Il est clair qu’il n’y a pas lieu à relâcher nos efforts face à la convergence sans précédent des grands problèmes auxquels l’humanité doit faire face aujourd’hui. Mais nous avons déjà affronté de redoutables menaces à l’échelle mondiale, et nous y avons survécu. La hantise d’une surpopulation ingérable et d’un anéantissement nucléaire dans laquelle ma génération a grandi, au cours des années 60 et 70, ne s’est pas réalisée. Des conditions censées se détériorer, telles que l’accès à la nourriture, le niveau de la violence etc., se sont en fait globalement beaucoup améliorées.
J’ai récemment mentionné ces quelques éléments historiques à une jeune collègue, et cela l’a profondément impressionnée. Depuis, elle m’a dit : « Je ne me sens plus paralysée par le sentiment d’impuissance qui m’envahissait chaque fois que je lisais un article sur le changement climatique, par exemple, parce que le charme, si je puis dire, a été rompu. »
Rompre ce « charme » dont parle ma collègue, c’est bien plus que se libérer d’un sentiment d’impuissance et d’une paralysie mentale. Le fait que les appréhensions d’une autre époque à propos de problèmes « inédits » et « sans solutions » n’ont pas été confirmées lui a fait prendre conscience du malaise mental plus profond qui était à la base de son sentiment, à savoir la crainte que ces problèmes soient insolubles. En tant que scientiste chrétienne, elle est habituée à s’appuyer sur l’Entendement divin, Dieu, pour triompher de la crainte dans sa vie ; elle a compris que la suggestion que ces problèmes seraient insolubles était un argument de la mentalité matérielle opposée, c’est-à-dire de « l’affection de la chair », ou entendement mortel, dont la Bible dit qu’elle est « inimitié contre Dieu » (Romains 8:7).
En réalité, puisque Dieu est l’Entendement divin et que cet Entendement est infini, qu’il est Tout, il n’y a pas d’élément opposé au sein de cette intelligence bonne et infinie. L’entendement mortel n’est pas une véritable intelligence, mais un mensonge selon lequel il existe une présence ou un pouvoir opposé à Dieu. Sur cette base, nous voyons que les prétentions de l’entendement charnel sont sans fondement. Si les problèmes actuellement associés aux arguments de l’entendement mortel semblent inédits, nous pouvons prier pour voir que ces arguments mêmes sont loin d’être nouveaux. Et surtout, qu’ils sont loin d’être vrais. Comme ma collègue, nous pouvons savoir que nous avons reçu le pouvoir de les identifier et de les contester parce qu’ils ne représentent pas notre véritable pensée, laquelle provient de l’Entendement infini. Ainsi serons-nous de plus en plus convaincus de pouvoir identifier et rejeter comme infondés tous les arguments hostiles à Dieu, le bien.
Un tel changement de pensée ne se résume pas à échanger un caractère inquiet pour une conscience plus calme. Il s’agit d’un éveil spirituel à Dieu, en tant qu’Entendement unique, qui met en lumière les véritables qualités spirituelles de chacun, telles que l’espoir, la joie, la persévérance et la sagesse. Cultiver ces qualités nous permet de ne pas accepter les arguments spécieux de l’entendement charnel, selon lesquels il faudrait perdre espoir. Cela libère aussi nos cœurs et nos esprits pour qu’ils perçoivent et mettent en œuvre les idées inspirées nécessaires pour guider l’humanité vers un avenir meilleur.
Mais l’Entendement est encore davantage que la source des mobiles et des actes les mieux inspirés, aussi nécessaires soient-ils. Les pensées qui émanent de l’Entendement se manifestent en nous en tant que notre nature Christ, par cette spiritualité dont l’illustration la plus claire est la bonté de Jésus. Céder dans une certaine mesure à cette nature Christ dans des moments d’inspiration ou des phases de persévérance entraîne des découvertes spirituelles capitales qui détrônent le mal de notre vie, comme ce fut le cas non seulement dans les guérisons de Jésus mais également dans toutes les expériences transformatrices relatées d’un bout à l’autre de la Bible. Même si beaucoup considèrent peut-être qu’il s’agit là de fables ou de récits « miraculeux », ce sont en fait des preuves de quelque chose de bien réel et de très cohérent. Elles mettent en évidence une Science de l’être, une compréhension et une démonstration plus élevées de ce que nous sommes réellement. En effet, nous coexistons avec Dieu dans l’univers spirituel de la divinité, qui est entièrement bon.
Cette connaissance est pratique. L’ouvrage fondamental de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, explique la relation entre cette réalité idéale et l’expérience humaine. Employant le terme « homme » dans son sens générique, elle écrit que « l’empire de l’Entendement sur l’univers, y compris l’homme, n’est plus une question à débattre, mais c’est la Science démontrable » (p. 171).
Une Science démontrable est une Science que l’on peut prouver. S’il n’est pas possible de démontrer d’un seul coup l’empire universel de l’Entendement, nous pouvons commencer par en apporter la preuve dans notre vie, comme le montre un émouvant récit publié récemment sur Héraut-Online. On y apprend comment la découverte de la Science Chrétienne a libéré une jeune Chinoise d’une peur bien ancrée de la maladie et de la mort. Elle écrit ceci : “Je pensais que nous, les êtres humains, étions composés de matière à cent pour cent, ce qui impliquait de prendre bien soin de son corps en faisant régulièrement des exercices physiques ou en recourant à la médecine pour rester en bonne santé. [...] Maintenant je sais que nous n’avons pas à être esclaves de la maladie ; nous avons le droit divin de dire non à la maladie et au péché ! » (Spring Sun, « J’ai découvert l’abondance de l’amour de Dieu »).
Comme cette personne, nous pouvons, nous aussi, apprendre à connaître notre véritable identité en tant qu’enfant spirituel de Dieu, vivant de façon démontrable sous l’empire de Dieu. Dans une prière silencieuse régulière, nous pouvons rechercher cette perception spirituelle véritable de nous-mêmes et des autres, et y céder. Nous pouvons démasquer et réfuter en nous toute pensée matérialiste qui suggère l’absence du gouvernement infiniment doux de l’Entendement. Nous pouvons « résist[er] à la tentation de croire que la matière est intelligente, qu’elle a sensation ou pouvoir » (Science et Santé, p. 218).
L’impact curatif d’une telle résistance spirituelle à une vision matérielle du monde est l’élimination des craintes liées à un tel point de vue. A mesure que nous en recevons les fruits dans notre vie, il est tout à fait naturel d’élargir le champ de nos prières pour embrasser l’humanité entière et traiter nos craintes collectives concernant l’avenir. La crainte réduit son emprise sur la conscience humaine collective chaque fois que l’un ou l’une d’entre nous acquiert la conviction que l’empire de Dieu, d’une bienveillance infinie et d’une autorité absolue, n’est pas une question à débattre, mais une Science spirituelle pratique et démontrable. Imaginez l’impact que cela aura si nous en faisons tous la démonstration régulière ! Nous ferons éclore un avenir dans lequel la Science divine de l’être – l’harmonie, l’unité, l’abondance et la pureté qui constituent notre réalité divine – sera de plus en plus démontrée.
Tony Lobl
Rédacteur adjoint