Quand je repense aux événements survenus au cours de l’année dernière, celui qui me touche et m’inspire le plus est sans conteste le sauvetage de ces douze garçons et de leur coach bloqués dans une grotte souterraine au nord de la Thaïlande. La situation dramatique de ces gamins a retenu l’attention du monde entier, il y a plusieurs mois. Leur sauvetage a fourni d’amples raisons de s’émerveiller devant cet extraordinaire effort humanitaire. Le courage, la précision et la persévérance ont manifestement contribué à cette réussite. On peut ajouter à ces qualités la sagesse, l’altruisme et l’héroïsme. C’est assurément là le meilleur de la nature humaine ! Toutes les personnes engagées dans cette opération de sauvetage ont bien mérité la reconnaissance et les louanges qu’elles ont reçues.
Parallèlement à cette opération de sauvetage, et même durant les neuf jours qui ont précédé la localisation de la grotte où se trouvaient ces jeunes, un grand nombre de personnes priaient sans relâche. Leur espoir et leur foi se fondaient bien souvent sur la présence et le pouvoir invisibles (aux sens physiques) de Dieu, Lequel est décrit depuis les temps bibliques comme un refuge, une force et une forteresse, et aussi un roc, une tour forte et un libérateur. Certains penseront cependant qu’il est irréaliste de créditer Dieu d’un quelconque rôle dans ce sauvetage, tant il est clair que beaucoup de personnes s’étaient mobilisées.
Quel rôle aurait pu jouer un pouvoir suprême invisible ? La réponse dépend de la façon dont on définit Dieu. Si on le compare à un gouverneur lointain et détaché qui, du haut du ciel, intervient à l’occasion, et de façon spectaculaire, dans les événements terrestres, en fonction de qui l’implore et à quelle fin, alors les raisons d’affirmer une intervention divine peuvent sembler des plus discutables.
En revanche, si l’on pense que Dieu est un Principe infini, toujours présent, constamment à l’œuvre, et si l’on comprend la nature de ce Principe, comme étant tout-puissant, intelligent et aimant, on a alors de solides raisons de considérer qu’Il est à l’origine de toutes les nobles qualités manifestées dans ce sauvetage – l’amour, l’intelligence, le courage, la compétence, etc.
Les membres des forces spéciales de la Marine thaïlandaise ont commenté dans un post publié sur Facebook qu’ils ne savaient pas si le succès de cette opération était dû « à un miracle, à la science, ou à autre chose ». Saisissante remarque ! Dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy offre à ce sujet un point de vue unique. Elle déclare par exemple : « Le miracle accomplit la loi de Dieu, mais ne viole pas cette loi » (p. 134). Et à la page 591, elle définit le miracle comme étant « ce qui est divinement naturel, mais qu’il faut saisir humainement ; un phénomène de la Science ».
En Science Chrétienne, Dieu est considéré comme la cause, le créateur, l’origine, la source – le Principe divin, l’Amour, l’Entendement divin. L’homme et l’univers sont expliqués comme étant l’effet, l’expression, la manifestation, le reflet, entièrement maintenus et gouvernés par l’unique Principe divin universel. En d’autres termes, rien ne trouve son origine dans ou à partir de l’homme, mais la plénitude du Principe divin se révèle en tant qu’homme et s’exprime dans l’homme. En ce sens, il est évident que Dieu et l’homme, le Principe divin et sa manifestation, étaient essentiels à cette opération de sauvetage.
Du point de vue de la Science Chrétienne, quand un amour désintéressé nous incite à faire du bien aux autres, nous recevons le soutien infini d’un afflux incessant de ressources provenant de la source divine. Ce point est expliqué et illustré dans Science et Santé par cet exemple : « Il est notoire que Florence Nightingale et d’autres philanthropes occupés à des œuvres humanitaires ont pu supporter sans défaillance des fatigues et des intempéries que le commun des mortels ne saurait endurer. L’explication de ce fait réside dans le soutien qu’ils puisèrent dans la loi divine surpassant la loi humaine. L’exigence spirituelle, qui fait taire l’exigence matérielle, fournit une énergie et une endurance qui surpassent toute autre aide et prévient la peine que nos croyances attacheraient, s’il était possible, à nos meilleures actions. » (p. 385) On lit également ceci dans Science et Santé : « Tout ce qui maintient la pensée humaine dans la voie de l’amour dégagé du moi reçoit directement le pouvoir divin. » (p. 192)
Faut-il y voir un simple discours théorique ou cela peut-il réellement faire une différence significative dans l’impact de nos vies individuelles ? Inconsciente de l’existence et de l’opération du Principe divin, l’Amour, bien souvent l’humanité ne parvient même pas à tenter, et encore moins à réaliser, ce qui serait possible grâce au soutien du pouvoir et de la présence divins. Voici une illustration simple : Si nous savons que le réservoir de notre voiture contient 100 litres d’essence, nous nous aventurerons plus loin que si nous pensons qu’il en contient 30. Nous sommes tous capables de faire plus que nous ne faisons, car nous disposons de plus de ressources que nous ne le comprenons, le reconnaissons ou ne le revendiquons généralement. Comprenant la présence et la disponibilité des ressources considérées généralement comme miraculeuses, chacun d’entre nous pourrait exprimer davantage d’amour désintéressé, de courage, d’ingéniosité et de persistance face à l’adversité, ce qui permettrait de remporter de nombreuses victoires pour le progrès de l’humanité.
Notre époque se fait l’apôtre du développement personnel. Mais si l’entendement humain croit que rien n’existe en dehors de la matière, avec les limites qui lui sont inhérentes et son autodestruction finale – l’entendement humain se limite dans ce qu’il peut accomplir. Et il se limite d’autant plus qu’il accepte la notion que des forces apparentes comme l’ignorance, la crainte, la cupidité, l’intolérance, la haine et la luxure peuvent dominer et domineront effectivement tout effort de progrès.
Mais l’humanité n’est pas limitée aux ressources humaines. Il est possible de progresser dans des domaines comme la santé, l’éducation, la production alimentaire et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que dans des politiques visant à diminuer la corruption et la violence, à établir l’égalité entre les sexes et l’équité du traitement entre les ethnies, à favoriser la paix internationale, etc., grâce à une prise de conscience et une compréhension individuelles du Principe divin universel qui suscite et soutient toute initiative en faveur du plus grand bien. Dans la mesure où l’humanité comprendra que tout ce qui concourt au progrès a une origine spirituelle et demeure toujours disponible, cette connaissance aura un effet gigantesque dans le monde.
Quand nous comprenons que le bien a une base spirituelle permanente, et que l’opposition au bien (c’est-à-dire le mal) n’a pas d’origine divine et qu’elle est par conséquent impuissante, le courage et la persistance avec lesquels nous cherchons à nous élever sont décuplés. Comme il est expliqué dans Science et Santé : « Le mal n’est pas suprême ; le bien n’est pas impuissant ; les prétendues lois de la matière ne sont pas non plus au premier rang et la loi de l’Esprit au second. Sans cet enseignement, nous perdons de vue le Père parfait, ou Principe divin de l’homme. » (p. 207) Ce n’est pas là faire preuve d’un optimisme béat, mais un point fondamental de la Science du Christianisme, sur lequel Christ Jésus et ses premiers disciples basaient leurs démonstrations du pouvoir divin. La compréhension du Principe divin de tout bien toujours à l’œuvre et de l’impuissance du mal brise l’emprise des craintes et des forces qui nous menacent.
En étudiant l’histoire de l’humanité, on pourrait méditer sur des exemples de courage et d’héroïsme de la part d’individus ayant cherché à fuir ou à combattre des idéologies et des régimes oppressifs, ou des pratiques sociales comme l’esclavage, le travail des enfants, la dépendance. Comment ne pas reconnaître dans de tels exemples l’influence exercée par le Principe divin pour impulser et soutenir les efforts de l’humanité afin d’apporter aux peuples du monde la liberté et des occasions de progresser ! Dans le contexte du XIXe siècle, mais selon une perspective intemporelle, l’auteur de Science et Santé observe : « L’histoire de notre pays, comme toute histoire, illustre la force de l’Entendement et montre que le pouvoir humain est proportionnel à ce qu’il représente de pensées justes. Quelques phrases immortelles, ayant le souffle de l’omnipotence de la justice divine, ont été assez puissantes pour rompre les chaînes du despotisme et abolir le fouet et le marché aux esclaves ; mais l’opposition ne disparut pas dans le sang, et le souffle de la liberté ne sortit pas de la bouche du canon. L’Amour est le libérateur. » (p. 225)
En ce moment même, des milliers de gens anonymes sont engagés dans des efforts et des actions visant à combattre les pires éléments à l’œuvre dans la conscience humaine. Ils ont l’espoir d’améliorer la qualité de vie des individus, des familles, des communautés et des nations. Participons tous à ces opérations de sauvetage par nos prières. Prier pour comprendre que l’homme est animé par le Principe divin qui lui donne tout pouvoir, c’est faire beaucoup pour le succès de telles initiatives.
Dans le même temps, des personnes encore plus nombreuses préfèrent ne pas s’engager en faveur du progrès de l’humanité, car elles se sentent incompétentes et impuissantes. En nous éveillant à la présence et à l’opération du Principe divin, l’Amour, nous pouvons tous être animés par la compassion et avoir le pouvoir d’accomplir davantage pour soulager l’humanité de ses pires ennemis, plutôt qu’en fermant les yeux par indifférence ou désespoir, ou qu’en essayant de nous « débrouiller » seuls, sans le soutien divin. Tout ce que la nature humaine a de mieux à offrir provient, en réalité, du Principe divin de l’existence, et a une origine spirituelle et une portée infinie.
