Je regardais la porte du fort où quelques marches de pierre menaient à l’endroit où accostaient les bateaux d’esclaves. Autrefois c’était le point de non-retour pour une grande partie des millions d’Africains transportés de force vers les Amériques. Cela faisait froid dans le dos de sentir les murs humides des cachots du fort.
La visite que j’ai faite du fort de Cape Coast au Ghana m’a profondément ému, et la partie la plus touchante de la visite, ce sont les derniers mots du jeune guide. Sa supplication pour que les cœurs des visiteurs dépassent la haine et l’indifférence et qu’ils se tournent vers la fraternité et l’amour universels résonne encore à mes oreilles près de dix ans après.
Il existe encore toutes sortes d’esclavage dans le monde, de l’asservissement tragique des individus à la perte plus subtile de la liberté en passant par les habitudes asservissantes. La nécessité d’abolir l’esclavage sous toutes ses formes demeure. J’ai trouvé l’espoir dans le livre d’Esaïe écrit il y a environ trois mille ans : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug. » (58 :6)
La Science Chrétienne apporte la perspective selon laquelle, au-delà de toutes les conditions, situations et histoires humaines, la nature éternelle de chaque individu est spirituelle, libre et en constante évolution. C’est parce que Dieu est l’Amour infini, sans rival, et qu’Il nous crée à Son image et à Sa ressemblance. C’est sur cette base que Jésus a guéri et réformé les gens. En comprenant davantage notre liberté spirituelle actuelle, nous sommes conduits à une plus grande liberté dans notre vie et avons le pouvoir d’aider les autres à prouver également leur liberté.
Il y a quelques années, une de mes amies, qui était alors à l’université, avait besoin d’acquérir cette compréhension libératrice de sa liberté spirituelle quand son petit ami est devenu de plus en plus humiliant, dominateur et violent avec elle. Il la critiquait et la rabaissait constamment et il ne la soutenait pas dans ses études, ses activités parascolaires, ni dans ses goûts ou ses choix sur le plan moral. Il lui disait que « les filles cool boivent » et il faisait pression sur elle pour avoir des relations sexuelles. Elle a résisté, mais seulement jusqu’à un certain point, et ensuite elle s’est sentie mal à cause de cela. Mais elle savait aussi que le comportement de son petit ami était inacceptable.
Le déclic s’est produit lorsqu’un jour, il s’est mis en colère contre elle sans raison, et devant d’autres personnes, il l’a plaquée contre un mur et lui a crié dessus. Elle est rentrée chez elle en sachant que les choses devaient changer.
Et cela a changé, bien que difficilement. Mon amie savait au fond d’elle-même que le véritable bonheur et la liberté viennent uniquement de Dieu et de Son amour. On ne peut jamais nous priver de ces bienfaits.
La Bible illustre ce point. On y trouve de nombreux récits de personnes qui ont trouvé la liberté sous toutes ses formes, y compris grâce à d’autres individus, ainsi que la libération de certaines situations, du chagrin et de la maladie. Dans un long passage de son livre majeur, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, la découvreuse de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, parle du pouvoir libérateur de Dieu que la Bible révèle. (Voir p. 224-228) Elle décrit comment Jésus a montré le chemin pour que tous trouvent leur liberté en tant qu'enfants de Dieu, l’Esprit infini.
Grâce au message biblique d’une liberté divinement démontrée, il a été donné à l’humanité une plate-forme plus élevée des droits de l’homme. Face à l’Amour divin, l’oppression disparaît. Un sens plus vrai de notre nature spirituelle en tant que reflet, ou expression, de cet Amour divin nous ouvre la voie pour le vivre concrètement.
C’est ce que mon amie a découvert. Sa prise de conscience du fait que la guérison était possible était supérieure à la honte qu’elle ressentait. Elle a progressivement et finalement trouvé le courage de s’éloigner de cet homme et elle a réalisé qu’elle n’avait même pas besoin de lui parler du tout. Peu à peu elle a reconstruit sa vie et s’est ensuite mariée. Elle a un mari et un fils merveilleux et elle est libérée de cette ancienne relation.
Chacun a le droit de refuser les pensées qui contraignent et asservissent. Nous le faisons en prenant position à chaque instant, y compris maintenant même, pour n’accepter comme légitimes que les pensées que Dieu nous destine – des pensées pleines de lumière qui bannissent la peur d’être dominé ou le désir d’asservir autrui. Et peu importe à quel point nous nous sentons opprimés ou méprisés, nous pouvons écouter ces pensées libératrices que Dieu nous prodigue continuellement. L’Amour divin, de par sa nature même, délivre de l’angoisse mentale et de l’oppression et guide vers la liberté et la domination.
À cet égard, je trouve l’hymne “Amazing Grace” si inspirant, non seulement à cause des paroles, mais aussi parce que l’homme qui les a écrites, John Newton, a finalement renoncé à son ancienne profession de marchand d’esclaves. La grâce vraiment merveilleuse de Dieu nous permet de trouver notre propre liberté mentale et d’aider les autres à trouver la leur. Cette grâce, cet amour de Dieu librement dispensé et sans opposition, « [rompt] toute espèce de joug » et nous permet de faire preuve de fraternité et d’amour.
