Tous les jours, les infos nous parlent de vies brisées – au sens propre et au sens figuré. Ce sont des familles déchirées par un divorce, des villes détruites pas les inondations, des pays ravagés par la guerre. Mais même au milieu d’une catastrophe, Dieu, l’Amour, est présent et le sera toujours à chaque instant.
Le premier aperçu que j’ai eu de cette vérité m’est venu un après-midi sous la forme d’un message doux et paisible, un message céleste qui a attiré mon attention. C’était une phrase toute simple : « L’amour que Dieu te porte. »
Je n’ai pas vraiment compris ce que cela voulait dire, mais je savais que je ne devais pas y voir juste une belle pensée qui vient sur le moment et qu’on oublie ensuite. J’étais censée m’y attacher.
Le lendemain après-midi, un beau jour d’été, j’étais à la maison avec ma fille de six ans. Elle jouait avec une amie avec les arroseurs du jardin, pendant que je nettoyais le réfrigérateur, à l’intérieur de la maison. J’ai d’abord sorti tous les récipients et toutes les bouteilles et je les ai posés sur le comptoir de la cuisine. Manquant d’espace, j’ai posé un couvercle de casserole, en verre, grand et lourd, sur le brûleur arrière de la cuisinière. Un peu plus tard, j’ai voulu faire chauffer la bouilloire pour préparer plus tard un thé glacé. J’ai allumé le brûleur avant en le réglant au maximum.
Peu de temps après, ma fille est entrée dans la cuisine dans son maillot de bain mouillé pour me demander quelque chose. Au même moment il y a eu une forte explosion. Des morceaux de verre ont volé dans toutes les directions.
En fait, je n’avais pas allumé le brûleur avant, mais celui sur lequel j’avais posé le couvercle de casserole. Des bouts de verre sont tombés près de mes pieds, d’autres près de l’endroit où se tenait ma fille. Ni l’une ni l’autre n’avons bougé, ni même sursauté en entendant l’explosion, ce qui aurait pourtant été la réaction normale.
Quand le silence est revenu, nous étions encore toutes les deux exactement au même endroit. Tout de suite, mais en gardant mon calme, j’ai dit à ma fille de ne pas bouger, sachant que son petit corps était en grande partie découvert et qu’elle était pieds nus. J’ai regardé mes pieds qui étaient également nus : la lourde poignée en verre avait fondu à travers le linoléum et était encastrée dans le sol, à moins de trois centimètres d’un de mes pieds. Mais je n’étais pas blessée. Voyant un chemin dégagé jusqu’à ma fille, je me suis approchée d’elle avec précaution, et je l’ai examinée de la tête aux pieds. Il n’y avait sur elle pas le moindre petit morceau de verre, pas même le plus petit éclat. Nous étions toutes les deux parfaitement indemnes.
Elle est allée jouer dehors pendant que je nettoyais. C’était étonnant de voir jusqu’où certains des plus petits éclats s’étaient nichés, alors que ni l’une ni l’autre n’étions touchées. C’était comme si nous avions été protégées par un bouclier invisible. Que s’était-il passé ?
En ramassant les débris de verre, j’ai repensé au message de la veille : « L’amour que Dieu te porte. » J’avais activement chéri ce message et j’avais permis à sa tendre caresse d’imprégner ma pensée. Je me suis rendu compte qu’il nous avait servi d’armure, un peu comme celle qui nous est promise dans le Psaume 91 : « Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour… » (verset 5)
Un pasteur américain interprète ce verset ainsi : « … ni la catastrophe qui éclate en plein midi. » (Eugene H. Peterson, The Message) Il y a bien eu une catastrophe, mais nous n’en avons ressenti aucun effet, seul l’amour de Dieu était présent.
Le Psalmiste décrit en termes vivants la protection de Dieu en toutes circonstances, et nous en avons eu la preuve manifeste cet après-midi-là. Ayant mis nos pensées, notre cœur et notre vie même « sous l’abri du Très-Haut » (psaume 91:1), nous avons bénéficié d’une protection sûre, une protection accessible à tous.
Le psaume fait plusieurs belles références à la façon dont cet Amour prend soin de nous. On y trouve des termes qui indiquent la protection : refuge, bouclier, cuirasse et forteresse. Il comporte aussi cette promesse : « Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. » (verset 11) Le message de l’ange qui m’avait visitée la veille de l’accident était si tendre que je ne pouvais pas l’ignorer, et sa puissance nous avait sauvées de bien des maux.
Nous ne faisons peut-être pas toujours l’économie d’expériences difficiles, pas même celle des éclats de verre projetés en tous sens, mais nous pouvons être constamment protégés et savoir ainsi que nous demeurons en sécurité.
Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, explique dans Science et Santé : « L’adhésion, la cohésion et l’attraction sont des propriétés de l’Entendement. Elles appartiennent au Principe divin et maintiennent l’équilibre de cette pensée-force qui lança la terre dans son orbite et dit à la vague orgueilleuse : “Jusqu’ici, mais pas plus loin.” » (p. 124)
Il est utile de réfléchir à ces propriétés, car les comprendre, c’est s’armer contre les arguments agressifs qui voudraient nier leur réalité même. L’Amour omniprésent et omniscient l’emporte sur l’affirmation désespérée de l’erreur selon laquelle le monde est vulnérable, et que des événements nuisibles et perturbants peuvent survenir à tout moment.
Si l’adhésion est une force ou loi établie par Dieu, Principe, alors l’homme, l’image de Dieu, peut-il être séparé de cette loi ? Le fait est que c’est impossible, car le principe ne peut être séparé de ce qui le prouve. Ou comme le formule Saint Paul : « J’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 8:38, 39)
Dans une lettre adressée aux Colossiens, il est écrit que ces derniers sont « unis dans la charité » [traduction littérale de la Bible anglaise : tricotés ensemble dans l’amour]. Dans un vêtement tricoté, chaque maille est importante par rapport aux autres, et cela donne au final un vêtement magnifique. De même, l’harmonie est l’état naturel de la création de Dieu, y compris de Son idée, l’homme ; et toutes les idées agissent ensemble de façon harmonieuse, selon un équilibre, une coordination et une coopération parfaites. (Colossiens 2:2).
L’Entendement, ou intelligence divine, ne laisse aucune place à des pensées hésitantes, indisciplinées ou confuses. Un rayon de soleil ne peut soudain être fasciné par l’obscurité. Il ne se connaît qu’en tant que lumière, ne voit que la lumière, et ne reflète que la lumière. Le soleil est la source de sa vie, et il ne peut trouver le pouvoir ou l’intelligence nécessaire pour vivre par lui-même, séparé du soleil. De même que l’aiguille d’une boussole indique le nord, l’homme est naturellement attiré par les idées saines et qui donnent la santé.
Le magnétisme animal est le terme donné par Mary Baker Eddy au mal ou erreur ; son mode d’action consiste à créer un sentiment de division ou de rupture avec le bien. L’une de ses manifestations consiste à séparer, ou du moins à nous donner le sentiment d’être séparés du bien. Sur notre lieu de travail, il peut se manifester sous la forme d’idées opposées qui rivalisent pour être reconnues ; dans le cadre d’un mariage, il peut prendre la forme d’un couple incapable de se mettre d’accord sur la façon de gérer le ménage ou d’éduquer les enfants. A l’église, il peut se montrer sous l’apparence de fortes personnalités qui imposent leurs vues contrairement aux souhaits des autres membres, ou de critiques non constructives circulant sous forme de ragots.
La Science Chrétienne nous apprend à renverser ces vues erronées par la vérité de l’être. Là même où semble régner la division ou la séparation, insistons sur le fait spirituel de l’unité et de la coopération. Attachons-nous à la vérité selon laquelle l’Entendement divin ne peut exprimer que des idées qui travaillent ensemble de manière cohérente et en perpétuelle harmonie.
En tant qu’images de Dieu, nous sommes naturellement attirés par le dessein intelligent de l’Entendement, qui révèle les idées harmonieuses protégeant et guidant toute action. A mesure que nous approfondissons ces idées parfaites, en adhérant à la vérité selon laquelle Dieu est bon, nous renforçons notre capacité à faire face aux dangers de l’existence et à rejeter la tentation de réagir par la crainte et le doute en cas de catastrophe. Dans un sermon donné à Boston en janvier 1885, Mary Baker Eddy déclare à propos de la cohésion et de l’attraction : « Si l’Entendement, Dieu, est tout pouvoir et toute présence, l’homme n’est pas face à un autre pouvoir et à une autre présence qui s’opposent à lui et qui, entravant son intelligence, le font souffrir, l’enchaînent et le trompent. » Et un peu plus loin, elle nous exhorte ainsi : « Ouvrons notre cœur au Principe qui anime toutes choses harmonieusement – de la chute d’un passereau à la rotation d’un monde. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 173, 174)
Quand nous ouvrons notre cœur au Principe du bien, nous faisons de moins en moins confiance aux armures matérielles, qui sont souvent limitées dans leur capacité à nous protéger et à nous abriter. A la place, prenons le temps, ne serait-ce qu’un petit moment si notre emploi du temps ne nous permet pas plus, de réfléchir à l’autorité et au pouvoir toujours présents de Dieu – à Sa bonté. Alors notre prière quotidienne – notre bouclier et notre abri mentaux– nous recouvre d’une armure composée de pensées inspirées. Non seulement ces pensées nous régénèrent tout au long de la journée, mais grâce à elles nous affrontons avec succès toutes les frondes et toutes les flèches qui nous menacent.
En devenant conscients de la toute présence de l’Amour divin, en ouvrant notre cœur à ce Principe céleste et en l’aimant, nous sommes protégés des suggestions selon lesquelles nous avons été remplacés, déplacés ou mal placés. La fragmentation est inconnue dans le royaume du bien, Dieu, en qui « nous avons la vie, le mouvement, et l’être » (Actes des apôtres 17:28).
Face aux tempêtes de toutes sortes – verbales, mentales ou physiques – il ne saurait y avoir de meilleur abri que Dieu, l’Amour divin, et l’abondance illimitée de l’amour de notre Père-Mère. Et quelle armure !
 
    
