Ceux qui s’appuient exclusivement sur la prière en toutes circonstances se rappellent sans doute avec joie les guérisons qu’ils ont obtenues avec rapidité et facilité lorsqu’ils ont prié en étant certains de la guérison. Ils se rappelleront peut-être s’être sentis proches de Dieu comme jamais auparavant, ayant le sentiment d’être réconfortés, protégés et même chéris. C’est le fruit d’une compréhension plus claire de la nature de Dieu. Lorsqu’une telle compréhension se développe, il est naturel de penser à Dieu comme le faisait Jésus, en tant que « notre Père… au cieux ».
Cependant, il arrive qu’on prie en ayant la certitude de la présence de Dieu, mais que la guérison ne s’opère pas. On prie parfois pendant des jours, des semaines, des mois, voire des années, sans aucun résultat apparent. Il est alors difficile de surmonter le découragement, le doute et la crainte qui surgissent quand la prière semble ne rien changer. Je le sais ; je suis passée par là.
Que faire en pareilles circonstances ? Certains diront : « Bon ! Vous avez essayé la prière. Vous avez fait de votre mieux. Pourquoi ne pas vous tourner maintenant vers autre chose ? Soit Dieu n’écoute pas, soit vous avez fait quelque chose qui n’était pas correct pour mériter cela, et vous voilà puni. »
A la première question, selon laquelle Dieu n’écouterait pas, je trouve une réponse dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. On lit ceci dans le premier chapitre intitulé « La prière » : « “L’oreille divine” n’est pas un nerf auditif. Elle est l’Entendement qui entend tout et sait tout, qui connaît toujours chaque besoin de l’homme et y pourvoira. » (p. 7) Si ce fait n’est pas mis en évidence par la guérison, ce n’est pas parce que Dieu n’écoute pas. Comme l’explique clairement cet énoncé, Dieu connaît déjà tous nos besoins et Il y pourvoit.
Certains penseront peut-être : « Je mérite ce qui m’arrive, car je suis puni pour quelque chose que j’ai fait ou pensé. » On note avec intérêt que c’est la raison même avancée par les amis de Job, dans la Bible, pour expliquer les nombreux malheurs qui l’ont accablé.
Mais Job n’avait commis aucun péché. C’était un homme d’une grande bonté. Son insistance à clamer son innocence a joué un rôle important pour l’aider à surmonter tous ses problèmes et à les résoudre entièrement. De la même façon, notre désir sincère d’être bons et de bien agir, d’aimer Dieu, d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et de vivre dans le même esprit, discrédite l’idée que quiconque mérite de souffrir. Un Père aimant n’inflige aucun mal à Ses enfants. Grâce à la prière, nous prenons de plus en plus clairement conscience de la protection de Dieu.
Science et Santé apporte cet éclairage sur la guérison : « C’est notre ignorance concernant Dieu, le Principe divin, qui produit l’apparente discordance, et la vraie compréhension de Dieu rétablit l’harmonie. » (p. 390) Si cette affirmation est vraie – et chacun est libre de le prouver – existe-t-il un meilleur moyen de parvenir à une guérison qu’en cherchant à mieux comprendre Dieu ?
Il y a plusieurs années de cela, une femme m’a appelée pour me demander de venir chez elle. Son mari, malade depuis un certain temps, avait perdu connaissance, et elle souhaitait que je prie pour lui. Sa fille, qui habitait dans un autre Etat, était présente avec son mari. Au vu de la situation, ils pensaient qu’il fallait immédiatement appeler une ambulance pour l’emmener à l’hôpital. Ils avaient été très affligés d’apprendre qu’il avait choisi de s’appuyer uniquement sur la prière pour guérir. De leur point de vue, la prière n’avait que peu, sinon pas du tout de valeur en pareille situation. La femme du malade leur a expliqué, cependant, que son mari et elle avaient l’habitude de recourir à la prière et que, même dans cette situation, il ne faisait aucun doute qu’il aurait souhaité s’en remettre à la prière.
Lorsque je suis arrivée, j’ai pu rester seule avec cet homme et j’ai prié pour lui. Ma prière était simple. Je n’ai rien demandé à Dieu. Mais je savais seulement que Dieu, son Père plein d’amour et de sollicitude, était présent, et que Son amour remplissait toute la maison. Je n’ai pas « pensé » à la présence de Dieu, je l’ai « sentie », et j’ai aussi senti que Son amour environnait toutes les personnes présentes dans la maison, aidant chacune d’entre elles à savoir, comme Dieu Lui-même, que tout était bien.
Au bout de quelques minutes, l’homme a bougé et repris connaissance.
Nous avons prié ensemble avec la Prière du Seigneur, sa voix devenant plus forte à chaque phrase. Il m’a dit qu’il se sentait bien.
Je l’ai laissé pour aller retrouver les autres dans la cuisine et leur faire part de ce qui venait de se passer. Sa fille et son gendre étaient stupéfaits. Ils pouvaient à peine le croire. Mais il était manifeste que cet homme était à nouveau tout à fait conscient. En discutant avec eux, je leur ai dit combien j’appréciais leur désir de l’aider, et que je comprenais pourquoi ils avaient souhaité une intervention médicale immédiate.
L’idée m’est venue de leur expliquer qu’il se passait quelque chose qui allait bien au-delà de ce que la médecine moderne prétendait accomplir. Cet homme ne recherchait pas seulement un soulagement physique, ni même la guérison. A travers la prière, il souhaitait acquérir une compréhension plus claire de Dieu et de la nature du lien qui l’unissait à Lui. Il s’efforçait de comprendre le pouvoir de la promesse contenue dans la Prière du Seigneur, à savoir que Dieu nous délivre du mal. De cette compréhension, il en était sûr, découlerait la guérison. Mais surtout, il avait dit qu’il cherchait une solution permanente dans la prière, qui, il en était convaincu, lui permettrait finalement de surmonter n’importe quelle maladie à laquelle il puisse être confronté. En entendant cela, la fille et le gendre ont compris qu’il fallait respecter le désir de cet homme de s’en remettre exclusivement à la prière. Il avait encore un chemin difficile à parcourir, mais sa famille et lui ont gardé confiance dans l’aide que lui apportait la prière. Il a également continué de progresser dans la compréhension de son lien indéfectible à Dieu.
Pour en revenir à la question de savoir ce qu’il faut faire quand la prière semble impuissante, je suis convaincue qu’en réalité chaque prière dans laquelle on reconnaît que Dieu est bon et tout-puissant, et où l’on nie toute intelligence, tout substance et toute réalité en dehors de Dieu, est un pas de plus vers la guérison.
Dans le même ordre d’idées, je me demande parfois ce qu’il en serait si je prenais une hache pour abattre un gros arbre mort dans le jardin, derrière la maison. Chaque jour, d’un grand coup de hache, je ferais tomber un fragment de l’arbre. Un observateur pourrait me demander : « Pourquoi ne faites-vous rien pour cet arbre mort dans votre jardin ? L’arbre est toujours debout. » Mais il serait incapable de voir les coups déjà portés. Cela prendrait peut-être des semaines, des mois, voire des années, mais un jour, d’un seul coup de hache, l’arbre tomberait. Alors tout le monde pourrait enfin voir le résultat. Quel aurait été le coup de hache décisif ? Le dernier ? Ou bien tous ?
Chaque fois que l’on entend parler ou que l’on lit de belles guérisons obtenues par la prière, il serait bon de se rappeler qu’elles sont bien souvent le fruit de la patience et de la persévérance. Parfois, il est nécessaire de prier sur de longues périodes. Aujourd’hui où tout est « instantané », il n’est pas facile d’accepter autre chose qu’un résultat immédiat. Mais la Bible nous assure par de nombreux exemples que la patience est récompensée. Persévérez et la guérison viendra. « La prière fervente du juste a une grande efficace », telle est la promesse de la Bible (Jacques 5:16).
