J’ai toujours pensé que j’épouserais la bonne personne. Elevée avec l’histoire classique mais illusoire du « prince charmant », j’ai imaginé que mon « prince » apparaîtrait, et que chacun de nous trouverait un amour solide et durable qui lui donnerait un sentiment de plénitude.
J’ai en effet rencontré quelqu’un quand j’avais une vingtaine d’années. Je pensais sans aucun doute que c’était la bonne personne. Puis j’ai découvert qu’il avait eu une liaison dans le passé, dont il n’avait pas fait le deuil. Mais comme j’avais confiance en notre relation, je pensais que ça marcherait entre nous.
Aussi quand il m’a annoncé sa décision de renouer avec son ancienne liaison, j’ai été stupéfaite et j’ai eu le cœur brisé. Une période de solitude s’en est suivie, mais également remplie d’une étude plus approfondie des livres sur lesquels je m’étais appuyée en tant que nouvelle étudiante de la Science Chrétienne – la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy – et d’un désir sincère de comprendre comment créer une relation durable.
J’ai étudié avec ardeur le chapitre intitulé « Le mariage » dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. Elle y écrit que les partenaires doivent avoir « des goûts, des mobiles et des aspirations qui s’harmonisent » (p. 60) afin de réussir un mariage. Finalement, quelqu’un de nouveau est entré dans ma vie et, au fur et à mesure que nous avons appris à nous connaître, ces qualités qui « s’harmonisent » sont apparues tout à fait évidentes. Nous sommes allés de l’avant avec joie dans nos préparatifs de mariage, jusqu’à ce qu’un jour il se rende compte qu’il était submergé par la peur de s’engager et que finalement il ne voulait plus se marier. Cette fois-ci, le choc a été encore plus fort, et j’ai senti que j’avais perdu tout ce qui comptait.
Quand j’ai été capable de prier à nouveau, j’ai demandé à être complètement libérée du désir d’avoir une nouvelle relation. J’ai découvert que je pouvais avoir une vie satisfaisante avec mon travail et mes amis. Et faisant suite à ces deux expériences, il semblait clair que Dieu avait en réserve pour moi quelque chose d’autre que le mariage. C’est en tout cas ce que je pensais.
Aussi, pendant les années qui ont suivi, je n’ai pas passé mon temps à prier au sujet du mariage. J’ai travaillé à faire évoluer ma carrière et à approfondir ma compréhension spirituelle. Mes études spirituelles m’ont amenée à examiner mon comportement, mes attentes et mes craintes afin de voir s’ils correspondaient à ce que je découvrais au sujet de mon identité créée par Dieu. Mais acquérir la connaissance de soi ne pouvait pas venir en ayant une opinion sévère de soi-même.
J’ai pu gagner une approche empreinte d’une plus grande compassion en m’appuyant sur la compréhension de ma nature spirituelle véritable, en tant qu’image et ressemblance de Dieu, et j’ai pu enfin apprécier sincèrement le processus par lequel je me débarrassais des comportements et schémas de pensée non conformes à cette nature. Mary Baker Eddy écrit : « Prenez courage ; la lutte contre soi-même est sublime ; elle vous occupe pleinement, et le Principe divin travaille avec vous... » (Ecrits divers 1883-1896, p. 118) Le progrès s’est traduit par des amitiés durables, des opportunités professionnelles extraordinaires, et une gratitude toujours plus grande pour la Science Chrétienne et tout ce qu’elle m’enseignait. Mais parce que je ne me sentais toujours pas paisible au sujet du mariage, j’ai appelé une praticienne de la Science Chrétienne afin qu’elle m’aide à ce sujet.
Elle m’a posé une question : « Pensez-vous que l’amour puisse apparaitre et ensuite disparaitre ? »
Immédiatement j’ai répondu non. Grâce à l’étude de la Bible et de Science et Santé, j’en étais venue à concevoir Dieu comme étant Amour, à tel point que je ne croyais pas que ce sujet, en particulier, avait besoin d’être beaucoup étudié. Mais j’ai marqué une pause pour réfléchir à nouveau à sa question : « Est-ce que je pensais que l’amour puisse apparaitre pour ensuite disparaitre ? » Ce fut une révélation aussi forte que le soleil éclatant dans le ciel. C’était exactement ce que je croyais ! Et c’est ce qui, depuis si longtemps, se reflétait dans mon expérience. La question directe et pertinente de la praticienne m’a lancée dans une nouvelle quête pour découvrir davantage l’ampleur, la profondeur et la promesse éternelle de l’Amour, avec un A majuscule.
Bien au-delà de l’amour romantique, qui est inconstant, on peut compter sur l’amour de Dieu, lui faire confiance, se reposer sur lui car cet amour est indéfectible. C’est une loi que nous pouvons revendiquer. Alors j’ai commencé à « revendiquer » le fait de vivre l’Amour divin aussi bien avec ma famille et mes amis, que dans ma carrière et à l’église, et également dans les tâches les plus petites comme les plus grandes. J’ai fait cela en identifiant les détails infimes de ma vie comme une expression de l’Amour : mon chèque de salaire, un compliment, la compréhension de quelque chose, un grand évènement comme recevoir un prix, ou un plus petit comme quelqu’un me tenant la porte. Toutes les relations dans ma vie ont commencé à s’améliorer à mesure que j’exprimais plus de patience et que je jugeais moins, que je manifestais plus de soutien envers les autres et attendais moins de choses de leur part. Cela est devenu plus facile à faire dans la mesure où j’ai senti la constance de l’Amour qui sous-tendait chaque aspect de ma vie.
Puis, quelque chose de complètement inattendu s’est produit. Une amie de la famille m’a présenté un homme merveilleux. Il était divorcé depuis plusieurs années et était prêt pour une relation plus harmonieuse. Il faisait preuve de maturité, il avait l’esprit d’aventure et il aimait s’amuser. Nous sommes sortis ensemble pendant plusieurs mois, puis nous nous sommes fiancés. Et nous jouissons maintenant d’un merveilleux mariage depuis de nombreuses années.
Qu’est-il arrivé au personnage du « Prince Charmant » dans ce récit ? C’était plus un rêve que la réalité. En abandonnant ce stéréotype, j’ai fait de la place dans mes pensées et dans mon cœur pour quelqu’un qui est courageux, honnête, qui désire progresser, et qui s’est engagé à exprimer au mieux toutes les qualités d’un mari. Cela m’incite à faire de mon mieux également. Aucun de nous ne vit que pour l’autre. Nous passons de bons moments chacun de notre côté et des moments merveilleux lorsque nous sommes ensemble. Ce que nous vivons est si bien décrit dans le chapitre sur le mariage, où Mary Baker Eddy écrit : « Le foyer est le lieu le plus cher de la terre, et il devrait être le centre, mais non la limite des affections. » (p. 58)
Nous avons également connu des moments où il fallait prendre des décisions difficiles, ou nous avons eu des points de vue divergents et des moments décourageants suite à des malentendus. Sur quoi nous appuyons-nous lorsqu’il y a de l’orage dans l’air ? Mon mari s’appuie sur ses propres valeurs spirituelles. Je m’appuie sur ce que je continue d’apprendre en Science Chrétienne au sujet de l’Amour divin. Je sens que j’ai développé une confiance qui me permet de m’appuyer sur l’Amour, l’Amour qui me guidera toujours dans la bonne direction.
Alors que ce mariage est un exemple concret de la présence de l’Amour dans ma vie, ce que j’ai découvert sur la permanence de l’Amour va bien au-delà d’une simple relation. En fait, je continue à découvrir de nouvelles façons de vivre et d’exprimer la constance du réconfort de l’Amour, qui prend soin de nous et bénit chacun d’entre nous – quel que soit le statut de notre relation individuelle.
Est-ce que l’Amour est fluctuant ? Il m’a fallu beaucoup de temps pour vraiment répondre à cette question. Et maintenant, je peux répondre sans équivoque : « Non, l’Amour est toujours présent. »
