me suis rendu compte que je devais cesser d’entretenir des pensées égocentriques. Lorsque les choses se passent mal, on ne peut pas tourner le dos à Dieu, le bien. J’avais déjà fait l’expérience du fait que la grâce omniprésente de Dieu est suffisante pour nous aider dans toutes sortes de situations.
La Bible mentionne le mot « grâce » plus d’une centaine de fois. Plusieurs épîtres de l’apôtre Paul commencent par ce salut : « Que le grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. » Paul exhorte également les chrétiens à ne pas rejeter le don de la grâce de Dieu.
La propre vie de Paul atteste du pouvoir de la grâce de Dieu. Un jour, alors qu’il se rendait à Damas, malgré la cruauté dont il avait fait preuve auparavant envers les adeptes de Christ Jésus, il découvrit que la grâce de Dieu était présente à ses côtés et qu’elle lui apportait le salut. Ce fut le début d’une conception plus élevée de sa mission : servir Dieu, l’Amour divin, et prêcher le message du Christ.
La découvreuse de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, explique que la réceptivité à la grâce est essentielle : « Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l’humilité, l’amour et les bonnes œuvres. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 4) Le désir d’exprimer de telles qualités stimule la croissance spirituelle, mais comment exprimer la grâce dans des situations difficiles ?
L’une des façons consiste à voir dans un problème l’occasion d’affirmer et de prouver qu’il n’y a pas de pouvoir légitime en dehors de Dieu, le bien. Lorsque nous écoutons le message-Christ de la présence aimante de Dieu, que la Divinité communique sans cesse à Ses enfants bien-aimés, nous recevons l’inspiration nécessaire pour résoudre un problème qui nous est propre ou pour aider les autres. Accepter le Christ, la Vérité divine, c’est croître en grâce. En cédant à la grâce et à la toute bonté de Dieu, nous voyons s’accomplir la guérison. Comme il est expliqué dans Science et Santé : « La grâce et la Vérité sont puissantes au-delà de tout autre moyen et de toute autre méthode. » (p. 67)
Alors, de retour dans ma chambre d’hôtel, je me suis tournée vers Dieu par la prière pendant près d’une heure. Cependant la douleur à la cheville ne cédait pas, et quand je me suis rendue dans la salle de bain en boitillant, je me suis enfoncé une écharde dans l’autre pied. « Oh non, pas un problème douloureux de plus ! », ai-je pensé.
Mais en fait cela m’a fait rire aux éclats – non pas que la situation prêtait à rire, mais parce que j’ai compris que je n’avais pas à me complaire dans l’apitoiement et le drame. Jésus guérissait avec l’autorité spirituelle, et il enseignait que tous ceux qui mettraient ses paroles en pratique et suivraient son exemple pourraient faire de même. L’inspiration que j’avais puisée dans la prière m’a permis de me ressaisir et j’ai réussi à retirer l’écharde de mon pied.
Peu après, mes amies m’ont apporté le repas du soir. Leur gentillesse m’a rappelé que chacun exprime la grâce de Dieu à sa manière. Cette compréhension m’a soulagée et réconfortée, et j’ai pu facilement leur pardonner d’être parties devant sur le sentier. Lorsque j’ai eu fini de dîner, la douleur et l’enflure à la cheville avaient diminué.
Je me suis alors inquiétée pour le lendemain. Nous devions conduire pendant plusieurs heures, et nous avions loué une voiture à boîte de vitesses manuelle. J’allais donc avoir besoin de mes deux pieds pour utiliser la pédale de frein et la pédale d’embrayage. Qu’allions-nous faire si je n’étais pas en mesure de conduire ?
J’ai continué de prier Dieu durant la nuit. Un cantique de l’Hymnaire de la Science Chrétienne commence ainsi :
Ceux qui recherchent le trône de la grâce,
Le trouvent en tout lieu :
Pour qui vit en priant,
Dieu est omniprésent.
(Oliver Holden, no 341, d’après l’original anglais)
A mes yeux, le « trône de la grâce » est la demeure d’une pensée élevée, divinement inspirée. Mes prières et mon écoute spirituelle m’ont libérée de la peur et incitée à faire confiance à la sollicitude aimante de la Vérité divine ; j’ai acquis la conviction que je pouvais aller de l’avant avec la grâce de Dieu.
A mon réveil, le lendemain matin, je pouvais marcher normalement. J’ai conduit toute la journée, libérée et joyeuse. La guérison était complète. Quand nous sommes arrivées à destination, j’ai remercié Dieu en silence.