Voilà une question que nous devrions nous poser souvent. En général, beaucoup d’informations rivalisent, souvent à cor et à cri, pour attirer notre attention – spots publicitaires présentant leurs produits et leurs services, expression continuelle de l’opinion publique sur tous les sujets imaginables… Une approche judicieuse de ce déluge d’informations permet de bien maîtriser l’orientation de nos pensées et le déroulement de notre vie quotidienne.
Une récente expérience m’a permis de tirer un enseignement précieux sur la nécessité de s’arrêter un instant pour juger du bien-fondé de ce qu’on nous présente. Je venais de sortir d’un magasin d’alimentation et rentrais chez moi en voiture. Je roulais sur une route à six voies très fréquentée quand une violente averse a soudain inondé la chaussée. C’était l’une de ces pluies qui mettent les essuie-glaces au défi de tenir la cadence et transforment les voitures en bateaux à moteur.
Certains conducteurs ont cherché un endroit où s’arrêter, tandis que d’autres, comme moi-même, ont poursuivi leur route avec prudence. Finalement je suis arrivée à un feu rouge. Momentanément détendue, j’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre latérale, pour avoir aussitôt la peur au ventre et, par réflexe, appuyer avec force sur la pédale de frein. J’étais en train d’avancer… ou du moins, c’est ce que j’ai pensé. Mais en réalité, j’avais déjà le pied sur le frein. Je me suis alors rendu compte que l’eau qui ruisselait sur le trottoir m’avait fait croire que je roulais toujours et que j’allais heurter le véhicule devant moi.
J’ai secoué la tête en riant de moi-même. M’étant rendu compte que cette impression n’était qu’une illusion, je ne pouvais plus me faire avoir. Vraiment ? J’ai regardé à nouveau par la fenêtre, et la même impression de glisser en avant m’a redonné la peur au ventre.
Le phénomène s’est produit à chaque fois que j’ai regardé la route et l’eau qui ruisselait. J’avais beau comprendre intellectuellement que la perception de la voiture en mouvement n’était qu’une illusion, tant que la chaussée ruisselante retenait mon attention, mon corps réagissait à cette vision trompeuse. J’essayais de me persuader de ne pas y croire, mais sans succès, jusqu’à ce que je détourne mon attention.
A la lumière des révélations de la Science Chrétienne, cette expérience donne matière à réflexion sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, et sur la façon de traiter les impressions produites par les sens physiques.
L’un des grands enseignements des Ecritures est que Dieu n’est pas matériel. La Bible explique Dieu de cette façon : « Dieu est [E]sprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean4:24) La Science Chrétienne, qui est basée sur la Bible, enseigne que la création de l’Esprit divin – l’homme et l’univers – est entièrement spirituelle. Et comme Dieu est infini et bon, tout ce qu’Il a fait est bon.
Mais qu’en est-il des informations qui nous parviennent par les sens physiques ? La Science Chrétienne explique que ces sens ne sont pas fiables car ils ont une portée limitée. Etant matériels, ils ne peuvent percevoir ce qui est réel, c’est-à-dire Dieu et Sa création spirituelle. Par conséquent, il nous faut forcément conclure que ce que les sens physiques communiquent est irréel, illusoire.
En revanche, le sens spirituel est la faculté que Dieu nous donne de percevoir Sa nature et de reconnaître en notre identité Sa création spirituelle. Lorsque nous nous tournons vers Dieu en comprenant qu’Il est infini et entièrement bon, nous risquons moins d’être trompés par les sens matériels qui témoignent à tort de l’absence de Dieu, du bien.
Mary Baker Eddy écrit dans le livre d’étude de la Science Chrétienne : « La substance, la Vie, l’intelligence, la Vérité et l’Amour qui constituent la Divinité, sont réfléchis par Sa création ; et lorsque nous subordonnerons le faux témoignage des sens corporels aux faits de la Science, nous verrons partout cette vraie ressemblance et ce vrai reflet. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 516)
Quand ce qui est contraire à Dieu, à Sa nature pleine d’amour qui préserve la vie – la maladie, une addiction, de graves difficultés financières, un problème relationnel ou un événement mondial troublant – demande notre attention, il est tentant d’attribuer à ce problème la première place dans nos pensées. Mais on ne saurait trouver de solution dans un sens matériel de la vie, qui présente continuellement des discordes et des conflits illusoires. Pour se libérer d’une illusion, il faut discerner, à travers son apparence trompeuse, la vérité concernant l’infinitude et la bonté de Dieu. Voir la réalité spirituelle apporte la guérison.
Christ Jésus l’assura à ses disciples : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:32) Et il confirma ses paroles en guérissant toutes sortes de maladies, tout ce qui n’était pas conforme à la bonté et à l’amour de Dieu – même la mort. Lorsque Jésus apprit que son ami Lazare était mort, il le ressuscita, non pas en admettant que s’il était arrivé plus tôt, son ami ne serait pas mort, mais en comprenant que la mort est une illusion. Il détourna son regard de la tombe et l’éleva vers Dieu, accordant toute son attention et toute sa confiance à la Vie divine (voir Jean 11:1-44).
Lorsqu’il fit face à un auditoire de milliers de gens affamés dans le désert, en n’ayant pour les satisfaire que deux poissons et quelques pains, Jésus vit au-delà de cette terrible image de limitation. Il leva les yeux vers le ciel et remercia Dieu. Alors les ressources abondantes de Dieu prirent une forme concrète et furent distribuées à la foule, et « tous mangèrent et furent rassasiés » (voir Marc 6 :35-44).
Nous pouvons, nous aussi, acquérir la domination sur les mensonges du sens matériel en détournant nos pensées des difficultés, sous quelque forme qu’elles apparaissent, et en tournant au contraire nos regards vers la lumière de la Vérité. C’est ce que l’étude et la prière en Science Chrétienne nous permettent de faire ; elles amènent la pensée humaine à comprendre que Dieu est le seul Entendement, la seule Vie et le seul Amour véritables, là où nous trouvons l’harmonie et la guérison.
Voici un exemple concret tiré de ma propre expérience. Il y a quelques années, mon mari, nos fils et un couple de leurs amis conduisaient des véhicules tout-terrain dans une région montagneuse. L’un des amis, qui avait un nouveau véhicule à quatre roues motrices, a souhaité que mon mari l’essaye.
Peu habitué à conduire ce véhicule, qui plus est sur un terrain accidenté, mon mari a renversé le véhicule et s’est blessé à l’épaule. Il est rentré à la maison en ayant, de toute évidence, l’épaule cassée. Nous l’avons donc conduit à l’hôpital.
Le médecin de service a tout de suite emmené mon mari passer des radiographies, puis il est revenu nous dire qu’il fallait l’opérer pour réparer l’épaule. Il avait aussi trois ou quatre côtes cassées. Il nous a prévenus que mon mari ne pourrait pas travailler avant plusieurs mois, et il a ajouté qu’il fallait lui faire passer de nouvelles radios pour voir s’il n’y avait rien d’autre de cassé.
Mes fils et moi étions dans une petite salle d’attente. Durant ce temps où nous étions seuls, nous savions qu’il était très important de nous tourner vers Dieu et de ne pas nous laisser impressionner par ce terrible pronostic. J’ai tranquillement affirmé la présence divine. J’avais avec moi un Science et Santé, aussi me suis-je reportée à la page 475, où se trouve la question « Qu’est-ce que l’homme ? » La réponse explique d’abord ce que l’homme n’est pas : « L’homme n’est pas matière ; il n’est pas composé de cerveau, de sang, d’os et d’autres éléments matériels. » Un peu plus loin, on lit : « L’homme est idée, l’image, de l’Amour ; il n’est pas physique. Il est l’idée composée de Dieu, incluant toutes les idées justes… »
J’ai partagé cette vision spirituelle de l’homme avec nos enfants. Ils ont alors relaté les guérisons de plusieurs blessures qu’ils avaient eues au cours de leurs activités sportives au lycée et à la faculté. C’était une conversation inspirante qui n’était pas axée sur les blessures de leur père, mais sur la présence et le pouvoir de guérison de Dieu. Nous nous détournions du problème pour voir la réalité spirituelle. Nous avons ainsi ressenti l’amour de Dieu, ce qui a éloigné la crainte et a permis à la Vérité divine d’éclairer notre vision.
Trois quarts d’heure après nous avoir laissés, le médecin est revenu nous dire que, selon les nouvelles radios, l’épaule était remise, et qu’il n’y avait aucun trace de côtes cassées ni d’autres blessures. Il n’était donc plus nécessaire d’opérer. Quel retournement de situation ! Le médecin ne s’expliquait pas ce magnifique rétablissement, et il nous a conseillé d’aller voir un spécialiste pour confirmation. C’est ce que nous avons fait, et la bonne nouvelle a été effectivement confirmée.
Comme on peut l’imaginer, j’ai chéri cette guérison, qui a été la preuve que Dieu est ici-même avec nous, qu’Il nous communique toujours le sens spirituel véritable de toutes choses. Nous pouvons consciemment nous détourner de l’attirance hypnotique d’un problème pour accorder notre attention à l’univers spirituel de la création de Dieu, que révèle la Science Chrétienne.
Comme Christ Jésus, regardons vers le ciel et laissons la lumière de la Vérité nous montrer l’harmonie, la santé, l’abondance et l’amour que Dieu exprime à la place même du problème apparent. Cette vue spirituellement éclairée corrige et gouverne la situation.
Il est bon de savoir que nous ne sommes pas seuls dans nos efforts pour nous tourner vers Dieu. En réalité, le Christ guérisseur – le message d’amour de Dieu à Sa création – est toujours actif et présent dans la conscience humaine pour nous réconforter, nous protéger et nous défendre. Par son amour, le Christ nous attire à lui ; son harmonie apaise les craintes ; son autorité impose silence à la discordance.
Le Christ, que Jésus incarna pleinement et qui le soutint dans son ministère inégalé, est avec nous maintenant même. La Science qui était à la base du ministère de Jésus a été révélée à la pensée réceptive de Mary Baker Eddy, il y a un siècle et demi, et Science et Santé avec la Clef des Ecritures en donne une explication claire. L’étude de ce livre, conjointement avec la Bible, révèle les lois divines qui soutiennent et encouragent la guérison et la rédemption de l’humanité.
On lit dans la Bible : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. » (Romains 12:21) Nous pouvons y parvenir. Nous pouvons nous détourner du mirage du mal et laisser la réalité spirituelle du bien capter notre attention. Cette réalité est toujours présente et discernable. En aimant Dieu, le bien, de tout notre cœur, nous sommes infiniment bénis.
