Quand on aura dépassé la croyance que l’homme est séparé de l’Ame, on connaîtra enfin la satisfaction véritable.
Mais tant qu’on acceptera la croyance que l’homme est une entité biologique et psychologique gouvernée, du moins en partie, par des pulsions et des impulsions, des désirs ardents et des envies irrésistibles, on cherchera toujours le moyen de combler un sentiment de vide.
Puisque Dieu est l’Ame, Il est la source d’épanouissement de toute la création. Comme l’Ame est universelle, à aucun moment ni en aucune circonstance on ne peut ignorer sa présence satisfaisante ni manquer de la ressentir. L’Ame aimant sa création, elle lui apporte – plutôt qu’elle ne lui retire – la bonté épanouissante et satisfaisante qui bénit chaque idée. Le Psalmiste entrevit cette vérité qu’il exprima merveilleusement bien : « Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. » (psaume 145:16)
L’homme, que l’Ame a créé et préserve éternellement, est pleinement satisfait, maintenant même. Il est épanoui dans tous les aspects de son être, indépendamment de la matière. Chaque facette de son existence est complète. Il ne pourrait survivre ni même exister sans l’Ame. Mais la présence de l’Ame est totale, et l’homme exprime infailliblement la nature satisfaisante de l’être.
L’homme étant l’expression même de l’Ame, pourrait-il manquer de bien ? C’est impossible ! Les ressources illimitées de l’Ame comblent son être instant après instant. Il n’y a pas un soupçon de séparation entre l’Ame et son idée. Ils sont unis.
Les relations que nous entretenons, et particulièrement celles qui sont proches et intimes, sont bien plus stables et plus profondes lorsque l’Ame, et non le sens personnel, en est le fondement. Le sens personnel est l’état de pensée qui suppose que l’identité de l’homme se construit autour d’une personnalité humaine. La substance de cette prétendue identité est incomplète. Etant basée sur la matérialité et non sur la spiritualité, elle ne repose sur aucune vérité fondamentale.
Si les mortels éprouvent ce sentiment de vide, c’est tout simplement parce que le sens personnel est vide par essence même. Il n’a pas de substance permanente véritable. En général, la tendance humaine consiste à vouloir combler le sens personnel. On cherche à le satisfaire, à le nourrir, à lui apporter le sentiment d’une plus grande richesse. Mais essayer de satisfaire un sens personnel d’existence ou tenter de lui apporter l’épanouissement revient à mettre une passoire sous un robinet pour retenir l’eau.
Le sens spirituel, qui dérive de l’Ame, est la seule conscience légitime et permanente de l’être. Le sens spirituel révèle que l’harmonie de l’Ame est la seule substance véritable. L’identité spirituelle de l’homme – et il n’en possède pas d’autre en réalité – n’est jamais privée un seul instant de la satisfaction et de la joie que l’Ame communique constamment. Mary Baker Eddy écrit : « Pour l’oreille non musicienne, la discordance est harmonie ; ainsi le sens personnel, ne discernant pas l’affection véritable de l’Ame, peut placer l’amour sur une fausse base et de ce fait le perdre. » Et elle ajoute un peu plus loin : « L’Ame est la source infinie de la félicité : seule une joie élevée et sainte peut satisfaire les aspirations immortelles. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 287)
Le sens personnel définit l’identité du point de vue de la croyance mortelle. Il prétendra de façon agressive qu’un individu a un comportement compulsif incontrôlable qui le pousse à boire, à consommer de la drogue, à jouer à des jeux d’argent. La croyance mortelle voit dans certaines formes de matérialité le moyen de s’épanouir. Un appétit insatiable, des penchants sensuels, un état d’insatisfaction permanent, et même le fait de ne compter que sur sa propre personnalité humaine ou de désirer ardemment la présence d’une autre personne, sont autant d’impulsions de la croyance mortelle qui cherche, ne serait-ce que pour un temps, l’épanouissement et la satisfaction dans les limites du sens personnel.
Mais on ne peut jamais être vraiment heureux en recherchant ce qui n’a pas la substance ni la pureté de l’Ame. Il est tout à fait possible de nier que le sens personnel et son postulat matériel soient une source de satisfaction. L’Ame seule a la capacité de purifier et d’élever nos mobiles et nos aspirations, et de les satisfaire de manière permanente. En acceptant peu à peu le fait que l’identité de l’homme est entièrement spirituelle, nous verrons que notre bonheur est fermement ancré dans le sens spirituel.
Tandis que nous nions le concept erroné d’un homme mortel, qui définit l’existence du point de vue de la matérialité, nous nous débarrassons peu à peu des désirs et des envies irrépressibles du sens personnel. Nous les remplaçons par le sens spirituel d’épanouissement et de satisfaction, qui abonde dans la présence infinie de l’Ame. Tout le monde a la capacité innée de se tourner vers Dieu plutôt que vers la matière. Elle s’impose quand, avec humilité, nous laissons le champ libre à la Science Chrétienne dans notre existence. Notre vraie relation à l’Ame nous est révélée par le Christ, et nous sommes tous capables de la vivre en étant pleinement satisfaits.
Mary Baker Eddy écrit : « L’Ame a des ressources infinies pour bénir l’humanité ; aussi arriverions-nous plus facilement au bonheur et serions-nous plus sûrs de le garder si nous le recherchions dans l’Ame. Seules des jouissances plus élevées peuvent satisfaire les aspirations de l’homme immortel. Nous ne pouvons circonscrire le bonheur dans les limites du sens personnel. » (Science et Santé, p. 60)
Aucune condition ou circonstance matérielle n’a jamais vraiment comblé nos besoins, et cela ne sera jamais le cas. La vraie satisfaction ne découle jamais de circonstances humaines. Mais dans des situations humaines légitimes, nous pouvons accueillir la joie, la bonté, la pureté et la satisfaction qui nous viennent de l’Ame. C’est sur cette base que nous élevons, respectons et bénissons notre prochain. En nous dépouillant du sens personnel, nous connaissons la nature pleinement satisfaisante de l’Ame, qui nous apporte en permanence et en abondance un véritable épanouissement spirituel.
 
    
