Et si nous pouvions vivre dans un environnement absolument pur et sans danger, non pas dans un avenir incertain, mais maintenant même ?
J’ai entrevu cette perfection alors que j’étudiais la Science Chrétienne depuis relativement peu de temps, et que ma confiance en Dieu a été mise à l’épreuve lors de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986. A un moment où cette tragédie suscitait une grande frayeur dans la population, une personne de ma famille m’a appelé. Elle désirait que nous quittions Londres pour la Nouvelle-Zélande afin de fuir l’impact potentiel des poussières et du nuage radioactifs venant d’Ukraine.
J’ai pris le temps de la réflexion avant de lui donner une réponse. D’un côté, je partageais cet effroi face à ce qui pouvait arriver ; de l’autre, j’étais en train d’apprendre que nous sommes véritablement les enfants de Dieu, et qu’en tant que création de Dieu, « nous avons la vie, le mouvement, et l’être » en Dieu, l’Esprit, comme le déclare la Bible (Actes des Apôtres 17:28). Je voyais bien que la croyance opposée selon laquelle nous avons la vie, le mouvement et l’être dans ce qui n’est pas l’Esprit, c’est-à-dire dans la matière, était à la base de la crainte que nous ressentions.
La Science Chrétienne révèle que la croyance que nous sommes matériels résulte de la vision erronée d’une fausse mentalité, que son enseignement nomme « entendement mortel », parce qu’il considère que toute chose est par nature condamnée.
Je comprenais que les conclusions tirées à partir de cette mentalité matérielle sont ignorantes du fait que notre vraie vie est dans l’Esprit. C’est pourquoi j’ai choisi d’ouvrir mon cœur à Dieu. Alors que je faisais cela, une clarté spirituelle a chassé mes craintes avec douceur mais fermeté. J’ai eu conscience de notre coexistence avec Dieu, le sentiment d’être en sécurité dans cet environnement pur de l’Esprit. A partir de ce moment, j’ai vu clairement que ma place était à Londres, et j’ai informé la personne de mon intention de rester dans cette ville. Nous sommes tous deux restés, et nous n’avons pas eu de raison de regretter cette décision.
Ce n’est pas parce qu’on se libère de la crainte grâce à une telle prise de conscience spirituelle ne nous conduit pas toujours à penser qu’on doit forcément rester sur place. Dans plusieurs cas, l’inspiration m’a guidé à quitter un lieu dangereux. Elle peut également changer la situation de façon radicale, ce dont la Bible nous donne de nombreux exemples.
Par exemple, c’est un point que Christ Jésus mit en lumière lors d’une tempête si violente que ses disciples crurent qu’ils allaient périr. Les Ecritures nous disent que Jésus « menaça le vent, et dit à la mer : Silence ! tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. » (Marc 4:39)
Ses paroles – et surtout la compréhension spirituelle derrière ses mots – menacèrent aussi la croyance sous-jacente selon laquelle nous sommes à la merci de conditions que nous ne maîtrisons pas. Jésus prouvait constamment la vérité opposée, à savoir l’autorité de Dieu sur toutes choses. Il comprenait que la véritable identité de chacun, en tant qu’enfant de Dieu, est confortablement à l’abri dans ce que la découvreuse de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, identifie comme étant « la demeure de l’Esprit, le royaume du réel » (Ecrits divers 1883-1896, p. 174).
Le fait que la compréhension spirituelle de Jésus stoppait et renversait ce qui semblait être une situation extérieure montre qu’il nous est possible, aujourd’hui, de veiller à la qualité des pensées que nous entretenons concernant notre environnement proche ou le monde en général. Nous faisons sans cesse face à des perceptions très différentes de ce qui constitue notre environnement. Dans la mesure où nous le voyons comme matériel et changeant, nous sommes le jouet de ces variations matérielles. Et dans la mesure où nous discernons sa nature spirituelle, nous voyons apparaître des lueurs de cet environnement pur et sans danger de l’Esprit, qui menacent la mauvaise perception matérielle. Chaque lueur du « royaume du réel » fait écho, si modestement soit-il, à l’exemple de Jésus, lequel roula la pierre de la prétention de l’entendement mortel selon laquelle la matière peut nous définir, nous dominer et nous mettre en danger. Le Christ – l’idée de l’Esprit, dont la grande puissance fut démontrée dans la capacité de Jésus à accomplir des guérisons – nous permet également de comprendre et de démontrer de mieux et en mieux l’autorité de l’Esprit sur la matière.
Il est certain que si nous comprenions tous la réalité spirituelle de façon aussi claire et systématique que Jésus, il n’y aurait plus aucun élément dangereux à combattre ou à craindre. Le désir de s’engager individuellement et collectivement dans cette direction spirituellement éclairée peut sembler longue à se développer. Mais nous pouvons connaître des moments décisifs durant lesquels nous laissons le Christ changer nos pensées dans ce sens.
De tels moments soutiennent nos progrès pour sortir des problèmes actuels ou de ceux que nous anticipons. Par exemple, les éléments mentaux comme la crainte, la cupidité et l’insouciance égoïste nuisent à la qualité de l’environnement à cause des actions qu’elles produisent ; mais la compréhension de notre nature spirituelle permet de contrecarrer et de guérir de telles attitudes. Les moments où l’on s’ouvre sincèrement à l’existence spirituelle entraînent invariablement de bonnes actions ainsi que de bonnes pensées. Certaines de ces bonnes initiatives sont visibles pour les autres, lorsque, par exemple, nous changeons de comportement ou que nous entreprenons une action constructive. Mais d’autres actions demeurent invisibles, comme lorsque nous étudions et prions pour approfondir notre compréhension de l’être jusqu’à devenir vraiment conscient de sa réalité spirituelle. Cette transformation mentale invisible s’est avérée pratique et efficace dans la guérison pour des personnes aux prises avec toutes sortes de problèmes physiques, notamment une maladie causée par une eau polluée.
Nous sommes tous doués de la capacité innée de suivre l’exemple de Jésus dans cette voie et de prouver que Dieu nous protège face au danger. Cette sécurité vient par la prière, quand nous nous détournons d’un diagnostic et d’un pronostic basés sur le témoignage d’une discordance ou d’une dégradation physique jusqu’à comprendre et accepter la réalité éternelle et le contrôle absolu de Dieu. Comme l’écrit Mary Baker Eddy dans son ouvrage fondamental sur la Science Chrétienne : « Comprendre clairement que toute inharmonie est irréelle fait percevoir les objets et les pensées sous leur vrai jour et les présente comme beaux et immortels. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 276)
De la même façon, chaque fois que nous pensons à l’environnement, nous pouvons affirmer que, tant individuellement que collectivement, nous ne vivons pas – et ne vivrons jamais – dans la fragilité temporelle de la matière, mais demeurons pour toujours dans l’harmonie permanente de l’Esprit. L’Esprit nous exhorte sans cesse à partager cette vue de lui-même et de sa création. Dans la mesure où nous céderons plus systématiquement à cette vision véritable de notre environnement, nous ferons mieux percevoir à la vue humaine sa beauté éternelle et son immortalité, montrant ainsi que la création entière est pour toujours en sécurité dans le « royaume du réel » purement spirituel, là où « nous avons la vie, le mouvement et l’être ».
Tony Lobl
Rédacteur adjoint
