Q : Que faire lorsque je me sens submergé ?
R : Ce sentiment de suffocation, de peur et d’impuissance fait partie de ceux que nous préfèrerions tous éviter. Mais j’ai vécu une expérience, il y a plusieurs années, qui m’a enseigné une leçon utile sur la façon de gérer l’impression d’être submergé. J’ai appris que même lorsque nous nous sentons dépassés, nous avons à portée de main des ressources sur lesquelles nous appuyer. Voici comment cette réalisation m’a fait passer d’un état de stress à la réussite.
J’étais parti faire une balade à vélo en haute altitude dans le Colorado. Le chemin qui me menait à destination était principalement de la descente, et c’était super de sentir le vent pendant que je roulais. Mais quelques heures plus tard, alors que j’entamais le chemin du retour, j’ai réalisé qu’il n’y avait pratiquement que de la montée, et qu’elle était raide. J’avais peur, je respirais difficilement, et j’étais vraiment en colère contre moi de m’être mis dans cette situation compliquée.
Je me suis rendu vers un point où je pouvais m’asseoir sur un rocher et regarder la rivière en contrebas, que la fonte des neiges avait rendue tumultueuse. Je pouvais sentir sa puissance de là où je me trouvais, et mes pensées se sont tournées naturellement vers les qualités que je percevais : puissance, énergie, fluidité et harmonie. Ma pratique de la Science Chrétienne m’a permis d’identifier ces qualités comme étant spirituelles – dérivées de Dieu, dont on m’a enseigné qu’Il est la source divine et infinie de tout ce qui est bon. Ces qualités n’étaient pas propres à la rivière, mais la rivière m’a rappelé leur présence. Et j’ai réalisé que si elles étaient présentes, alors Dieu devait être présent aussi – me soutenant, m’aimant, prenant soin de moi – ce qui m’a poussé à remonter sur mon vélo.
Il n’a pas fallu longtemps, cependant, avant que je me sente épuisé et presque en larmes. Des pensées s’accumulaient, qui prétendaient que je n’étais pas bien préparé, que je n’étais pas en forme, que c’était trop difficile et que je n’y arriverais pas. Et puis, j’ai de nouveau entendu la rivière. Et les montagnes qui m’entouraient semblaient représenter davantage que les rochers et les sommets déchiquetés que je voyais ; elles représentaient la force, le fondement, la constance et la permanence.
Ces qualités étaient-elles propres à mon environnement ? Non. Il y a un bel énoncé dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy, qui dit : « Le Principe ne fait qu’un avec son idée, et cet "un" est Dieu, Être omnipotent, omniscient et omniprésent, et Son reflet est l’homme et l’univers. » (p. 465-466) J’ai réalisé à ce moment-là que moi aussi j’étais l’expression de toutes les qualités que je voyais si clairement autour de moi. J’ai commencé à revendiquer que ces qualités faisaient partie de mon identité : je suis l’expression de la bravoure, du calme, de la compétence, et de l’énergie. Je suis inébranlable et doté d’un fort potentiel, parce que c’est conforme à ma source véritable, « l’infini, soutien constant », que je reflète. Je me suis souvenu d’un autre passage de Science et Santé qui a inondé mes pensées de possibilités : « Pour ceux qui s’appuient sur l’infini, soutien constant, aujourd’hui est riche en bienfaits. » (p. vii)
Oui, je gravissais en vélo une montagne qui semblait excéder ma pratique sportive habituelle, mais grâce à ma vraie nature, l’expression spirituelle et complète de Dieu, je pouvais m’appuyer sur chaque qualité dont j’avais besoin pour réussir. Je me suis senti mentalement et physiquement stimulé, et même si je n’avançais pas très vite, j’avançais !
Le doute, la peur et le « tu n’y arriveras jamais » ont disparu, et avant que je m’en rende compte, j’étais de retour au camp. J’étais très reconnaissant d’avoir réussi, alors que je craignais d’échouer. Mais surtout, j’étais reconnaissant de la leçon apprise : je pouvais compter sur l’« Être omniprésent » pour me guider et me permettre d’avancer, peu importe où je me trouvais. J’ai vu que je pouvais compter sur Dieu pour exprimer à travers moi toutes les qualités bonnes et utiles ; mon travail consistait à en être témoin à chaque instant.
Nous connaissons tous des moments où nous sommes submergés – un entrainement exigeant lorsque nous intégrons une nouvelle équipe sportive, un document à écrire alors que nous n’avons aucune idée de la manière de le faire, voire même trouver le moyen de résoudre des problèmes mondiaux qui nous dépassent complètement. Autant de problèmes qui peuvent menacer de nous submerger entièrement. Mais nous avons quelque chose qui nous soutient dans chaque situation, qu’elle soit trop difficile, trop exigeante, ou trop n’importe quoi d’autre. Et c’est notre source infinie, Dieu, qui répond toujours, de façon pratique, à nos besoins, là-même où nous nous trouvons.
Nous pouvons nous exercer à puiser dans cette véritable nature, cette identité spirituelle, dans les moments les moins difficiles, de manière à être prêts lorsque nous nous sentons submergés. Dieu reflète constamment Sa nature en nous ; Il nous rappelle ce qu’elle est ; Il nous la rend évidente. J’apprends que Dieu est le seul à agir, le seul à nous mouvoir, le seul Etre réel, que nous reflétons. Il ne s’agit pas de nous efforcer d’exprimer Dieu, mais de savoir à quel point il est naturel d’être témoin de la puissance, de la sagesse et de la grâce de Dieu – partout où notre chemin nous mène.