D’aussi loin que l’on se souvienne, les hommes et les femmes ont toujours su repousser les limites du temps et de l’espace, de leurs capacités et de leur endurance. Ils ont entrevu notre capacité innée de nous surpasser, de courir plus vite, grimper plus haut, plonger dans les profondeurs océaniques et explorer les splendeurs de l’espace.
Des accomplissements aussi remarquables montrent, même faiblement, de quoi nous sommes capables lorsque nous faisons preuve de persévérance et que nous approfondissons notre quête spirituelle de la vérité concernant l’homme et la femme, et notre véritable origine, qui est en Dieu.
Les lois qui gouvernent la création ont beau sembler matérielles, elles sont en réalité entièrement spirituelles. Ces lois divines, qui établissent l’harmonie dans l’univers spirituel véritable, sont à jamais fondées sur la suprématie de l’unique Dieu infini, l’Amour.
Deux livres infiniment précieux m’aident dans mon propre cheminement spirituel, ma quête spirituelle, ma recherche approfondie de Dieu : la Bible et Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. Comme d’innombrables personnes dans le monde qui cherchent aussi, je lis, j’étudie et j’aime ces deux livres depuis l’enfance, en les comprenant de mieux en mieux. J’aime voir en la Bible l’histoire de l’humanité en quête d’une compréhension toujours plus profonde de Dieu, quoi qu’il puisse en coûter.
Abraham est l’un des plus anciens patriarches dont la vie illustre cet engagement absolu. Son histoire poignante nous est familière (voir Genèse 22:1-14). Quand son fils était tout jeune, Abraham n’avait encore qu’une compréhension imparfaite de la nature de Dieu. Il crut que Dieu lui demandait de sacrifier ce fils unique bien-aimé. Il était prêt à obéir à ce qu’il considérait comme un ordre de Dieu. Mais dans ce désir profond de faire confiance à Dieu, il eut la révélation que ce Dieu était l’Amour absolu même, et qu’Il n’aurait jamais pu exiger un tel sacrifice.
La vie de Jésus-Christ constitue, bien sûr, l’exemple ultime, suprême, d’une exploration en profondeur de la réalité, quitte à en payer un prix apparemment considérable. Sachant qu’il allait bientôt être crucifié, il pria ainsi : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26:39) Son désir sacré de démontrer l’amour de Dieu a changé le monde à jamais, apportant à l’humanité la libre compréhension de la Vie éternelle. En vérité, « il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle » (Science et Santé, p. 313).
Si nous voulons progresser individuellement dans cette quête de Dieu, c’est-à-dire de la Vérité, il nous faut acquérir une plus haute compréhension spirituelle. Mais le sens matériel suggère souvent que nous en faisons déjà assez, qu’il vaut mieux attendre un moment plus favorable pour entreprendre une étude approfondie, etc. Pourtant le Christ, ce message d’amour venant de Dieu qui ne cesse de frapper à la porte de la conscience, nous exhorte à persévérer. Le besoin de l’humanité n’est pas d’accepter avec patience le statu quo, mais de s’élever à une compréhension plus profonde de la présence infinie de Dieu qui est source de paix.
Mary Baker Eddy a vu qu’en acceptant le témoignage des sens matériels, non seulement nous nous limitons, mais nous freinons nos progrès spirituels. Forte de sa propre expérience, elle explique : « Il nous faut scruter profondément le réel au lieu de n’accepter que le sens extérieur des choses. » (ibid., p. 129)
Il y a un certain temps, je me suis rendu compte que mes prières et mon étude quotidienne de la Bible et de Science et Santé obéissaient plus à la routine qu’à l’inspiration. Il était facile de me justifier. J’ai pensé : « L’aide que j’apporte de bon cœur à des parents qui me sont chers m’occupe beaucoup ! Et puis je trouve encore le temps de prier, d’aller de temps en temps à l’église, d’étudier la Leçon biblique hebdomadaire de la Science Chrétienne. » J’ai constaté avec étonnement que ma réflexion comportait une bonne dose d’autosatisfaction !
Un jour, me sentant un peu perdue, je me suis mentalement agenouillée et j’ai simplement prié silencieusement pour reconnaître la présence et l’amour de Dieu. J’ai vu clairement qu’il me fallait mieux comprendre combien Dieu entourait de Sa tendresse tous Ses enfants spirituels, y compris ma famille et moi-même. Prendre soin d’autrui n’est pas un fardeau, mais inspire joie et confiance. Ma prière a alors reflété mon désir ardent de « scruter profondément le réel » et non le seul espoir de traverser une période difficile. J’aspirais vraiment à renoncer au concept de l’homme considéré comme un mortel séparé de Dieu, avec ses limites inévitables.
Jour après jour, un moment après l’autre, les pensées matérielles égocentriques et les efforts simplement humains ont été tout naturellement remplacés par le doux sens de l’amour substantiel de Dieu envers chacun de nous. J’ai retrouvé la joie et l’inspiration – conséquence inévitable quand on ne se tourne vers aucun autre dieu. Il m’a été moins pénible de m’occuper à plein temps des chers membres de ma famille. Nous avons exprimé davantage d’amour et nous avons bien souvent ri en nous rappelant d’heureux souvenirs. Quelle joie de sentir réellement la présence éternelle de l’Amour divin !
En repensant à cette période de ma vie, je me rends compte que le Christ m’a sortie des ténèbres de l’apitoiement sur moi-même et de la propre justification, me permettant ainsi de discerner le véritable moi de l’homme, le reflet de Dieu, l’Esprit. Cette vue correcte de l’homme comme étant toujours soutenu par Son amour ne comporte ni souffrance, ni fardeau, ni moi mortel séparé de Dieu. Il nous est cependant demandé de renoncer à un concept trop limité de notre Père-Mère Dieu. Comme les trois jeunes Hébreux face à la fournaise ardente, il y a plusieurs milliers d’années (voir Daniel 3), faisons confiance à l’unique Dieu pour nous protéger, et restons-Lui fidèles. L’Amour divin ne nous laisse jamais languir dans la vallée de l’ombre (voir Psaume 23:4). L’Amour, notre Berger, nous guide et nous fortifie dans ce cheminement spirituel.
La sublime beauté de l’univers spirituel de Dieu est la réalité de tout ce qui existe ; elle est établie pour toujours, à travers tout l’espace ; elle est maintenue par la loi divine. Nous pouvons tous découvrir des merveilles infiniment plus grandes que ce que l’on voit dans l’espace, dans les profondeurs de l’océan ou depuis les plus hauts sommets montagneux. Nul besoin de faire de la plongée sous-marine ni de regarder à travers un télescope pour trouver la Vérité. La quête de Dieu, de ce qui est réel et permanent, apporte à tout chercheur la plus grande des richesses : nous découvrons « un nouveau ciel et une nouvelle terre » (Apocalypse 21:1), Dieu et l’homme inséparables.
Margarita Sandelmann Thatcher
