Vous souvenez-vous d’une époque, d’une activité, d’un lieu ou d’une personne qui vous a donné de la joie ? C’est un sentiment merveilleux, n’est-ce pas ? La joie est source de rire, de paix, de contentement et de bien-être. Certains semblent éprouver plus de joie que d’autres. Ils sont joyeux tout au long de la journée, alors que d’autres ne le sont que de temps en temps, ou bien, hélas ! rarement.
Pour ceux qui ne connaissent la joie qu’occasionnellement ou rarement, quand ils traversent des moments difficiles, comme aujourd’hui, la joie peut sembler plus fugace que jamais. Il peut même leur sembler impossible d’éprouver de la joie. Pourtant, le fait est que la joie est un attribut de Dieu, et qu’elle est aussi réelle, permanente, immortelle et éternelle que Dieu Lui-même. Elle fait partie des composants spirituels de l’enfant de Dieu, car selon la Genèse (1:26, 27), l’homme (chacun de nous) est créé à Son image et à Sa ressemblance.
Il est vrai que la conception d’une joie permanente, innée en chacun de nous, se démarque radicalement de la façon dont on conçoit ce sentiment en général. Lorsque les circonstances de la vie suggèrent que l’on n’a guère de raisons d’être joyeux, il est très difficile d’accepter l’idée que la joie est innée et permanente, et non une émotion passagère qui dépend du cours de la vie. Mais la conception matérielle d’une existence remplie de hauts et de bas n’est pas la vraie vie. Cette conception est en fait à l’opposé de la vie engendrée par Dieu, qui est la Vie même ainsi que l’Esprit, la Vérité et l’Amour divins. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « La Vie divine est complètement séparée de la croyance à une existence matérielle et du songe de cette existence ; elle révèle la compréhension spirituelle et la conscience de la domination qu’a l’homme sur toute la terre. » (p. 14)
Je ne parle donc pas d’un bien-être superficiel, d’une attitude heureuse ou positive, aussi utile que cela puisse parfois sembler. La vraie joie est plus profonde ; Christ Jésus y fait allusion dans la parabole du semeur (voir Matthieu 13:3-8, 18-23). Il compare différents états de pensée aux différents endroits où tombent les graines d’un semeur. Ceux qui entendent la parole de la Vérité et l’acceptent avec joie, mais qui n’y sont pas fidèles, sont comme un sol pierreux sur lequel les graines sèchent à cause du soleil. Comme cette sorte de joie n’a pas de racines, elle ne dure pas. Tandis que celui qui entend la parole de Vérité, et la comprend, est pareil à la bonne terre dans laquelle les graines poussent et portent des fruits. Cela ne suggère-t-il pas que lorsque la joie a un fondement spirituel, qu’elle est ancrée dans la compréhension spirituelle et dans la Vérité, on peut être certain de sa permanence ?
La joie d’acquérir cette compréhension spirituelle trouve une nouvelle illustration lorsque Jésus compare le royaume des cieux à « un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète le champ. » (Matthieu 13:44) On peut imaginer ce qu’a pu éprouver cet homme, comme il a dû apprécier et comprendre quel grand trésor il avait découvert. Jésus nous montre l’extraordinaire joie qui est la nôtre quand nous découvrons que Dieu, le bien infini, est la source de notre être, qu’Il est toujours avec nous, exprimant toujours en nous chacune de Ses qualités, y compris la joie.
Comme je suis enseignant et que j’anime des spectacles, il est naturel pour moi d’être joyeux (cela fait même partie de mon travail). Parfois, cependant, j’ai besoin de me tourner vers Dieu pour élever mes pensées, quand certaines choses ne se passent pas comme prévu, ou que je suis en présence de personnes qui se sentent accablées par leurs problèmes. Bien sûr, j’ai eu des moments de déception et des expériences qui, du point de vue matériel, feraient ressentir tout le contraire de la joie.
Je me souviens d’une situation qui semblait me priver de nombreuses qualités de Dieu à cause d’un problème de relations familiales. J’avais affaire à des gens contrariés tout en faisant face à la peur, à l’anxiété, à de lourdes charges financières et à un manque d’amour et de soutien. Je luttais pour trouver la paix et la joie que je savais m’appartenir de droit. Je comprenais l’importance de m’attacher à Dieu et d’accepter, quoi qu’il arrive, que j’étais l’enfant bien-aimé de Dieu, soigné, protégé, guidé et aimé. Je ne pouvais rien perdre de ce qui m’appartenait éternellement. Il me fallait savoir que c’était également vrai pour tout le monde.
J’ai continué de prier ainsi, mais je me revois, un soir, luttant pour ne pas sombrer dans des pensées qui tournaient en boucle. J’étais en train de jouer du piano tout en priant pour savoir que la joie était toujours présente, que c’était une qualité que Dieu avait donnée à tous, pour toujours. Et puis un couple s’est approché pour poser un mot sur le piano avant de s’en aller. J’ai lu ceci : « Vous ne pouvez pas savoir toute la joie que vous nous donnez. » Ils auraient pu dire qu’ils aimaient la musique, que je jouais très bien, ou qu’ils avaient passé un bon moment (des commentaires que j’avais déjà entendus). Mais comme ils avaient pris le soin de mentionner spécifiquement la joie qu’ils avaient ressentie, j’avais la preuve que la joie était présente à ce moment même. Cela a brisé le sentiment hypnotique de perte et de tristesse. J’ai compris que la joie est permanente, qu’elle fait partie des éléments spirituels dont je suis composé, et que personne ne peut m’en priver. Je me suis senti libéré et plein d’inspiration. Même s’il a fallu attendre un certain temps avant que les changements nécessaires à résoudre cette situation familiale soient manifestes, je n’étais plus triste ni accablé, et tout est rentré dans l’ordre de façon harmonieuse.
Je ressens à présent une vraie joie plus régulièrement, et je m’efforce de tout accueillir dans l’amour et la joie qui viennent de Dieu. Dans les moments d’inquiétude ou lors d’un événement triste, je me tourne vers Dieu pour reconnaître sans tarder Son amour et Sa toute présence. Sachant que je suis l’image, ou reflet, de Dieu, j’accepte le don de la joie. On lit cet énoncé dans Science et Santé : « Voici la doctrine de la Science Chrétienne : l’Amour divin ne peut être privé de sa manifestation, de son objet ; la joie ne peut être changée en tristesse, car la tristesse n’est pas maîtresse de la joie… » (p. 304)
En se voyant soi-même à la lumière de son identité spirituelle, en tant qu’enfant chéri de Dieu, on en vient à comprendre que la joie ne dépend pas d’une personne, d’un lieu, d’une chose ou de circonstances, mais que c’est une qualité spirituelle innée de Dieu, qui ne peut jamais nous être enlevée ni se perdre, même pour un instant. En se détournant d’un point de vue matériel, mortel, et en alignant ses pensées sur ce que Dieu connaît, on comprend que la joie, comme toutes les autres qualités spirituelles de Dieu, fait partie de notre héritage divin.
Pour en faire l’expérience, il est important de continuer à progresser spirituellement. Mary Baker Eddy écrit : « Si le disciple avance spirituellement, il fait des efforts pour arriver. Il se détourne constamment du sens matériel et il porte ses regards vers les choses impérissables de l’Esprit. S’il est sincère il prendra la chose au sérieux dès le début et avancera chaque jour dans la bonne direction, jusqu’à ce que finalement il achève sa course avec joie. » (Science et Santé, p. 21)
Christ Jésus nous donne la clef de la joie lorsqu’il dit : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jean 15:10, 11) Ces commandements se résument en deux lois, dont Christ Jésus a indiqué qu’elles étaient les plus grandes : aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même (voir Matthieu 22:37-39) On ne saurait mieux aimer son prochain comme soi-même qu’en voyant en chacun le reflet parfait de Dieu, possédant uniquement et éternellement les qualités de Dieu, telles que la bienveillance, l’honnêteté, la miséricorde, l’intelligence, la bonté et, bien sûr, la joie.
Il faut de l’humilité et de la gratitude pour reconnaître et accepter le caractère indéfectible de notre relation avec notre Créateur tout-puissant et affirmer notre héritage en tant qu’enfants de Dieu. Cela nous apporte la paix, le sentiment formidable d’être aimés et chéris, ainsi qu’une joie inestimable, immuable et permanente. Quelles que soient les circonstances ou la situation, en demeurant fidèles à notre identité spirituelle en tant que reflet de Dieu, nous pouvons nous attacher à ces qualités éternelles, les accepter et les exprimer, en sachant qu’elles proviennent sans cesse de l’Esprit, qui est toujours omniscient et omniprésent et qui renferme toutes choses.
