Il suffit de jeter un coup d’œil rapide sur l’actualité pour voir que de nombreuses personnes pensent qu’il convient de nuire à d’autres pour en retirer un avantage. Cela peut se traduire par des violences ou des comportements tyranniques en période électorale, une désobéissance collective à la loi, des tentatives de corruption ou d’intimidation envers un individu. Cela peut aussi être le simple fait d’accepter que des moustiques nuisibles survivent « sur le dos » des autres. Il y a peu, je suis allé faire une randonnée, tôt le matin, dans une forêt voisine. J’avais prévu de m’arrêter de temps en temps pour lire, puis de prier et méditer en marchant. Mais plus je m’enfonçais dans la forêt, plus j’étais piqué par les moustiques et les mouches. Mes pauses se sont raccourcies et la promenade n’a plus été aussi paisible.
J’ai décidé de traiter la situation par la prière. Ma première pensée a été une citation de Science et Santé avec la Clef des Ecritures, dans laquelle l’auteure, Mary Baker Eddy, fait remarquer que toutes les créatures de Dieu sont « inoffensives, utiles, indestructibles » (p. 514). Ce passage s’appuie sur le récit de la création exposé dans le premier chapitre de la Genèse, où Dieu affirme que toute Sa création est bonne (verset 31). Pour être franc, la nature « indestructible » des moustiques ne me passionnait guère. Je voulais juste qu’ils soient « inoffensifs » !
En poursuivant ma prière, j’ai clairement vu qu’il fallait traiter l’erreur de croire que, en tant qu’enfant de Dieu, j’étais mortel et susceptible de nuire. Le monde présente le déclin, la faiblesse et la vulnérabilité comme étant des composantes naturelles de l’existence. Pourtant, à travers divers récits, la Bible relate la bonne nouvelle selon laquelle Jésus s’est libéré de ces limites mortelles et qu’il en a libéré d’autres personnes également. Et je pense qu’en tant qu’enfant de Dieu, et « cohéritier de Christ » (voir Romains 8:16, 17), seul mon créateur peut témoigner de mon être véritable.
L’idée m’est venue d’examiner ma propre conscience pour voir si je n’entretenais pas une tendance à exercer des pressions sur les autres, ou à leur nuire, pour parvenir à mes fins. Si j’étais fidèle à l’idée que Dieu est bon, qu’Il est toujours avec moi, je n’avais pas besoin de prendre le bien d’un autre, de le forcer à agir d’une certaine façon, ou de lui nuire pour protéger ce que je possédais.
J’ai compris que je ne cherchais pas à transformer un méchant moustique en un bon moustique. Mais je voulais comprendre comment chaque idée de Dieu ne fait que bénir autrui. Ce qui m’a apporté la paix et éclairé dans ma prière, c’est l’idée que le moustique et moi-même étions forcément une bénédiction l’un pour l’autre. Il ne s’agissait pas tant de faire en sorte que deux êtres vulnérables s’entendent, que de se conformer à ce qui doit être spirituellement vrai au sujet de la création intelligente, utile et harmonieuse de Dieu.
A ce moment-là, j’avais oublié les moustiques et j’ai reconnu avec joie que je n’avais pas été incommodé depuis un bon moment. En fait il n’y avait plus aucun moustique en vue, or je me trouvais dans la partie la plus marécageuse du sentier. Le reste de la randonnée a été bien plus paisible. Depuis ce jour, j’ai encore eu quelques démêlés avec des moustiques, mais j’ai constaté qu’en réalignant mes pensées sur la vérité concernant les idées bénies de Dieu, je n’avais plus de problème.
Ce que j’ai surtout apprécié dans cette expérience, c’est d’avoir la preuve, si modeste soit-elle, que Dieu est présent et qu’Il prend effectivement soin de la création. Dans Sa sollicitude, Dieu gouverne chaque idée de façon appropriée. Ses idées sont créées spirituellement et, de ce fait, elles se bénissent naturellement les unes les autres. Cette vérité me permet de rejeter la tentation de croire que je suis capable – ou que d’autres le sont – de nuire à d’autres dans ma quête de bien-être. On peut surmonter ces tentations par la prière, en partant de l’idée que les progrès et la finalité spirituels concernent tout le monde.
