« Vous l’êtes, et vous ne pouvez pas le faire ! » disait-elle avec fermeté.
« Je ne le suis pas, et je peux le faire », criait-il en retour.
« Si ! Vous l’êtes, et vous ne pouvez pas le faire ! »
« Non, je ne le suis pas, et je peux le faire ! »
Cet échange des plus animés s’est poursuivi pendant un moment. On aurait pu croire à une querelle, mais à bien des égards il s’agissait en fait d’une épreuve de théologie. La femme disait à l’homme qu’il était enfant de Dieu et ne pouvait agir de façon malhonnête, et celui-ci n’était pas d’accord. Dans le même temps, il essayait de lui arracher son sac à main, mais cette praticienne de la Science Chrétienne et grand-mère d’un certain âge ne cédait pas d’un pouce.
Ce n’était pas de l’entêtement aveugle, mais une conviction spirituelle. La praticienne de la Science Chrétienne racontait ce qui lui était arrivé à un petit groupe d’entre nous, membres d’église, il y a plusieurs années. A l’époque, j’y ai vu un témoignage à la fois inspirant et un peu amusant. Mais ce n’est que tout récemment, après avoir pris conscience de la multiplication des récits d’agressions de personnes innocentes et des formes subtiles d’agression au quotidien, que j’ai vu cette simple histoire sous un jour nouveau. C’était la démonstration de quelque chose dont nous pouvions tous faire l’expérience : le fait que la compréhension de l’omnipotence et de l’omniprésence de Dieu nous permet de dominer la crainte, le mal et la haine, et que cette compréhension nous guérit, nous protège et nous met à même de mener une existence plus paisible et plus épanouie.
L’histoire avait commencé ainsi : Cette praticienne se promenait régulièrement dans son quartier – quartier connu pour son taux de criminalité élevé. Un jour, deux jeunes gens avaient conçu un plan. L’un dépasserait cette femme en courant et lui arracherait son sac à main au passage, tandis que l’autre l’attendrait en voiture, à proximité, pour s’enfuir avec lui.
Lorsqu’elle a senti qu’on tirait brutalement sur son sac, la praticienne l’a aussitôt agrippé, s’est retournée et, regardant le jeune homme droit dans les yeux, elle s’est écriée : « Vous êtes l’enfant de Dieu, et vous ne pouvez pas faire ça. » Surpris, l’homme a réagi en niant les deux assertions : « Je ne suis pas l’enfant de Dieu, et je peux prendre votre sac. » C’est ainsi qu’avait débuté cet échange animé.
Le cœur de la praticienne était rempli de la conviction de l’amour de Dieu. Elle savait que ce jeune homme était bon, qu’il était créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et elle s’est attachée à la vision spirituelle de sa bonté, bien décidée à tenir bon.
Aucune crainte ne pouvait pénétrer sa conscience tout imprégnée de l’omnipotence de l’amour de Dieu et du fait que l’être de l’homme est entièrement bon et spirituel. C’était là sa meilleure défense, car le jeune homme n’avait aucune prise sur une personne qui n’avait pas peur !
« L’amour parfait bannit la crainte », est-il écrit dans la première épître de Jean (4:18). Cette assurance, ainsi que les directives de Christ Jésus pour « ne pas avoir peur » (voir, par exemple, Matthieu 14:27) sont basées sur la Science de l’être, laquelle explique qu’il n’y a qu’une seule puissance, à savoir Dieu, l’Amour divin, et que Son amour s’exprime sans cesse à travers chacun de nous, Sa création. Comme Dieu est la seule puissance et qu’Il est constamment exprimé par toute Sa création, il n’y a jamais un moment où Son omnipotence demeure inexprimée. La praticienne avait certainement dû comprendre que la crainte – la base du mal ou de la discordance – n’avait jamais eu un seul instant la possibilité d’influencer le passé de cet homme ni d’altérer son caractère, de laisser des cicatrices ou d’engendrer des tendances autodestructrices. L’homme de Dieu ne pouvait jamais être réduit à réagir sous l’impulsion de la crainte. Cette impulsion n’avait pas son origine en Dieu et était par conséquent dénuée de toute autorité divine.
Christ Jésus avait pour unique mission de révéler que Dieu et l’homme sont « un », et cela explique mieux la Science de l’être - que nous sommes spirituels. Jésus connaissait la relation indéfectible qui l’unissait à Dieu, et qui lui donnait autorité sur toute crainte et toute haine, ainsi que sur la maladie, le péché et la mort. Nous avons ainsi eu la preuve que nous sommes tous soumis uniquement à la loi supérieure de Dieu, et non à des lois matérielles restrictives qui engendrent la peur et la haine.
Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, souligne des points essentiels concernant la Science de l’être dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures. Par exemple : « La Science de l’être dévoile les erreurs des sens, et la perception spirituelle, aidée par la Science, parvient à la Vérité. Alors l’erreur disparaît. » (p. 406)
Comprenant la Science de l’être, la praticienne a totalement rejeté l’argument selon lequel cet homme pouvait avoir des tendances criminelles, tout en percevant avec amour l’innocence spirituelle de l’homme créé par Dieu. Cela a dû le toucher, car son intention d’effrayer une personne pour la voler a disparu.
De fait, l’homme a lâché le sac à main. Et quand son complice s’est approché en voiture, comme prévu, le voleur potentiel est monté dans le véhicule, les mains vides, au grand étonnement de son ami, et ils ont pris la fuite. L’agression et le vol potentiel ont avorté. La praticienne de la Science Chrétienne a terminé sa promenade avec son sac à main, comme tous les jours, indemne, tranquille et confiante dans sa conviction d’être l’enfant de l’Amour, protégé et aimé, ainsi que nous le sommes tous.
Face au nombre croissant d’actes de violence à l’encontre de gens innocents, rapportés par les médias, et aux subtiles agressions quotidiennes dont on a conscience, je me souviens que la prière quotidienne et vigilante de cette praticienne a stoppé la crainte et l’a désamorcée. Sa prière se basait sur sa compréhension du fait qu’avec Dieu comme unique pouvoir, l’harmonie est inévitable. La grandeur de l’amour de Dieu comble chaque aspect de l’être, éliminant la crainte et annulant ses effets, de même que les ténèbres cèdent à la lumière. C’est ainsi que s’est terminée cette rencontre entre la praticienne et le jeune homme, et nous pouvons avoir la même expérience chaque fois que nous affrontons la crainte et la discordance sous quelque forme que ce soit.
La compréhension du fait que nous pouvons vivre sans crainte est d’une puissante efficacité. L’histoire limpide de la praticienne nous rappelle que nous sommes gouvernés par la loi divine, la Science de l’être, laquelle explique que nous sommes les enfants de Dieu, et que nous ne pouvons être soumis à la crainte, à des mobiles pervers ou à la haine. Ou, pour le dire de façon laconique à la manière de la praticienne face au jeune homme : « Nous le sommes, et nous ne pouvons pas le faire ! » Cette histoire montre qu’il est possible de mener une existence sans crainte et plus épanouie à mesure que nous acceptons et comprenons l’amour de Dieu, qui est puissant et toujours présent.
Kim Crooks Korinek
Invitée de la rédaction
