Le genre humain est malheureusement enclin à déprécier certaines personnes en fonction de la couleur de leur peau, de leur religion, de leur sexe, de leur âge, de l’endroit d’où elles viennent ou de leur nationalité. Cette tentation existe depuis des milliers d’années. On en voit des exemples dans toute la Bible, y compris au temps de Jésus, lorsque ceux qui débattaient pour savoir si celui-ci était ou non le Christ, le Messie promis, se demandaient : « Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ ? » (Jean 7:41)
Juger les autres sur la base de telles caractéristiques revient souvent à la tentative d’interdire à des individus des lieux ou des activités qui devraient être ouvertes à tous. Chacun devrait notamment être libre de vivre ou de travailler où bon lui semble. Au nom de préjugés encore plus haineux, certains voudraient s’opposer au droit de tous de participer à la vie en communauté et à la vie en société, en général.
Je me demande souvent ce qui suscite cette tendance à considérer nos semblables de façon négative, au point, parfois, de vouloir les freiner dans leur évolution. Il me semble que, fondamentalement, c’est la crainte que le bien soit limité, qu’il n’y en ait pas assez pour tout le monde. Cette conception erronée génère la peur que les progrès des uns impliquent un revers ou un échec pour les autres. Mais on aurait tort d’y voir une fatalité insurmontable, car il existe une façon plus constructive de penser et d’agir.
La Science Chrétienne enseigne que Dieu, en tant que Principe divin et Amour divin, est la source du bien inépuisable, et qu’il existe des moyens illimités d’exprimer et de vivre ce bien. Se reportant à la bonté illimitée de Dieu, l’Apôtre Paul déclare : « Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. » (I Corinthiens 2:9)
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, croyait profondément à l’égalité entre les individus. Elle écrit à propos de la nature impartiale, universelle et illimitée de l’Amour divin : « C’est la fontaine jaillissante qui crie : “O vous tous qui êtes altérés, venez à la source des eaux !” » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 13) L’Amour divin est une source inépuisable de bienfaits.
Lorsque nous savons que Dieu est à l’origine des ressources, de l’épanouissement et du pouvoir dont la manifestation est infinie, nous pouvons nous défaire de la crainte que les progrès d’un autre puissent contrarier les nôtres. La peur d’une perte de contrôle personnel, de conséquences négatives dues à des changements dans son mode de vie, ou d’un avenir modelé sur autre chose que le passé, cette peur n’a plus lieu d’être quand on comprend que la nature et les ressources de Dieu, l’Amour divin, sont infinies.
En acquérant une plus haute compréhension de la nature illimitée de Dieu, l’humanité ne doit pas être entravée par des schémas mentaux, des habitudes et des méprises figés ou dépassés. Nous ne sommes pas voués à l’animosité, à l’inégalité ou à l’injustice. En tant qu’enfants de Dieu, travaillons à dépasser ces schémas limitatifs en reconnaissant que nous sommes soumis à la loi universelle de Dieu, l’Entendement divin qui n’est « pas sujet à la croissance, au changement ou au déclin, mais [qui] est l’intelligence divine, ou Principe, de tout être réel, maintenant l’homme à jamais dans le cycle rythmique de la félicité qui s’épanouit, comme le témoin vivant et l’idée perpétuelle du bien inépuisable » (Mary Baker Eddy, Ecrits divers 1883-1896, p. 82).
La culture religieuse dans laquelle j’ai été élevée insistait de façon subtile sur la nécessité d’éviter les croyants d’une certaine obédience. En substance, le message était qu’il valait mieux ne pas fréquenter les personnes appartenant à ce milieu. Je n’y attachais guère d’importance, mais, inconsciemment, certaines notions préconçues s’incrustaient bel et bien dans un coin de ma tête.
Et puis à la fin de mes années de lycée, j’ai été choisie pour vivre un an à l’étranger dans le cadre d’un programme d’échange scolaire. J’étais enthousiaste, et puis j’ai appris que je fréquenterais une école imprégnée de la théologie que j’étais censée éviter, et que le directeur de l’école et plusieurs enseignants faisaient ouvertement du prosélytisme en faveur de leurs convictions religieuses. Cela m’a obligée à repenser les idées reçues qu’on m’avait inculquées dans l’enfance et à élargir ma façon de penser. Je me suis bientôt rendu compte que rien ne pourrait réfréner la joie et les progrès que cette expérience à l’étranger allait m’apporter. Je savais qu’il y a un seul Dieu et que, quoi que d’autres pensent de Lui, Il est Esprit, Il est Amour, et Il ne donne que de bonnes choses à tous Ses enfants. Qu’importe que d’autres aient une croyance différente, cela ne pouvait ni mettre un fossé entre nous ni restreindre les bonnes choses que j’allais vivre et échanger dans cette école.
Heureusement, j’ai été accueillie avec gentillesse même si j’étais la seule élève de l’école issue d’un milieu religieux différent. Je me suis liée d’amitié avec d’autres élèves et avec des membres du personnel et de l’administration. A un moment, j’ai participé à une sorte de retraite religieuse, durant laquelle on m’a demandé ce que je pensais de la religion et de Dieu. Tout le monde a été intéressé par ce que j’avais à dire et m’a écoutée avec ouverture d’esprit. J’ai vu que la bienveillance, la compassion et l’amour de Dieu étaient bien présents et que je n’avais rien à craindre – ce qui s’est vérifié par la suite.
Ce séjour à l’étranger compte parmi les années les plus heureuses et les plus marquantes de ma vie. Aucun préjugé, aucun a priori n’a entaché cette expérience, que ce soit de mon fait ou de celui de mes nouveaux amis, et j’en suis très reconnaissante.
Si modeste soit-il, cet exemple montre que le fait de se débarrasser de ses préjugés est un bienfait à la fois pour celui ou celle qui se libère d’une façon de penser limitée et pour ceux qui sont l’objet de ces préjugés.
Lorsqu’il est question dans l’actualité de préjugés ou de discrimination sous une forme ou une autre, nous pouvons affirmer que Dieu, l’Amour divin, l’Entendement divin, répond par la guérison à chaque crainte et qu’Il révèle une solution équitable dans toutes les situations.
Etant donné que Dieu dispense un bien illimité dans tous les domaines de l’existence, nul n’est privé d’harmonie, de ressources, de paix et d’autorité dans les moindres aspects de sa vie. Il est possible de maintenir ce point de vue et de le prouver chaque jour en se tournant vers Dieu comme la source de toute félicité. Cette compréhension spirituelle est la prière qui contribue à vaincre les préjugés et à les faire disparaître.
 
    
