La grâce. Elle balaye la peur la plus profonde comme l’aube chasse les ténèbres d’un canyon. Forte de sa bienveillance et de ses bienfaits divins, la grâce de Dieu transforme l’angoisse déstabilisante de l’existence humaine en une paix spirituelle durable. La grâce communique la force, un sentiment d’utilité et de dignité, ainsi que la santé mentale ; elle opère dans la lumière douce et aimante – la présence de l’Entendement divin, Dieu. Voici comment elle s’est présentée à moi dans un moment de grande détresse.
Je n’étais pas en quarantaine, mais ce qui est sûr, c’est que je me sentais seule et mentalement confinée pour de nombreuses raisons. D’abord parce que je luttais contre la dépression, ensuite parce que je me trouvais régulièrement face au comportement colérique et provocateur d’un membre de ma famille, sans parvenir à mettre fin à cette situation. Un après-midi, après une dispute stérile, il est à nouveau parti furieux.
Ce jour-là, seule dans la cuisine, je pensais que les choses ne s’arrangeraient jamais, quand j’ai levé les yeux et j’ai vu que le soleil, qui déversait sa lumière à travers la fenêtre, créait des motifs sur le mur. Une petite brise a soulevé les rideaux. Dans ce moment de quiétude, quelque chose d’invisible, mais de pourtant bien présent, m’a incitée à me détourner de la scène horrible qui avait eu lieu avec cette personne. Cela a mis fin au drame, mon cœur s’est ouvert et, apaisée, j’ai ressenti la gracieuse présence de l’Entendement divin. Il n’y avait plus un entendement en colère et un autre entendement contrarié, mais seulement l’Entendement aimant, tout-puissant, plein de bonté, toujours présent, Dieu ! et Son idée spirituelle complète, inaltérable, l’homme !
J’ai compris, dans un élan d’humilité, que je n’avais donc pas à m’entretenir avec un entendement mortel. Ni maintenant, ni plus jamais. S’il n’y avait en réalité qu’un seul Entendement, l’Entendement divin, comme j’avais été amenée à le comprendre à travers mon étude de la Science Chrétienne au fil des ans, je n’avais donc aucune raison ni aucune obligation d’engager le combat avec une volonté obstinée ou avec la confusion mentale, qu’elles semblent venir de moi ou de quelqu’un d’autre. Nul besoin de lutter, de craindre, de corriger ou de fuir l’une ou l’autre. Quoi qu’il arrive, j’avais le droit absolu de maintenir la sérénité, l’équilibre spirituel et la santé mentale que Dieu m’avait donnés, car j’étais unie à l’Entendement divin. J’ai alors rejeté ces défauts qui étaient projetés sur moi et sur cette chère personne que j’aimais tant, et j’ai reconnu que je pouvais être libérée de la peur et de la souffrance qui me démoralisaient sans cesse.
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, parle d’« un solide bon sens, un élément puissant enseveli dans les profondeurs de l’invisible ». C’est exactement ce que j’ai ressenti. Voici le passage dans son contexte, tiré d’une communication aux églises du Christ, Scientiste, à Chicago : « Un solide bon sens, un élément puissant enseveli dans les profondeurs de l’invisible a opéré une résurrection parmi vous, et a rejailli en amour vivant. Quel est ce quelque chose, ce feu du phénix, cette colonne lumineuse pendant le jour éclairant, guidant et protégeant vos voies ? C’est l’unité, le lien de la perfection, l’expansion multipliée par mille qui va encercler le monde – unité qui développe notre pensée la plus intérieure en ce qu’il y a de plus grand et de meilleur, la totalité de tout ce qui est réel et bon. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 164)
Tandis que je priais pour comprendre ce que la stabilité mentale signifiait spirituellement, étant ainsi capable de suivre cette « colonne lumineuse pendant le jour », dont il est également question dans le récit biblique de l’Exode, j’ai ressenti peu à peu la présence de cette puissante santé mentale en moi et autour de moi. Je suis aussi tombée sur cette phrase au début du chapitre IV de Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy : « L’existence mortelle est une énigme. Chaque jour est un mystère. Le témoignage des sens corporels ne peut nous apprendre à distinguer ce qui est réel de ce qui est délusoire, mais les révélations de la Science Chrétienne nous ouvrent les trésors de la Vérité. » (p. 70)
Nous jouissons déjà tous d’une merveilleuse santé mentale, d’un solide bon sens, qui nous incitent à penser et à agir de façon chrétienne.
Ce passage me réconforte encore aujourd’hui. Si l’existence mortelle est en soi une énigme insoluble, alors nous n’avons pas à nous laisser duper. A la place, je peux choisir de reconnaître la stabilité du Christ, le pouvoir de la Vérité qui est la source de toute santé mentale et se révèle de manière simple et profonde dans l’existence humaine.
Le mot révélation est la clé. Jésus déclara : « Si vous demeurez dans ma parole… vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:31, 32) Il ne dit pas : « Si vous connaissez bien la vérité, un jour cette connaissance pourra peut-être produire encore plus de vérité et vous rendre libre. » A mes yeux, cette promesse signifie ceci : Si vous êtes fidèles à l’enseignement de Jésus, vous connaîtrez forcément la vérité, et cette vérité vous affranchira forcément. C’est inévitable ! La prière révèle la connaissance de la vérité au cœur réceptif, comme l’aube révèle les contours et les couleurs d’un paysage. « La Vérité est une révélation. » (Science et Santé, p. 117) Aussi, lorsque nous nous détournons tout à fait de ce qui ressemble à des ténèbres mentales naissantes ou persistantes pour nous tourner vers Dieu, ces ténèbres disparaissent, balayées par la lumière merveilleuse du Christ. On verra à la place ce qui a toujours été là : les « couleurs » vibrantes de la joie spirituelle.
Cette prise de conscience de la santé mentale spirituelle a représenté pour moi une étape décisive. J’ai cessé d’être troublée par le comportement de ce membre de la famille, et au bout de quelque temps, je n’ai même plus eu à le subir. Ces horribles disputes ont cessé. Nos conversations ont gagné en intérêt et en clarté ; une joie nouvelle et une paix durable se sont peu à peu imposées dans notre relation.
La vérité est que les ténèbres mentales – qu’on les appelle dépression, déséquilibre chimique, confusion, haine de soi, colère ou même violence – ne sont ni créées ni soutenues par Dieu, la Vérité ; par conséquent elles n’ont pas de réalité spirituelle. Il ne s’agit pas là d’un piètre réconfort, mais de la vérité chaleureuse et vivante de votre être et du mien, comme il est dit dans la deuxième épître à Timothée : « Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » (1:7)
La Science Chrétienne révèle la vérité qui nous incite à voir les ténèbres mentales pour ce qu’elles sont : une fausse croyance. Elle nous montre comment éliminer cette croyance et contempler la véritable identité de chacun, la vôtre et la mienne, en tant qu’idée de Dieu, bonne et glorieuse. L’Esprit nous montre que la vie peut être vécue comme un jardin rempli de couleurs et non comme un sombre désespoir sans fond.
Nous jouissons déjà tous d’une merveilleuse santé mentale, d’un solide bon sens, qui nous incitent à penser et à agir de façon chrétienne. Lorsque nous cédons à ce saint équilibre mental, cela se manifeste par un rythme quotidien stable, un bon repos, de nouvelles activités, des idées créatives, l’harmonie dans notre foyer et au dehors et un amour dégagé du moi. A mesure que j’apprends à connaître davantage ce que saint Paul appelle « la pensée de Christ » (I Corinthiens 2:16) et que je m’engage à travailler et à prier quotidiennement pour trouver la véritable maîtrise spirituelle, la grâce de la merveilleuse santé mentale de Dieu est mise en lumière. Cela me rappelle encore et toujours que le royaume de Dieu est au-dedans de nous. Bien sûr ! Où donc pourrait-il être ?
